Yuka Kitamura


Compositrice endémique et signature des jeux Dark Souls, Bloodborne et maintenant Sekiro, Yuka Kitamura pourrait bien réapprendre à l’Occident les rudiments de la musique classique. Qu’une Japonaise allume du gothique et du victorien le flamboyant fanal, voilà qui n’est pas banal ! Violons, clavecins, cors et chœurs, plongent le joueur dans les tourments d’un roi rongé par la folie, dans la poussière d’un cimetière en ruines, d’une citadelle aux remparts percés d’étendards en lambeaux. Car il s’exhale presque toujours une majesté crépusculaire de ses œuvres : contrairement aux spécialistes de l’épique et du tapageur – Two Steps from Hell, le ténor des trailers de cinéma – Kitamura excelle dans la captation des remords, du « trop tard. » S’il ne fallait retenir qu’une musique, Soul of Cinder résumerait son brio. À l’écouter, l’on entend le poids des lignées impériales qui s’affaissent, le grondement des capitales qui s’écroulent, et le choc de l’hier qui s’effondre dans un ultime soubresaut.