Campagne Beelys

Aller à contre courant de l’infantilisation récurrente de l’entrepreneuriat chez les jeunes : le nouveau coup de Trafalgar est plein d’entrain ! C’est dans le cadre de la Campagne Booster l’esprit d’entreprendre Beelys que notre équipe a pensé l’ensemble de la direction artistique. Et si chaque entrepreneur avait l’allure de son projet ?  Du concept au casting, en passant par les séances de shooting, Trafalgar est sur tous les fronts et, sur tous les visages. Soutenue par les talents du Studio5.56  et de l’Atelier Manufacture, notre maison a donc déployé son esprit créatif en donnant du style aux figures.


Extraits : SHARPNESS

Écrits couture

Crânes populaires et têtes couronnées, soins capillaires et dents arrachées ; l’histoire du métier de barbier est longue et tortueuse. De révolutions techniques en renaissances salutaires, cette profession millénaire est parvenue à surmonter les affres de l’âge en prenant les idées reçues à rebrousse-poil. Bienvenue dans un univers aux origines insoupçonnées qui a fait de la virilité sa reine incontestée.

Installés dans les quartiers roturiers et les bas-fonds portuaires, ces arracheurs de dents occasionnels ont pu, parfois, traiter la canaille. Sur le pas de la porte, des barbus rêvant d’un petit rafraîchissement pouvaient ainsi se bousculer aux côtés de querelleurs en quête d’un rafistolage au débotté. Malgré tout, quelques barbiers sont parvenus à hisser leur art au sommet de l’État, comme si leur réussite avait prédit la future règle d’or : « mon client est Roi » ! Car si Louis XIV impose la séparation des activités de chirurgien et de barbier, cela n’empêche pas à une nouvelle spécialité de voir le jour sous l’égide d’une tendance dont la cour s’est fait l’apanage : la perruque ! Coiffant la noblesse de sculptures monumentales, les barbiers-perruquiers se font alors confidents privilégiés.

La suite s’enchaîne dans une chorégraphie savamment maîtrisée : le rasoir électrique travaille avec précision, les poils tombent, le blaireau disperse, les baumes naturels et les huiles biologiques se répondent. Des effluves tour à tour virils et délicats. Et puis, la lame entre en scène. La vraie. Celle qui fait l’effet d’être un affranchi des années vingt. Le feu de son tranchant se promène sur votre gorge. Une intensité immédiatement éteinte par une pierre d’alun vivifiante.


Extraits : PICTURE ORGANIC CLOTHING

Portrait iconique de marque 

Je me souviens de tout ! De mon premier souffle expiré dans une chambre d’ado, et de mon arrivée dans chaque nouvel entrepôt. Je me souviens de mes collections exposées dans un garage, et de la moindre parure shootée dans les plus beaux paysages. Oui, je me souviens de tout ! De ces sourcils soulevés par l’étonnement et de ces rires étouffés chaque fois que j’affirmais, avec précocité, que mon ambition était de devenir une référence de l’outdoor en plus d’être le partenaire de glisse idéal. Idéal mais surtout durable ! Il y a longtemps que j’ai appris à surmonter les moqueries, et je me rends compte aujourd’hui que mon éducation forgée sur le tas est à la base de mon énergie inépuisable. Peut-être cette lucidité est-elle une preuve de maturité : après tout, j’ai déjà dix ans !

Mon emblématique sapin colle autant à la peau des riders qui mordent la poudreuse, à la suite d’un gros trick périlleux, qu’à celle des fonceurs qui mordent la poussière après un flip désastreux. Ces trois-là m’ont enseigné que si les somptueux habits ne sont pas forcément gages de bonnes manières, rien n’aurait pu les empêcher d’être confectionnés avec les bonnes matières ! Il est vrai que l’idée de fondre mes perspectives d’avenir, dans des chutes de tissu et des bouteilles en plastique, a d’abord accroché le scepticisme des banquiers. Je ne leur en veux pas. L’un dans l’autre, comment auraient-ils pu prévoir les courbes ascendantes de mes bilans de santé, et cette incroyable poussée de croissance qui a ponctué ma troisième année ?

À cet égard, les anniversaires sont l’occasion d’entendre de vieilles rengaines pleines d’amour lâchées par ceux qui s’étonnent à chaque centimètre pris par le petit Picture. S’ils le pouvaient, ils me pinceraient la joue puis, d’un geste significatif, rapprocheraient l’index du pouce, en me gratifiant du classique « tu sais, je t’ai connu, t’étais comme ça ! » Pour certains gars de mon âge, une telle démonstration est synonyme d’embarras. Pas pour moi ! Car voyez-vous, je sais pertinemment que sans eux, mon style élaboré et mes principes bien ancrés n’auraient été que griffonnages dans un carnet vite oublié. Et mes beaux impers, mes paires de gants écolos et mes airs de perfectionniste rigolo n’auraient jamais dépassé le stade de la discussion entre doux rêveurs – trois potes déterminés à contrer l’imposture en donnant à l’éthique une fière allure ! 

