Redonner de la valeur à la puissance des mots en entreprise : voilà à quoi s’attelle la Maison Trafalgar depuis cinq ans, à travers des portraits littéraires, pour des clients aussi variés que Veolia, Babolat, ou encore le Ninkasi. Mais depuis le début du confinement, la start-up lyonnaise voit son activité stoppée net : « Nous sommes frappés de plein fouet par la crise sanitaire », confirme Bérengère Wolff, cofondatrice de la Maison Trafalgar avec Marion Derouvroy. « Confrontés à cette pause subite de nos projets, nous nous sommes très rapidement demandé comment nous pouvions apporter notre aide, pendant cette période anxiogène. »
Correspondance en temps de guerre. En écho au « Nous sommes en guerre » présidentiel, l’équipe de la Maison Trafalgar a alors l’idée d’organiser une résistance par les mots, pour maintenir le lien. Elle crée Lettres Capitales : une chaîne de lettres d’abord hébergées sur une plateforme, avant de pouvoir être envoyées par courrier physique une fois le confinement terminé : « Nous avons commencé par lancer le projet sur notre page Facebook et nous avons reçu une pluie de lettres, ce qui nous a poussés à créer en 24 heures un site dédié pour taper sa lettre », raconte Bérengère Wolff.
Prendre le temps. En une semaine, ce ne sont pas moins de 80 lettres qui lui parviennent, émanant de grands-parents et de parents, de personnels soignants, d’amoureux… Des personnes qui, sur le formulaire, ont le choix d’accepter ou non la mise en ligne de tout ou partie de leur lettre, de la signer ou de rester anonymes. Des personnes, qui toutes à leur manière, « lâchent leurs émotions » et qui, à une époque où l’on n’écrit plus, portent la plus grande attention aux mots employés… « Comme personne ne sait à quelle date nous serons en mesure d’envoyer ces lettres, chacun prend le temps de les écrire. Leurs destinataires, eux, auront ensuite la surprise de les recevoir », conclut Bérengère Wolff.
Un grand merci à Clarisse Bioud de La Tribune de Lyon pour cet article consacré à notre grande chaîne de lettres, littéraire et solidaire ! Merci aussi à toutes celles et tous ceux qui les écrivent, et aux poignets généreux qui se proposent même pour nous aider à les recopier !