Chez Trafalgar, on continue de se confiner avec une partie des auteurs qui nous ont appris à nous promener de l’intérieur… Une chambre à soi, La Métamorphose, Dream Team, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, Les victorieuses, Un jour je m’en irai sans avoir tout dit, La part de l’autre

POUR CHANGER LE MONDE DEPUIS SON LIT

Une chambre à soi, Virginia Woolf

Bravant les conventions avec une irritation voilée d’ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu’à une époque toute récente, les femmes étaient savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, nécessairement, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi

POUR NE PAS SE LAISSER DÉSHUMANISER

La Métamorphose, Franz Kafka

Par un matin pluvieux, Gregor Samsa, un représentant de commerce spécialisé dans le tissu, se réveille dans sa chambre après une nuit agitée. En tirant la couverture, il découvre qu’il a été métamorphosé en un monstrueux insecte et se demande alors si tout cela est bien réel. Enfermé dans sa chambre par sa famille pour qui il est un objet de dégoût et de honte, il se fait nourrir par sa sœur. Gregor se trouve peu à peu abandonné. On comprend rapidement le sens allégorique : sa métamorphose apparaît comme une révolte individuelle contre une certaine société, le refus de mener une existence dépourvue de sens.

POUR DEVENIR LA MEILLEURE VERSION DE SOI-MÊME

Dream Team, Ludovic Girodon 

Pour que N+1 ne soit plus jamais égal à 0, Ludovic Girodon, salarié au Réseau Entreprendre Paris, délivre les meilleurs secrets des managers pour recruter et fidéliser l’équipe idéale. Désamorcer facilement les conflits, faire des feedbacks puissants, recruter les bonnes personnes, réussir ses entretiens en tête-à tête, valoriser les talents… «J’ai la chance dans mon métier actuel d’être entouré de managers, dirigeants ou fondateurs de tous horizons et voilà plusieurs années que je note dans mon téléphone toutes les techniques et astuces pour manager efficacement une équipe au quotidien. Et un jour, je me suis dit : ne garde pas toutes ces pépites pour toi. » 

POUR NE PLUS SE PLAINDRE DU CONFINEMENT

Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, Jean-Paul Dubois

Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Auparavant, il était superintendant à L’Excelsior, une résidence où il déployait ses talents de concierge et plus encore de consolateur des affligés. Lorsqu’il n’était pas occupé à venir en aide aux habitants de L’Excelsior, il rejoignait Winona, sa compagne, aux commandes de son aéroplane. Mais tout changea le jour où il y eut un nouveau gérant à L’Excelsior, des conflits éclatèrent. Et l’inévitable se produisit. « Il y a une infinité de façons de gâcher sa vie », assure son narrateur, Paul Hansen.

POUR S’ÉCLIPSER À LA CAMPAGNE

Le Grand Meaulnes, Alain Fournier

François Seurel, le narrateur, est le fils d’un couple d’instituteurs d’un village de Sologne qui a pris en pension un adolescent, Augustin Meaulnes. Un jour, alors qu’il s’est perdu assez loin de la maison, Augustin arrive dans un château où se déroule une fête étrange. De retour à la maison il est incapable de le retrouver. Avec l’aide de François il cherche, pendant des années, ce château et cette jeune fille rencontrée. Lire Le Grand Meaulnes, c’est aller à la découverte d’aventures qui exigent d’incessants retours en arrière, comme si l’aiguillon du bonheur devait toujours se refléter dans le miroir troublant et tremblant de l’enfance, scruté par le regard fiévreux de l’adolescence.

POUR PRENDRE UNE LEÇON DE GÉNÉROSITÉ

Les victorieuses, Laetitia Colombani

À 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d’avocate. Un jour, elle craque, s’effondre. C’est la dépression, le burn-out. Tandis qu’elle cherche à remonter la pente, son psychiatre l’oriente vers le bénévolat : sortez de vous-même, tournez-vous vers les autres, lui dit-il. Peu convaincue, Solène déchante lorsqu’elle est envoyée au Palais de la Femme, un foyer pour femmes en difficultés… Mais peu à peu, elle va comprendre le sens de sa vocation : l’écriture. Le Palais de la Femme existe. Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie.

POUR CONVIER SES MÉNINGES À UNE PETITE VALSE

Un jour je m’en irai sans avoir tout dit, Jean d’Ormesson

Un écrivain cherche sa voie et il ne s’en sort que par l’amour d’une femme, Marie. « Ce que je voulais savoir, je ne le sais toujours pas. Ce qui va nous arriver, et à toi et à moi, dans quelques années à peine, ou peut-être même demain, quand le temps sera écoulé de notre passage sur cette Terre, m’est toujours aussi obscur ». Dans ce livre profond, on retrouve ce qui a fait le succès des précédents ouvrages : la foi en la littérature, l’importance des sentiments, l’absence d’illusions, le goût du bonheur, la recherche de la vérité. Le tout comme soulevé par la grâce d’un style et d’une écriture ailée.

POUR HONORER SES PROMESSES

Le tour du monde en quatre-vingts jours, Jules Verne

Londres, 1872. Le valet Passepartout entre au service du sévère et pointilleux Phileas Fogg. Ce dernier ayant parié qu’il ferait le tour du monde en quatre-vingts jours, ils embarquent tous les deux dès le lendemain pour un voyage semé d’embûches. Mais ils ignorent qu’ils sont suivis par un détective opiniâtre. 

POUR METTRE PARIS EN BOUTEILLE

La part de l’autre, Éric-Emmanuel Schmitt

Recalé ce jour-là par d’intransigeants censeurs de l’École des Beaux-Arts de Vienne, le candidat Adolf Hitler va s’acheminer vers une existence pétrie de ressentiment, de refus de compassion mâtiné d’une folle soif du pouvoir. Chacun en connaît les conséquences historiques : la Seconde Guerre mondiale, le nazisme, les camps de concentration, le génocide, deux bombes atomiques, cinquante cinq millions de morts… Mais que se serait-il passé, qu’aurait-il donc pu advenir, si au contraire Hitler avait été reçu aux Beaux-Arts comme apprenti peintre méritant ? À partir de cette question, de cette infime infinie possibilité, bascule l’Histoire dans son entier.

POUR DÉVELOPPER SON FLAIR

Le Parfum, Patrick Süskind

« Qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes ». Au XVIIIème siècle vécut en France, Jean-Baptiste Grenouille qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n’aurait pas survécu. Or, ce monstre de Grenouille avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l’univers.