La transition énergétique était pourtant loin de ses préoccupations premières : durant une jeunesse écoulée en Catalogne, ce fut le rêve de devenir footballeur qui enflamma d’abord l’imagination d’Albert. Au cœur du commerce familial, entre la papeterie, les magazines et autres journaux, le gamin se perdait dans les pages de Marca ou du Mundo Deportivo, suivant les exploits du Barça et de sa fameuse tactique en 3-4-3. Mais plus encore que le goût du ballon rond, des régalades de tortillas et de sandwichs garnis d’un chorizo fait maison, son Espagne natale lui a forgé une aptitude à encaisser les horaires à rallonge. Entre ses parents qui démarraient aux aurores, et sa grand-mère de Castille qui travaillait la terre sans économiser ses efforts, Albert saisit très tôt ce que signifie de mettre de l’ardeur à la tâche. Lui qui passait ses vacances d’été sur le tracteur de l’exploitation familiale, il était néanmoins plus à l’aise sur le siège de son pupitre ; son profil d’élève doué et ses bonnes notes le portèrent vers une orientation tout indiquée pour ses proches et ses professeurs.

 

Il n’a peut-être jamais eu un « plan de carrière très clair », Albert a toujours honoré son ambition de voyage et de découverte, jetant régulièrement un œil de l’autre côté des frontières. Attiré par une opportunité de VIE, il coupa court à son stage de fin d’études, et partit en Albanie pour le compte de la Compagnie Nationale du Rhône. Comme il le fera plus tard dans l’entrepreneuriat, il débarqua en impromptu ; son instinct lui servit de boussole dans ce pays « aussi authentique que m’as-tu-vu ». À peine remis de cette expérience sur la terre des aigles, Albert accepta une proposition de la CNR afin d’endosser des fonctions nouvelles. Un départ éclair pour la Capitale des Gaules, un entretien pour une colocation qui se termina à six heures du matin dans la fameuse fontaine Bartholdi, et voilà que le fringant opérateur marché se mit à creuser la question des énergies sous l’angle de l’économie.