Du temps ! Voilà ce que demande un Portrait digne de ce nom, et une part de celui-ci est forcément allouée à la conclusion. À quoi bon délivrer des phrasés aux petits oignons, des envolées enjouées et autres formules qui claquent, si le texte se conclut platement, sans marquer le lecteur ? Je me souviens avoir passé des heures entières à trouver la bonne phrase de révérence ou à la peaufiner après un comité de lecture. Alors, quand celle-ci apparaît par miracle en cours d’écriture, je m’y accroche comme Thésée au fil d’Ariane, et fais tout pour que le récit y converge. D’ailleurs, il m’est déjà arrivé d’avoir une fulgurance, pendant ou après l’entretien d’extraction, qui me donne le fin mot du futur Portrait : ne pas avoir couché un seul mot, mais avoir en tête la phrase de conclusion est ce qu’on appelle un très bon début !