Fernando Botero


Face à un tel spectacle d’opulence, il n’est pas rare que le public non averti esquisse des sourires face aux toiles de Fernando Botero. Même son nom, tout en rondeur et bonhomie, rappelle sa peinture volumétrique – celle qui fait de la monumentalité la signature de l’artiste colombien. Les sujets qui naissent sur ses toiles ont d’ailleurs tous la particularité de laisser éclater des courbes généreuses, et des formes aux volumes exaltés. Les hommes et les femmes qu’il croque ont des galbes arrondis, et ses natures mortes bien dodues, comme ses toiles XXL, n’ont assurément rien à envier aux immenses fresques. L’art de celui qui revisite les classiques de la peinture et métamorphose Picasso, Ingres, Vélasquez, Le Caravage, Rubens, Manet ou encore Monet, n’a rien d’enfantin ou de disproportionné. Son volume s’attache, au contraire, à apporter de l’exaltation, de la vie et de la fantaisie à toutes ses créations. S’il y a de la poésie dans les disproportions, de celles-ci jaillissent une émotion sensuelle et une force esthétique toute particulières.