Interview interne - Romane, portraitiste

À quel moment de ta vie as-tu développé un rapport sensible aux mots et à l’écriture ? 

Dès que j’ai été capable de tenir un stylo et de m’en servir ! J’ai écrit ma toute première histoire en onomatopées parce que j’étais encore trop jeune pour connaître les règles d’orthographe et de grammaire. Tout cela ne m’a pas empêchée de raconter ce que j’avais en tête, bien au contraire ! Depuis, je n’ai jamais cessé d’écrire, ni de lire. Au fil des années, j’ai développé une véritable admiration pour les mots, pour leur capacité à me faire voyager, me faire rire et à m’émouvoir. Aujourd’hui encore, je lis et relis les phrases qui m’ont séduite, bouleversée ou fascinée puisque dès que j’en croise une, je la note immédiatement dans un carnet. Ce sont comme des talismans qui attisent à chaque fois mon envie d’écrire !

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’en faire ton métier et de rejoindre la Maison Trafalgar ?

J’ai toujours su qu’il fallait que je travaille auprès des mots pour être épanouie. J’ai d’ailleurs mené ma barque d’étudiante en ce sens, en gardant un lien avec la langue française et l’écriture : après mon baccalauréat littéraire, j’ai savouré deux années de classe préparatoire littéraire – hypokhâgne et khâgne. J’ai eu la chance de recevoir l’enseignement de professeurs passionnants qui ont su nourrir mon appétit pour les lettres. Par la suite, j’avais besoin de concrétiser mon envie d’écrire ; je me suis naturellement dirigée vers la presse écrite, avec l’ambition de raconter des histoires vraies. Et si j’ai adoré l’exercice du reportage et de l’interview, j’ai été progressivement très déçue par la réalité du terrain. Pour autant, je n’étais pas prête à abandonner l’écriture. Lorsque j’ai découvert la Maison Trafalgar, je me suis donc tout de suite projetée dans l’équipe ! Cette Maison dégage un doux parfum d’élégance, de modernité, loin des clichés littéraires poussiéreux. Ici, l’on ne croit pas au naufrage de la langue, au contraire l’on joue avec elle ! Réaliser en plus que ce sont deux entrepreneures qui ont imaginé cette Maison alors qu’elles n’avaient à l’époque que vingt-deux et vingt-cinq ans, constater qu’elles ont su recruter des plumes talentueuses qui brossent le Portrait des plus grandes références m’a foudroyée d’une évidence : je voulais absolument en être !

En quoi le métier de portraitiste est-il un métier qui te correspond ?

Avant de plonger dans l’océan des mots et des expressions malines, il faut d’abord extraire des entretiens menés avec nos clients le sel qui assaisonnera leurs lignes ! Ces fameux entretiens d’extraction Trafalgar sont parmi les instants que je préfère : quelle chance nous avons d’ouvrir un jour nos portes à un vigneron, un fabricant de jeans ; un autre au dirigeant d’un grand groupe informatique puis terminer la semaine aux côtés d’un pomiculteur ! Toutes ces rencontres sont une des facettes du métier de portraitiste que je chéris le plus. Alors quand vient l’heure de coucher sur le papier la substantifique moelle de ces entretiens, l’exercice est particulièrement agréable, puisque chez Trafalgar nous laissons le temps au temps.

Qu’appréhendais-tu le plus au moment d’intégrer la Maison Trafalgar ?

Les Portraits de la Maison Trafalgar sont tellement aboutis, élégants et justes que j’avais forcément une appréhension à l’idée que ma plume ne soit pas à la hauteur ! J’étais aussi complètement fascinée par l’esprit des portraitistes de la Maison, capables de dissimuler çà et là des références discrètes à ce qui touche nos clients. J’appréhendais de pas être assez perspicace. En intégrant l’équipe, et en participant aux premiers comités de lecture qui réunissent tous les portraitistes de la Maison Trafalgar, j’ai rapidement compris que je pouvais me faire confiance et que les éclats et les fulgurances se cultivent aussi à plusieurs. 

