L’homme-dé, Luke Rhinehart


L’homme-dé est un livre plus dément que décent et il continue, presque cinquante ans après sa parution, d’être l’objet d’un culte pour son parfum de scandale et son allant sulfureux. Écrit par George Cockcroft sous le pseudonyme de Luke Rhinehart, ce roman explore les possibilités offertes par un hasard qui se fiche de l’ordre et de la morale. À New York, les lumières de la ville ont beau faire scintiller les enseignes de Broadway comme les rêves de scène et de sommet, le psychiatre Luke Rhinehart s’y ennuie profondément. Légèrement éméché, il satisfait une pulsion longtemps enfouie après avoir pris une décision sur un jet de dés. S’ouvre à lui une liberté illimitée, des chemins exempts de règles, de cadres et de responsabilités. De l’explosion de sa carrière à celle de sa cellule familiale, des assouvissements d’envies inavouables aux rôles endossés le temps d’un soir, Luke se met à interroger les dés pour trancher chacun de ses choix. Vendu comme un ouvrage autobiographique, L’homme-dé fit quelques adeptes dans son sillage, et tenaille, encore aujourd’hui, son lecteur entre volées sardoniques, frasques épiques, et humour caustique. Une œuvre dont la seule morale pourrait tenir dans quelques mots de l’auteur : « L’esprit de sérieux est une maladie. »