
Extrait du récit chapitré : Une histoire du jeans français
« Le jeans, les féministes l’ont porté en étendard pour l’égalité des sexes, tandis que les hippies l’ont arboré comme une toile d’expression contre la société de consommation. Emblématique de Mai-68 et des virées en stop sur la Nationale 7, le jeans à la sauce peace & lovecharmera la France ; il était coutume de voir alors des pattes d’eph’ peinturlurés, recouverts de coquillages et de bijoux, bariolés de strass ou d’imprimés psychédéliques. »
Extrait du récit chapitré : L’odyssée du jeans français
« Apprêté pour suivre son heureux acquéreur dans tous les moments de sa vie, le jeans français a bien conscience de tout ce qu’il a fallu mobiliser pour lui. De ses voyages sur les chemins de France et de Navarre, il aura récolté bien des anecdotes, bien des histoires ; voilà pourquoi du premier coup de fil à la dernière pelote, il fait autant la fierté de ceux qui l’ont ciselé que de ceux qui le portent. »
Extraits du récit chapitré : Confidences d’une machine à coudre
« J’assemble, je surpique des coutures nettes, j’ajoute là un bouton de cuivre, ici une étiquette. Que l’on me nomme Pfaff ou Juki, Brother ou Singer, Durkopp-Adler ou Kessler, je suis cette invention du Français Barthélemy Thimonnier qui, depuis ma naissance en 1829, unit, renforce ou plie le tissu. Grâce à mon ergonomie perfectionnée, et comme toute machine à coudre qui se respecte, j’ourle avec finesse, j’ajuste en souplesse. »
« Dans les usines françaises, je vois naître des carrières, qui sont autant de trajectoires singulières. Celle de cette couturière capable d’accompagner l’étoffe d’une phalange seulement parce qu’elle a appris à ressentir la tension pour que mes jolies griffes accrochent correctement. Sur le poste d’à côté, je retrouve cet ouvrier qui, dès qu’il s’approche, jette sur ma table un regard circulaire. Il n’a besoin que de quelques secondes pour s’assurer que tout est en place et que rien ne dépasse. Il me lance et je m’active, son oreille attentive. Il connaît mon rythme par cœur, il sait lorsqu’une complication s’immisce dans mon moteur. »