Portrait de dirigeante, Estelle
Au croisement des champs du paysage, de l’architecture et de l’urbanisme, Estelle pourrait incarner l’adage selon lequel choisir, c’est renoncer. Plutôt que de se contenter d’arrondir les angles des espaces confinés, ses chemins de traverses l’ont amenée à pousser les murs pour se créer une pièce à sa mesure. Chez elle, les trois facettes des échelles de projets aiment montrer le succès de leur cohabitation et souligner la beauté d’un plan de carrière construit à l’instinct, presque à main levée. Si Estelle a le verbe délicat, le phrasé mesuré, la manie de délaisser le sens strict pour le sens figuré, la fragilité sait aussi tirer sa révérence pour laisser place aux gestes répétés d’une professionnelle à la tête dure et aux idées carrées. Celle-là même qui a su capitaliser chacune des expériences passées et convaincre un père vétérinaire, une sœur pharmacienne et un frère médecin, de la laisser prendre soin des paysages ordinaires.
Fleur bleue, éponge, guimauve, pour décrire ce cœur d’artichaut, dans son entourage, chacun y va de sa métaphore. Elle est l’optimisme qui marque, l’enthousiasme qui peut déranger, la capacité à s’émerveiller du passage d’un pivert ou du moindre rayon de soleil. Mais loin de l’épanchement béat, Estelle partage les contours de ces romantiques qui font d’un rien leur muse. Tout ce qu’elle vit, voit, lit, écoute, visite, ou ingurgite, alimente son catalogue. Philosophie, politique, botanique, cette professionnelle est un aimant qui ne peut s’empêcher d’aimer.