Elle fera des chiffres avec des lettres. Portraitiste même pas triste d’une nouvelle génération qui aurait pourtant bien des raisons de l’être, elle s’appelle Derouvroy en un seul mot, l’attachante est toute attachée. C’est une belle petite pile d’énergie douce et pétillante. Sa plume alerte est heureusement davantage trempée dans l’encre sympathique que dans le vitriol. Elle n’arrête pas d’avancer, la petite étudiante en lettres qui avait peur de l’avenir et a tracé le sien à coups de portraits bien triturés du bulbe, renouvelant ainsi les gens et le genre. Ce ne sera pas un almanach de vains mots, mais plutôt, pour cette spécialiste du verbe, sa façon de conjuguer celui « aimer », car elle aime les gens pour de vrai. D’un art qui risquait de devenir mineur, elle a eu le talent de faire un atout majeur. Sans le vouloir, mais en le faisant, elle est devenue la porte-parole et la portraitiste d’une génération qui en a terriblement besoin et sait surtout qu’elle devra créer son métier pour façonner un avenir que la société ne lui offrira plus jamais. Pas facile de faire le portrait de quelqu’un qui excelle vraiment dans ce domaine. À l’heure des SMS et des échanges instantanés sur les réseaux sociaux qui ignorent l’orthographe, qui s’intéresse encore à l’écriture ? À la magie de la juxtaposition des mots et à la beauté de la langue ? En apparence, Marion ne cache ni ses doutes, ni la part de hasard dans sa jeune destinée, elle a tout construit sans véritable stratégie de carrière. En fait, elle fait comme Picasso, elle ne cherche pas, elle trouve et vient de réinventer un exercice suranné pour en faire un outil moderne de communication. À une époque où tout le monde doit en permanence se vendre, dans sa vie personnelle comme professionnelle, elle a un boulevard devant elle. Roulez jeunesse !