Écrit Couture, Les Quatre saisons du Ritz Paris
Mû par le désir de se rappeler au souvenir de ses clients avec délicatesse et raffinement, le Ritz Paris a confié à la Maison Trafalgar la confection écrite de quatre cartes postales, spécialement ciselées pour exprimer le passage des saisons vécu par l’hôtel, et envoyées à un trimestre d’intervalle. Rehaussant ce défi de concision et de puissance d’évocation, des illustrations signées par un artiste partenaire du Ritz furent réalisées au recto des cartes, sur l’inspiration des images littéraires proposées par la Maison Trafalgar.
Dictée solidaire ; Nous soutenons Marin
Toute l’équipe de la Maison Trafalgar s’est retrouvée à l’Université Jean Moulin LYON III afin de se mobiliser autour de Marin Sauvajon, jeune lyonnais victime d’une terrible agression parce qu’il avait osé prendre la défense d’un couple insulté parce qu’il s’embrassait dans la rue. Attaqué à coup de béquille et laissé quasiment pour mort, Marin est miraculeusement sorti du coma et a entrepris une lente et couteuse rééducation. Sa maman a créé l’association « La Tête Haute – je soutiens Marin » qui a aujourd’hui élargit son objet dans le but d’aider toutes les familles confrontées au douloureux problème d’accompagnement d’un cérébrolésé. Deux grands talents d’origine lyonnaise étaient présents pour cette très belle dictée solidaire : Marc Lambron, journaliste écrivain et académicien, a accepté d’écrire le texte, lu par l’imitateur et humoriste Laurent Gerra.
Le billet de Marie : Cessez la cure d’amincissement
Cet été, vous avez une carte à jouer.
Contre l’injonction du régime estival, il est urgent de cesser d’amaigrir notre rapport à l’écriture. Comme un exercice quotidien de musculation de l’esprit, il est tout aussi sain de travailler sa langue. Si les mots ne sont pas encore vos compagnons favoris, profitez de l’été pour vous échauffer, en commençant par de petites foulées. Familiarisez-vous avec le terrain de l’expression et apprenez à manier le crayon avec la dextérité du lanceur de javelot. Pas à pas, vous rectifierez le tir, et vos mots, de plus en plus précis et aiguisés, finiront par toucher la cible : vous arrivez au sprint final, sortez la pointe ultime. Vous pourrez alors étirer vos phrases et vos membres engourdis, exposer vos sentiments comme votre corps au soleil; le jeu en vaut la chandelle, et le voyage l’insolation.
Après tout l’écriture, c’est comme le vélo : ça ne s’oublie pas. Et il est un mérite de pédaler un peu. L’essentiel étant de laisser une trace, votre trace, par un style bien à vous, même au dos d’une photo de vaches normandes. Pour combattre, à l’épreuve du temps qui passe, l’obsolescence des idées et l’oubli des âmes. Pour réapprendre à parler en écrivant, réapprendre à écouter en lisant, réapprendre à donner en prenant le temps de s’arrêter.
Il y a votre course et celle des missives que l’on s’envoie, qui traversent des kilomètres d’une boîte à lettres à une boîte à l’autre. Quelques lignes suffisent à faire renaître le charme, la délicatesse des termes qui, couchés sur le papier pour une autre destination, se teintent d’une toute autre saveur en changeant de maison, prennent d’autres amplitudes et d’autres significations.
Il est primordial, mais aussi profitable, de s’octroyer une parenthèse, ce tête-à-tête en solitaire. Et si vous n’avez personne à qui écrire, si vous avez peur de finir sur un frigo, au milieu d’un album jauni ou dans une boîte mail saturée, écrivez-vous cette carte postale, et accordez-vous le temps de prendre de vos nouvelles.
