Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry


Ce conte ne dure que quelques jours et retrace, en plein désert du Sahara, la merveilleuse discussion entre un aviateur préoccupé et un petit garçon sans prénom – venu d’une étoile. Malgré sa frimousse blondinette, son petit air espiègle, sa candeur désarmante, ses éclats de rire cristallins, son écharpe trop grande et son astéroïde trop petit, le Petit Prince reste du début à la fin un être inquiet et déconcerté. En posant des questions étonnantes et incongrues, il invite le pilote à ouvrir les yeux d’une certaine manière, pour réenchanter son regard sur le monde et conserver l’essentiel. Pointant d’un doigt perplexe l’absurdité des adultes et de leur comportement souvent déshumanisé, il rappelle que « toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. Mais peu d’entre elles s’en souviennent. » Cette œuvre aux aspects chimériques brouille les frontières des genres. Ni conte poétique, ni récit mystérieux, ni tout à fait réflexion philosophique, Le Petit Prince affirme son propre genre. Un genre parsemé de leçons de vie à savourer jusqu’à saisir combien il est important que « le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. »