Je me prendrai certainement encore quelques boîtes qu’on se remémorera en se marrant, en se promettant de ne pas se passer de pommade sur les sujets glissants ; j’aurai sûrement l’occasion de voir de nouvelles bosses me pousser sur le front après un virage manqué, mais ces égratignures ne seront que les stigmates d’une leçon bien rentrée ! Et puis, j’ai encore beaucoup à dire, beaucoup trop à faire, pour m’endormir sur mes lauriers. Je sais que les responsabilités n’iront pas en s’allégeant ; apparemment, tel est le monde des grandes personnes. Mais j’aime à dire qu’un adulte créatif, est un enfant qui a survécu, et je compte bien assurer, en puisant dans cette fougue qui m’est si caractéristique. Ah, vous savez, je suis pas le genre à porter un regard nostalgique sur ma jeunesse mouvementée, certain qu’il n’est de plus belle époque que celle qu’on est en train de traverser. J’ai peut-être déjà dix ans, mais je vous l’annonce tout de go : mes premières rides sont encore loin de signer mes derniers rides !

Portrait croisé d’associés, Julien, Jérémy et Vincent 

Les journées défilaient désormais au gré des sessions au skatepark ou sur le parking du supermarché, dès que le côté agitateur prenait le dessus. Les heures, elles, se tuaient devant les prouesses de Gigi Rüff et de JP Solberg. Et quand les flocons commençaient à tomber, les voitures se chargeaient fissa pour le grand frisson : une descente sur les flancs fraîchement couverts de Tignes ou de l’Alpe d’Huez. Afin d’encenser ce petit monde qu’ils ont su se bâtir, le crew se dota d’un nom. Dans les environs de Clermont, il devenait habituel de voir ces fugueurs d’un soir parader et d’entendre leurs scooters pétarader. Le clair de lune se faisait alors le témoin de fiestas durant lesquelles les délits de cachottier côtoyaient les délires d’initié.

Mais le plus ardu n’était pas ces tournées commerciales dans tout l’Hexagone, ni ces mythiques démonstrations des vertus de la fibre biocéramique, qui conduisirent Picture à prendre ses aises sur les étals de centaines de boutiques. Ce n’était pas non plus ces nuits passées à préparer les commandes dans ce petit entrepôt collé à un contrôle technique, ni même la valse de voyages de courte durée et leurs pesants décalages horaires, que connaissait Julien depuis un bail et qu’il endurait sans bailler. Non, le plus ardu était surtout de tisser le bon nylon ; de filer le bon coton afin d’éviter que l’ADN écolo de Picture ne se disloque au moindre zoom de microscope. C’est donc engoncés dans des costumes plus ou moins bien ajustés que Jérémy et Julien se sont envolés pour la Turquie, après avoir trouvé une liste d’usines certifiées GOTS. La tournée des grands ducs fut âpre, mais n’obscurcit en rien cette bonne étoile qui semblait planer au-dessus des trois associés.


Extraits : LE NINKASI

Portrait de dirigeant, Christophe 

Car avant de pouvoir régaler les gourmands de tous bords et satisfaire les mélomanes en tous genres, Christophe a dû plonger tête la première sans préjuger lequel, de l’atterrissage fructueux ou désastreux, aurait le dessus. Lui, le bon élève visant l’ascension sans renier ses racines populaires, lui l’aîné de sept enfants portant sur ses épaules les espoirs d’un avenir étincelant, lui qui, tout juste majeur, lorgnait déjà un quotidien rythmé par les prises de risque maîtrisées, lui enfin, qui refusera d’écouter ses proches, et honorera son entêtement caractérisé en transformant ce faux départ en décollage précipité. 

Cet inconditionnel de l’immédiateté n’attendra donc pas pour développer en France une micro-brasserie où les flots de bières répondront au flow musical. À peine quittés les bancs de l’école, Kurt lui souffle à l’oreille le concept de brewpub, un mot qui scelle leurs promesses et déferre définitivement ses ambitions de faire. Dans la tradition du rêve américain, le duo démarre le leur dans un garage, y installent un système de brassage et étoffent leurs recettes. L’enthousiasme incandescent des deux comparses se répand, gonfle les cœurs et enflamme les envies d’indéfectibles supporters. 

Mais ces années sans profit ont aussi vu la création laborieuse du Kao et le départ brutal de Kurt, obligeant le PDG à sortir les rames quand les comptes sonnaient l’alarme, et à essuyer les larmes quand frappait le vague à l’âme. Malgré les affres des affaires, rien ne saurait détourner de sa voie cet entrepreneur certain que l’inconfort, dans lequel le met parfois sa position, reste largement compensé par la joie de tenir le guidon.