Marie Hauvy, en immersion dans la Maison Trafalgar
Photographie : Natalia Lyczko
Écrit Couture, Garden Party du Ritz Paris
Dans sa tradition de patron des arts, l’illustre Ritz Paris a confié sa voix à la Maison Trafalgar pour célébrer l’arrivée de l’été, lors de la garden party annuelle qui se tient dans son Grand Jardin. Un écrit Couture de poésie optimiste, de lumière et de chaleur, fut ainsi remis à chacun des convives et partenaires fidèles que l’hôtel accueillit durant la soirée. Calligraphiée de main de maître, cette lettre allie gratitude envers les amis de longue date du Ritz, invitation à l’émerveillement devant la beauté du monde, et promesse d’émotions à venir.
Garden Party du Ritz Paris
Retour sur la sublime et très attendue Garden Party de notre client : le Ritz Paris. C’était un honneur d’y rencontrer les meilleurs clients et partenaires de cette adresse mythique, et de les voir lire et applaudir nos Écrits Couture. Merci à toutes les équipes du Ritz pour leur confiance en notre Maison et pour leur invitation.
Chabanne - Écrit Couture, la nature d'un regroupement
Afin de sceller leur regroupement, l’agence d’architecture Chabanne et l’agence d’ingénierie Kéo ont confié à la Maison Trafalgar la réalisation d’un écrit couture parcourant les bénéfices de ce nouveau départ. C’est ainsi que la collaboration entre ces tenants de deux sciences s’est nichée dans la métaphore d’un duo de chêne aux racines distinctes, mais ne formant, aujourd’hui, qu’une seule canopée.
Numéro Une : Rencontre avec la Maison Trafalgar
La revue Numéro Une – Mood for Colors célèbre les femmes & les couleurs :
« Marion et Bérengère ont 26 et 30 ans. Elles ont créé en 2015 la première Maison de Portraits écrits, faisant le choix de se positionner à contre-courant de l’uberisation du marché de l’écriture pour se consacrer à ce savoir-faire d’exception. Dans cette entreprise singulière, écriture rime avec haute couture. Il n’est pas question de contenu mais de signature, pas question de rédacteur mais de portraitiste, pas question de référencement mais de référence ».
Une rencontre à découvrir dans le Numéro Une de juin : https://bit.ly/2IoHu1E !
Merci à Laura Pajot pour son interview, et merci Sarah Sauquet Leca d’avoir permis cette rencontre. Photographie : Marie Hauvy
Le billet de Marie : Ode à la littérature
Longtemps je me suis couché de bonne heure. Ça a débuté comme ça. Voici enfin le moment attendu où je peux étaler le volume sur mon lit, l’ouvrir à l’endroit où j’ai été forcée d’abandonner… je m’y jette, je tombe… impossible de me laisser arrêter, retenir par les mots, par leur sens, leur aspect, par le déroulement des phrases, un courant invisible m’entraîne.
Ma mère m’avait raconté trop de jolies histoires, avec trop de talent et dans ces heures balbutiantes de l’aube où chaque fibre d’un enfant se trempe à jamais de la marque reçue. Un jour, la voix s’était enflée comme un triomphe, et la petite phrase courte qui fait chute à la fin du poème éclata comme un carillon métallique.
C’est alors que tout a vacillé. Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue. Ce fut comme une apparition. La langue française est une eau pure que les écrivains maniérés n’ont jamais pu et ne pourront jamais troubler. Il ne peut exister à mon goût plus fin diseur de ces jolis rien qui sont tout. Je me trouvai enflammé jusqu’au transport, je me sentais vivre en elle, et elle vivait pour moi seul. Cette langue était, comme vous le savez déjà, sans rien savoir encore, le lys de cette vallée où elle croissait pour le ciel, en la remplissant du parfum de ses vertus. Ce sont vos lettres qui m’ont grisé ! Cher ange, vous êtes belle, à faire rêver d’amour. Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose, en sa belle jeunesse, en sa première fleur, rendre le ciel jaloux de sa vive couleur, quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose, je connais, moi, une fleur unique au monde. Je respire où tu palpites, il suffit que tu t’envoles pour que je m’envole aussi. Ne m’en veux pas si je te tutoie, je dis tu à tous ceux que j’aime.
