À toi qui penses que chacun voit midi à quatorze heures,

À toi qui ne sais toujours pas c’est qui qui a raison,

À toi qui te considères comme le bouquet mystère,

À toi qui clos tes réparties de « je dis ça, je dis rien » mais qui en dis toujours trop,

À toi qui acoles toujours les mots au jour d’aujourd’hui,

À toi qui détestes ceux qui croivent tout savoir,

À toi qui ne sais toujours pas où est donc Ornicar,

À toi qui aimes aller au coiffeur, au dentiste, au fleuriste,

À toi qui souhaites toujours un bonne anniversaire,

À toi qui travestis les expressions, qui vois la porte ouverte à toutes les fenêtres,

À toi qui te places toujours avant l’autre dans une phrase,

À toi qui fixes des réunions asap ou today,

À vous qu’on aime comme même, avec le franglais ou la langue fourchée,

Hâtez-vous lentement ; et sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :

Polissez-le sans cesse et le repolissez,

Ajoutez quelque fois et remasterisez,

Mais cette langue surtout, ne cessez pas de l’aimer.