Yéza Lucas


Il y a moins de deux ans, j’ai eu l’occasion de rencontrer Marion Derouvroy à Lyon. J’ai alors été impressionnée et admirative de son parcours pour arriver à la tête d’une entreprise de renom : Trafalgar Maison de Portraits.

 

Pourquoi choisit-on de commander son portrait ?
« Pour avoir un écrit de qualité. Écrire est un métier, il est navrant de voir que les plumes sont toujours remplacées par les chargées de communication ou les community manager qui exercent des métiers différents. Aussi, même lorsque l’on sait manier la plume, écrire sur soi est un exercice extrêmement compliqué. Même répondre à la première question “qui est Marion Derouvroy”, j’ai trouvé cela difficile. Que celui qui n’a jamais séché pour se présenter se lève maintenant ou se taise à jamais ! »

 

Avant le portrait, il y a l’entretien : mise à nue ou sublimation du client ?
« On pourrait croire que nos clients sont des personnalités qui ont beaucoup d’égo. C’est en fait tout le contraire ! On ne vient pas commander son portrait chez Trafalgar pour être le plus beau, le plus vu et le plus grand. Même si nous allons creuser le meilleur de lui-même et de ses expériences, nous ne taillons pas de portraits à coup de chirurgie esthétique. Nous répondons à la demande d’un client qui souhaite commander quelque chose qui lui va, nous lui proposons de vivre une expérience, celle de vivre l’entretien d’extraction face à son portraitiste et de se laisser coudre, subjectivement, par la sensibilité de notre Portraitiste. Ce qui lui va le mieux, c’est lui ! Il ne peut pas y échapper. Mais nous ne sommes pas des magiciens et nous ne pouvons pas faire ce travail de qualité sans que le client accepte de se mettre à nu et de se laisser porter. Il faut être prêt au portrait Trafalgar ! »

 

Vous developpez beaucoup votre image, grâce à la publication régulière de photos ainsi qu’une communication au style personnel sur vos réseaux sociaux : quelle est la stratégie de Trafalgar Maison de Portraits pour développer votre image de marque ?
« Lorsque nous prenons la parole en photographies, nous le faisons de manière très intuitive. Aussi parce que Bérengère et moi sommes amies, et pas des associées qui décident de se mettre en scène pour les bienfaits de l’image de l’entreprise. Ce sont nos propres souvenirs et les photographies que nous adorerions revoir dans plusieurs années que nous capturons et partageons. Et puis, il nous semble important d’ouvrir les coulisses pour faire participer nos clients et notre communauté à cette aventure entrepreneuriale et littéraire. Nous ne pouvons pas réclamer que nos clients livrent leur histoire personnelle et professionnelle à notre équipe, et nous fassent confiance les yeux fermés, en verrouillant tout de notre côté. La Maison Trafalgar n’a rien d’une coquille vide, d’une bâtisse aux volets trop fermés. Ce qui est le plus drôle, c’est de publier des photographies de nos différents rendez-vous et déplacements. Nous pourrions en faire une BD tellement les secteurs et les univers sont différents. Une sorte de Martine à la montagne, Martine chez le leader de la raquette à neige, Martine au coeur d’un palace, Martine dans la cave d’un MOF Fromager, Martine dans une chocolaterie, Martine sur un chantier à la découverte du monde du BTP, Martine dans les couloirs d’une Maison de Parfums… c’est tout cela, Trafalgar ! »