Portrait de collaborateur, David

Quand il n’est pas dans son usine à remplir les fûts, David épate la galerie par quelques numéros de magie bien affûtés. Un penchant pour l’illusion éveillé par la frustration de son esprit rationnel. Pas étonnant que cet adepte des tours de passe-passe, dont les chutes vous écarquillent les yeux et vous décrochent la mâchoire, se soit mis en tête de bientôt transcender le sésame grillé en une bière audacieuse. Grand cru au parfum enivrant ou millésime au bouquet mémorable, qui saurait prédire ce que dévoilera le prochain abracadabra du magicien ?

Portrait de collaborateur, Christophe 

L’alchimie avec son dirigeant a ajouté encore de l’eau au moulin de Christophe qui a plié bagage, voilà deux ans, pour s’installer à Lyon et rejoindre le Ninkasi. Transmettre aux publics des treize établissements cet état de grâce qui l’a frappé pour la première fois dans l’un de ces lieux tenus secrets où les corps, à l’apogée de la transe, fendaient d’épais effets de fumées et de lasers, est bien le but qu’il poursuit. Au milieu de cette osmose collective et auditive, Christophe vivait pour la première fois un rave éveillé.


Extraits : LE CIEL PAR-DESSUS LE TOIT

Portrait de dirigeante, Estelle 

Au croisement des champs du paysage, de l’architecture et de l’urbanisme, Estelle pourrait incarner l’adage selon lequel choisir, c’est renoncer. Plutôt que de se contenter d’arrondir les angles des espaces confinés, ses chemins de traverses l’ont amenée à pousser les murs pour se créer une pièce à sa mesure. Chez elle, les trois facettes des échelles de projets aiment montrer le succès de leur cohabitation et souligner la beauté d’un plan de carrière construit à l’instinct, presque à main levée. Si Estelle a le verbe délicat, le phrasé mesuré, la manie de délaisser le sens strict pour le sens figuré, la fragilité sait aussi tirer sa révérence pour laisser place aux gestes répétés d’une professionnelle à la tête dure et aux idées carrées. Celle-là même qui a su capitaliser chacune des expériences passées et convaincre un père vétérinaire, une sœur pharmacienne et un frère médecin, de la laisser prendre soin des paysages ordinaires. 

Fleur bleue, éponge, guimauve, pour décrire ce cœur d’artichaut, dans son entourage, chacun y va de sa métaphore. Elle est l’optimisme qui marque, l’enthousiasme qui peut déranger, la capacité à s’émerveiller du passage d’un pivert ou du moindre rayon de soleil. Mais loin de l’épanchement béat, Estelle partage les contours de ces romantiques qui font d’un rien leur muse. Tout ce qu’elle vit, voit, lit, écoute, visite, ou ingurgite, alimente son catalogue. Philosophie, politique, botanique, cette professionnelle est un aimant qui ne peut s’empêcher d’aimer. 


Extraits : VINCI

Portrait de collaborateur, Jacques 

Si les plus anciens se souviennent de Jacques le chef de chantier, la plupart se rappelle surtout avoir tapé à la porte de M. Basile, directeur régional puis délégué de Campenon Bernard. Pourtant, plutôt que d’ériger des ouvrages d’art en précontrainte, ce dessinateur aguerri s’imaginait faire fuser les fusains sans astreinte.

 

De cette relation galvanisante avec son mentor, Jacques sut tirer la force nécessaire pour affronter un baptême du feu des plus brûlants : le parking de la Part-Dieu. La Part-Dieu, c’était le rythme éreintant des trois-huit et la gestion « de deux-cent gars » pendant des journées interminables. C’était les problèmes de dernière minute et les ennuis dès la première heure. Les signes d’une dépression pansés par un repas aux Halles de Lyon avec Perillat. Les grèves tempétueuses, les colères à tempérer et le repaire d’une motivation à bout de nerfs. La Part-Dieu, c’était le chantier de tous les états d’âme ! Mais c’est aussi celui que Jacques évoque désormais avec fierté et dont il peut dire : « J’y étais ». 

Portrait de collaborateur, Habib

Certes, ce gardien zélé a fait de ce site, un monde à part dans la galaxie Campenon. Certes, il est de ceux qui savent oublier les tours de cadran quand le travail l’exige. Oui, Habib n’a pas volé ce surnom de « fils du patron », attribué par les copains comme pour railler son dévouement ; mais cette abnégation était aussi celle d’un locataire soigneux prêt à élire domicile sur place. Un mobil-home paumé au beau milieu de l’Isère, un bureau devenu maison, bordé par le goudron de l’A43 et les jeunes pousses d’herbes aromatiques. Car Habib fit de ce foyer un improbable emblème de l’esprit d’entreprendre qui a cours chez Campenon, en cultivant un jardin là où peu de mains vertes se seraient aventurées. Qui pourrait ainsi se targuer d’avoir planté pêchers et figuiers en pleine zone industrielle, ou se prévaloir d’avoir embelli barrières de métal et dalles de béton par quelques fleurs ramenées de Tunisie ? Ici, c’était chez lui.