Accident d’expression

C’est joli, coloré, naïf, parfois agressif, toujours inventif !

© « 300 accidents d’expression : une seule victime, la langue française. » Par E. Blervaque, S.Ellias & L. Ribet


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Avoir et être, de Yves Duteil

Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment, un beau soir,
Ma mère m’enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.

Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et être étaient deux frères
Que j’ai connus dès le berceau.

Bien qu’opposés de caractères,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière,
Mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu’avoir aurait voulu être,
Être voulait toujours l’avoir.

À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe être s’est fait avoir.
Son frère avoir était en banque,
Et faisait un grand numéro.
Alors qu’être, toujours en manque,
Souffrait beaucoup dans son ego.

Pendant qu’être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté, sans rien lui dire,
Avoir apprenait à compter.

Et il amassait des fortunes,
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu’être, un peu dans la lune,
S’était laissé déposséder.

Avoir était ostentatoire,
Lorsqu’il se montrait généreux.
Être en revanche, et c’est notoire,
Est bien souvent présomptueux.

Avoir voyage en classe affaires ;
Il met tous ses titres à l’abri.
Alors qu’être est plus débonnaire :
Il ne gardera rien pour lui.

Sa richesse est tout intérieure :
Ce sont les choses de l’esprit.
Le verbe être est tout en pudeur,
Et sa noblesse est à ce prix.

Un jour, à force de chimères,
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts,

Et, pour ne pas perdre la face,
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont réparti les tâches,
Pour enfin se réconcilier.

Le verbe avoir a besoin d’être,
Parce qu’être, c’est exister.
Le verbe être a besoin d’avoirs,
Pour enrichir ses bons côtés.

Et de palabres interminables,
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables,
Ont pu être, et avoir été.

Illustration : Abécédaire, Fanny Henry


Carte postale estivale : Benjamin

Il y a bien sûr la fraîcheur bienvenue du lac et la hauteur de vue de la montagne, mais c’est encore pour des menus qui tiennent au corps que Benjamin se plaît à tracer la route jusque dans les terres annéciennes. Qu’importe la canicule : du reblochon de Thônes à cette fondue qui tonne, de la charcuterie locale à la raclette artisanale, c’est entre midi et deux qu’il a su apprécier au mieux les arts savoyards.


Carte postale estivale : Bérengère

Qu’il s’agisse de la Camargue, de ses longues promenades à vélo face aux flamants roses et aux taureaux, ou des caves viticoles, des lacs et autres accrobranches du Beaujolais vert, les vacances de Bérengère ont tenues leurs promesses d’être « un temps calme » comme elle en rêvait.


Carte postale estivale : Marion

Partie du Nord du Portugal et de la ville côtière de Porto, pour rejoindre le Sud jusqu’à Faro, Marion a eu l’occasion de parcourir les canaux d’Aveiro, les pavés d’Obidos, les plages de Cascais, les falaises de Lagos ou encore le village de Loulé. Le cap sauvage du Cabo da Roca l’aura même menée au point le plus à l’ouest de l’Europe, autrefois surnommé « le bout du monde » !


Carte postale estivale : Maxime

L’année n’ayant pas fini de connaître son lot de hauts et de bas, Maxime s’est ressourcé auprès des perspectives horizontales de la côte Atlantique, à Guérande et à Le Croisic. L’occasion de savourer caramel au beurre salé, de voir quelques mâts se dresser sur l’océan brillant, et de se dire qu’au mépris de l’ornithologie, les mouettes sont très chouettes !


Accident d’expression

C’est joli, coloré, naïf, parfois agressif, toujours inventif !

© « 300 accidents d’expression : une seule victime, la langue française. » Par E. Blervaque, S.Ellias & L. Ribet


Accident d’expression

C’est joli, coloré, naïf, parfois agressif, toujours inventif !

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