À quel moment te dis-tu qu’un Portrait est réussi ?

Lorsqu’il émeut un client ! Rien ne sert d’être exhaustif si l’émotion n’y est pas ! En assistant au tournage d’une vidéo retour d’expérience pour l’une de nos clientes, j’ai pu l’entendre parler avec amour et reconnaissance de notre savoir-faire. Elle était si touchée, et nous, si décidés à poursuivre ce beau métier ! 

Alors que plusieurs acteurs de la rédaction ont le statut de freelance, quel regard portes-tu sur l’internalisation des talents au sein de la Maison Trafalgar ?

C’est un principe fort que la Maison Trafalgar n’a pas fini de porter en développant l’employabilité des talents littéraires. Cette valeur est ancrée dans notre ADN. Et c’est tant mieux ! En embrassant cette filière, j’ai décidé de ne pas faire cas des sempiternelles réflexions qui me prédisaient un avenir précaire. Je me suis engagée dans le chemin de l’écriture pour exercer chaque jour ma passion et être certaine de vibrer. L’écriture est un métier, et je suis fière d’œuvrer en ce sens. Depuis que je suis portraitiste pour cette Maison, je peux dire sans rougir que ce choix n’était pas un caprice, mais un véritable choix de carrière !

Que dirais-tu de l’équipe de portraitistes ? 

Que l’on ne s’y méprenne pas, nous sommes bien loin du mythe de l’écrivain solitaire et taiseux qui s’enferme pour gratter le papier et chasser ses démons. Chez Trafalgar, écrire est aussi un travail d’équipe ; et la nôtre est pour le moins éclectique ! C’est un vrai plaisir de pouvoir compter les uns sur les autres, sur l’œil affuté et l’esprit de chacun. Quoique très différents, nous avons tous en commun l’amour des mots justes. Et nous sommes surtout tous animés par l’envie de ciseler chaque Portrait qui passe entre nos mains, que nous l’ayons écrit ou qu’il ait été confié à un autre collaborateur de la Maison.

Comment décrirais-tu la signature de la Maison Trafalgar ? 

La signature Trafalgar a sa propre identité, et c’est là sa grande force. En réunissant tous ses portraitistes sous le même toit, la Maison Trafalgar propose une signature unique, qui garde son essence, tout en étant chaque fois enrichie de ses différents talents. C’est évidemment une garantie d’excellence pour les clients qui font appel à nous. Je trouve que la signature Trafalgar est également maline et sonore. Je peux confirmer qu’elle se distingue habilement de ce qui existe ailleurs, puisqu’encore dernièrement, une de nos clientes architecte a immédiatement reconnu la signature de la Maison Trafalgar en lisant le Portrait d’un de ses confrères tapissier !

Selon toi, que faut-il pour candidater en tant que portraitiste au sein de la Maison Trafalgar ? 

Indéniablement, il faut être attentif. Attentif aux autres membres de notre équipe, attentif aux clients, attentif au secteur, au choix des mots, et à tous ceux qui rêvent aussi fort que nous. 

Une anecdote liée à un Portrait ?

Lorsque je suis arrivée à la Maison Trafalgar, l’on m’a tout de suite ouvert la porte des archives. Tous les écrits y sont précieusement consignés. Il m’a été donné comme consigne de commencer par les dévorer. Certains m’ont émue, d’autres m’ont fait rire ; tous m’ont conquise. Mais il y en a un qui m’a particulièrement marquée : le Portrait personnifié du Moulin de l’Huilerie Beaujolaise. Être capable de donner la parole à un moulin vieux de plusieurs siècles sans que cela paraisse ridicule ou suranné, alterner subtilement entre l’histoire et la technique, est un exercice périlleux qui a été brillamment mené !


1er prix, La Maison Trafalgar élue lauréate Or lors de la Nuit de l'Événementiel

Sollicitées pour participer à la Nuit de l’Événementiel – portée par le groupe Républik –, Bérengère et Marion ont été conviées à la remise des prix ce lundi 11 décembre au Matmut Stadium. Toute l’équipe était présente pour découvrir la nouvelle : La Maison Trafalgar est élue lauréate OR du concours !