Les autres mettent des semaines et des mois pour arriver à aimer. Moi, ce fut le temps d’un battement de paupières. Quelque chose qui chante en elle. Il est un air pour qui je donnerais tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, un air très vieux, languissant et funèbre, qui pour moi seul a des charmes secrets. Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? Aboli bibelot d’inanité sonore ? Les écrivains ont mis la langue en liberté. De la musique avant toute chose !
Je voulais que le monde entier sût combien tu étais merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle. Mais, trahie d’une partie de tes amis et délaissée des autres, tu te sens seule et abandonnée, perdue dans la cohue du large trottoir : les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon coeur d’une langueur monotone.
Pour moi, c’est un malheur. Un malheur, tout le monde sait ce que c’est. Ça vous laisse sans défense. Eh bien ! Pour moi c’est un malheur. Je ne veux jamais l’oublier, ma colombe ma blanche rade, ô marguerite exfoliée, mon île au loin ma Désirade ma rose mon giroflier ! On ne peut plus. On ne peut plus vivre sans poésie, couleur ni amour. Il faut s’enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! De cet alambic, avec ses récipients de forme étrange, ses enroulements sans fin de tuyaux : mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d’amour me font.
Il n’y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passé avec un livre préféré. Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours. Lire, c’est voyager. J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans. Voyager, c’est bien utile, ça fait travailler l’imagination. Et puis d’abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux. Je vois se dérouler des rivages heureux qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone; la terre est bleue comme une orange. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien, mais l’amour infini me montera dans l’âme.
Je m’éveille plein de gaieté, avec des envies de chanter dans la gorge. Le crime de rêver je consens qu’on l’instaure !
Toi qui en moi réveillas les musiques profondes, hâte-toi. Hâte-toi de transmettre ta part de merveilleux, de rébellion, de bienfaisance. Tu as été créée pour des moments peu communs.
Je ne veux point mourir encore, pour que le jour recommence, et que le jour finisse, à manier les mots, les soupeser, en explorer le sens. Va, je ne te hais point, je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Les mots il suffit qu’on les aime pour écrire un poème. Et par le pouvoir d’un mot, je recommence ma vie.
Ces mots qui nous ont bercés, marqués, hantés, ces mots frappants ou envoûtants, mélodiques ou caustiques. Ces mots qui nous ont donné le goût de la langue française et la volonté de lui dédier un lieu tout particulier, une Maison de Portraits.
Marie Hauvy, en immersion dans la Maison Trafalgar
Photographie : Joanna Kosinska
–
Marcel Proust, Louis-Ferdinand Céline, Nathalie Sarraute, Romain Gary, Louis Aragon, Albert Camus, Jean Racine, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Edmond Rostand, Abbé Prévost, Gérard de Nerval, Honoré de Balzac, Edmond Rostand, Théophile Gautier, Pierre de Ronsard, Antoine de Saint-Exupéry, Victor Hugo, Jacques Prévert, Albert Cohen, Louis Aragon, Gérard de Nerval, Jean Racine, Stéphane Mallarmé, Victor Hugo, Paul Verlaine, René Barjavel, Jean-Jacques Rousseau, Émile Zola, Paul Verlaine, Albert Camus, Guillaume Apollinaire, Antoine de Saint-Exupéry, Charles Baudelaire, Émile Zola, Jean-Baptiste Molière, Marcel Proust, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Louis-Ferdinand Céline, Charles Baudelaire, Paul Éluard, Joachim du Bellay, Arthur Rimbaud, Guy de Maupassant, Louis Aragon, René Char, André Chénier, Jean Racine, Marguerite Yourcenar, Pierre Corneille, Victor Hugo, Raymond Queneau, Paul Éluard