Eugène Ionesco


Eugène Ionesco, incompris à ses débuts tant son écriture, qu’il préférait – déjà en pied de nez – qualifier « d’insolite », se basait sur l’absurde. Si ses pièces sont effectivement basées sur le non-sens et le grotesque, il fait de la satire un levier, au point de devenir le père d’un nouveau genre. Reconnu tard pour son talent, il propose, avec Rhinocéros, une dénonciation de toutes les formes de totalitarisme. C’est teinté d’humour, de second degré et d’un équilibre parfait entre lourdeur et extrême finesse. La Cantatrice chauve, sa première pièce, incomprise par l’opinion publique, est excellente à lire, mais aussi à jouer. C’est délicieusement moderne, avant-gardiste, les dialogues sont sobres, mais toujours étranges. Cela réclame de jouer, jouer avec conviction, jouer sans se demander sans cesse pourquoi, jouer sans être prisonnier de soi-même.