Quelques semaines plus tôt s’est tenu un grand oral au cours duquel les deux associées ont dû pitcher le bien-fondé du pouvoir de l’écriture dans le monde professionnel et événementiel, et la mission de la Maison. Unanimement séduits par l’énergie de Marion et Bérengère, par les accomplissements de la première Maison d’Écriture haute couture de France et par les entreprises qui nous font confiance pour les accompagner, ce sont vingt-trois jurés, dirigeant·es de sociétés leaders de leur secteur, qui ont sélectionné la Maison Trafalgar comme gagnante de ce concours.

L’écriture en entreprise, une invitée surprise ? Grâce à la décision de la Directrice générale de Boiron, du Président de La Boule Obut, du Directeur général de La Rosée Cosmétiques, de la Directrice générale adjointe de Lavorel Hôtels ou encore du Directeur général des Chocolats Voisin, notre Maison prouve combien l’écriture interpelle, anime, fédère, régale, captive, et qu’elle reprend assurément une place centrale dans l’événementiel.


Extraits : Pascal Mathieu

Portrait iconique de marque :

« Pour Pascal, les embranchements et les virages ont précédé les branches et les montures qui habillent les visages. Avant d’insuffler à sa marque toute sa multiplicité, il a commencé par écumer de nombreux pays, aux côtés de parents ingénieurs-bourlingueurs. (…) Alors qu’il faisait sauter les plombs du lycée français de Vienne durant les travaux pratiques, Pascal démontrera que les exploits pyrotechniques n’empêchent pas la réussite académique : il choisit l’École Polytechnique. Rejoindre l’X n’aurait pourtant su résoudre l’équation. Comme toutes les étiquettes le démangent et qu’il aime les sauts dans l’inconnu, cet épris d’indépendance s’affirme dans l’incongru. La finance accueillera pour un temps Pascal parmi ses dédales de chiffres. Les différents dossiers, sur lesquels le touche-à-tout a focalisé sa curiosité entrepreneuriale, annonçaient sa volonté latente de se lancer à son tour. Ces années seront saupoudrées de périodes durant lesquelles il s’inscrit à la Sorbonne et à l’École du Louvre pour s’initier à l’Histoire de l’Art, quand il ne partait pas dans les cordillères népalaises, où le sport extrême démarre à chaque falaise. »

« Avouant ses penchants « overthinker », Pascal est de ceux qui n’étudient jamais assez. Avant d’aboutir à sa demi-douzaine de prototypes en acier, à ses vingt ébauches en acétate, il fait volontiers défiler plus de deux-cents croquis pour saisir la silhouette adéquate. Et il peut bien solliciter les experts du verre, le designer puise dans d’autres secteurs, il taquine d’autres optiques : une esquisse de Léonard de Vinci, un choc pictural devant Paul Cézanne peuvent être autant de sésames ouvrant sur de nouvelles approches. Parce qu’il a épousé cette volonté de déconstruction que prônait Pablo Picasso dans ses tableaux, les lunettes conçues par Pascal se découvrent par couches successives et juxtapositions. Elles n’empruntent d’ailleurs pas qu’aux palettes de grands maîtres. Tous les domaines peuvent donner naissance à un modèle iconique – la micromécanique, les technologies numériques, ou les arts graphiques. »

« Pascal Mathieu n’est pas qu’une marque qui élabore et raisonne ; la vision qu’elle apporte est aussi celle du fun. Comme elle s’émeut devant une vache aperçue de la fenêtre d’un train, elle continuera (…) de s’autoriser toutes les idées, de prôner cette allure décontractée, cet esprit thèse, antithèse, synthèse qui représente si bien la classe à la française. En atteste l’objet qui ne quitte jamais le bureau du fondateur. Un objet peaufiné au micromètre, tout d’acier brossé, d’aluminium sablé, et gravé au laser de la signature de la marque Pascal Mathieu : la plus sophistiquée des boîtes à meuh. »