Rencontres, Grand Corps Malade


L’homme à la béquille se destinait à une carrière professionnelle dans le basket-ball, mais pendant une longue convalescence, ce sont les mots qu’il fera dribbler pour tester sa capacité de rebond et ce plaisir de slamer. L’artiste revient sur cette traversée pleine de virages aux trajectoires qui dévient, ce chemin un peu bizarre, un peu tordu, un peu comme la vie, sur lequel il apprend les codes de sa route. On démarre avec l’innocence, on négocie son virage avec la détresse, en essayant de doubler la nostalgie. Là-bas, au fond, on aperçoit l’avenir aussi. Ces panneaux ne sont « pas vraiment des êtres humains. Tu peux parler avec eux, mais jamais leur serrer la main » ; ce sont surtout des sentiments personnifiés qui, dans ses lignes, prennent corps un à un, pour faire de ce titre une jolie métaphore filée. Qu’il agite ses mots de son premier album Midi 20 à son sixième album Plan B, qu’il les diffuse dans les écoles, les prisons, les hôpitaux ou les maisons de retraite, Grand Corps Malade se donne la mission de transmettre l’envie d’écrire, et par ricochet, cela devrait suffire à transmettre celle de l’écouter.