Nombreux sont les hôtes à colorer notre quotidien par leur manière sans contraintes, à fondre leur univers dans notre Maison d’écriture par des envolées conjointes. Ici se réunissent les caractères les plus expansifs comme les plus rétifs, défilent des rires en cascades et des histoires improbables, des verves qui s’expriment en pagaille, des éloquences au ton amical et autres langues déliées aux idées bien alignées. Nos couloirs résonnent encore de cette diversité qui voit se succéder le costume trois pièces soigneusement apprêté et le tablier d’artisan noué avec fierté. Il en est qui siègent avenue Montaigne ou se postent avec vue sur la montagne, il y a les porteurs d’une tradition, les récits s’étalant sur quatre générations, la dirigeante qui s’est lancée sur une simple révélation. Il y a ceux qui aiment les mots, qui nous font confiance pour les écrire, ceux qui aiment les lire, et tous ceux qui souhaitent être formés pour les dire ; parés à surprendre par des lignes qui s’entendent, des phrases d’abord inscrites qui s’abandonnent ensuite à l’art oratoire et illustrent la rhétorique. Il y a le courageux dont la quarantaine a dévoilé les ambitions les plus intimes et le mystérieux qui se drape dans un pseudonyme ; il y a les expertises venues des quatre coins de la France, et celles qui vivent sous d’autres méridiens, d’Auckland à Lyon, des rues de New-York jusqu’à l’île de la Réunion. Il y a les compétences qui se sont façonnées dans une cave à fromage, dans les méandres du codage ; il y a les triathlètes, les champions du monde, et les artistes qui le décorent, les pros de la sécurité, les fadas de l’outdoor, les casaniers, les baroudeurs ; le tapissier, le barbier, le MOF, les épris de la paille, du cuir, de la soie, du papier ; le chocolatier, le parfumeur, l’aubergiste et l’ingénieur. Il y a les objets iconiques, les marques, les murs, les pierres, les rues, les châteaux, les quartiers, et tous ces symboles que personne n’imaginait pouvoir prendre la parole. Il y a les instants prévus pour surprendre une femme aimante, suspendre le temps, une date, un âge. Il y a les papas gagas, les frères et les associés, les divorcés et les invétérés du célibat, les visages minots comme les cheveux grisonnants, les couples qui franchissent les noces d’or ; les jeunes pousses, les franchisés et les ténors. Il y a les leaders mondiaux du luxe ou de la raquette de tennis, les gérantes des grands palaces, les équipes de ces entreprises dont on connaît le nom sans savoir quels sont les talents qui les font, ces acronymes et ces logos qui recèlent des personnalités pleines d’estime et d’à-propos. Il y a les ouvriers, les créateurs de start-ups, d’associations, de fondations, les mentors, les enseignants, les apprenants, les locataires de maisons de plus de cent ans. Les pionnières et les visionnaires, les revanchards et les débonnaires, les intrapreneurs et les collaborateurs, les timides qui osent, les bourrins qui causent, le philosophe qui disserte, la chercheuse et ses découvertes. Nos pièces vibrent toujours du passage des têtes en l’air, des terre à terre, d’un esprit littéraire ou d’un espoir autrement plus littéral, de ces aventures passionnelles, amoureuses et entrepreneuriales ; des discrets qui n’hésitent pas à épancher leurs pensées, des habitués de la retenue qui ont fini par mettre des mots sur leur sensibilité – de tous ceux qui ont poussé la porte de la Maison Trafalgar, et se sont installés.

Maison Trafalgar