Notre-Dame de Paris, Victor Hugo


En terminant ce roman médiéval de Victor Hugo, le lecteur s’interroge encore sur le personnage principal. Serait-ce Gringoire, le poète sans logis ? Celui qui erre au hasard des rues en maudissant sa mauvaise fortune, tout en écrivant des vers dénués de beauté ? Ou bien Frollo ? Le prêtre savant et alchimiste qui projette son ombre effrayante sur l’édifice sacré, et dont on entend battre à chaque ligne le cœur passionné ? Serait-ce la gracieuse Esmeralda, ravie d’enflammer l’esprit des hommes lorsqu’elle virevolte près du feu, au son d’un air bohémien ? Ou bien encore cette force brute de Quasimodo ; ce sonneur de cloches à l’âme pure mais au corps laid et difforme ? Finalement, Notre-Dame de Paris est bien plus que le simple cadre de l’intrigue. Sous la plume de Victor-Hugo, toute parée de ses vitraux de lumière et sublime dans sa robe de pierre, la cathédrale semble prendre vie à côté d’eux. « L’édifice maternel » surplombe et enveloppe tout de son regard : elle est l’asile et le refuge des hommes, la confidente de l’amour des uns et de la haine des autres ; immobile et muette, elle tue et réconforte.