Expression explicitée : Au taquet

Pièce de bois qui servait autrefois de verrou, le taquet peut prendre différentes formes mais a toujours la même utilité : bloquer, stopper, arrêter. “Être au taquet”, c’est donc être dans un état d’immobilisation, comme au maximum de ses capacités ; être au bout de ce qui est possible, et donc ne pas pouvoir donner plus d’énergie.


50 ans du Togo, Ligne Roset : une vidéo écrite par la Maison Trafalgar

Reconnue pour son savoir-faire unique dans le domaine du mobilier haut de gamme, la marque Ligne Roset a sollicité l’expertise de notre Maison d’écriture haute couture pour créer de toutes pièces la narration dédiée au film anniversaire du Togo. Afin de célébrer cette icône du design, née en 1973 et vendue dans le monde entier, Trafalgar a choisi de rapprocher la notion de voyage aux pérégrinations d’une vie. De la création complète du fil narratif à la direction de la voix, finement sélectionnée par nos soins, en passant par la gestion du rythme ou encore celle de l’atmosphère sonore, nous sommes fiers de l’appréciation pleine et entière des équipes Ligne Roset, mais aussi honorés d’avoir pu déployer notre signature pour un fleuron du patrimoine artisanal français. Un groupe familial installé dans l’Ain et qui, depuis sa création, a vu se succéder cinq générations.


Savoir-faire horloger. Un Portrait Trafalgar accompagne le premier coffret de la Maison Alcée !

« L’écrit est personnel, juste, poétique et nous permet de goûter à toute la richesse et à l’élégance de la langue française ! »
– Alcée Montfort 

Au moment de se lancer dans l’entrepreneuriat, Alcée Montfort a fait appel à notre Maison d’écriture haute couture pour la réalisation de son Portrait. Un écrit socle que la dirigeante n’a eu de cesse de partager tout au long de la période de communication qui précédait le lancement de son offre. Toute l’équipe Trafalgar est fière que cette réalisation puisse à nouveau trouver une place de choix dans la préface du livre de l’apprenti horloger. Un livre qui complète le premier coffret commercialisé par la Maison Alcée, permettant d’assembler soi-même sa propre pendulette haut de gamme. Un produit d’exception développé avec une équipe constituée d’un Meilleur Ouvrier de France, de professeurs d’horlogerie, de designers et d’ingénieurs, qui renferme des trésors de détails et d’histoires minutieusement composées. À la fois pensé comme un manuel utilisateur qui accompagne dans le montage de votre propre garde-temps et une lucarne sur le monde des métiers d’art et de l’horlogerie, cet ouvrage de belle facture s’ouvre ainsi sur le cheminement d’une dirigeante qui est définitivement parvenue à concrétiser un concept unique en son genre.


Interview interne – Bérengère, dirigeante associée

À quel moment de ta vie as-tu développé un rapport sensible aux mots et à l’écriture ?

Tout part de la lecture ! Petite, j’engloutissais des livres de toutes sortes, et cela m’a amenée à nouer par la suite une vraie fascination pour les dictionnaires : la nuit, armée de ma frontale, je pouvais passer des heures à les feuilleter. C’est sans doute par ce biais que j’ai développé ma sensibilité pour les mots. Cette curiosité, je la dois surtout à mes parents : mon père architecte et ma mère archéologue m’ont toujours encouragée à développer ma culture générale ; même si je fonctionne souvent par fixettes thématiques, un jour l’Égypte antique, un jour les ours blancs. Puis, un peu plus tard, lors de mes années lycée, je me suis lancée dans le théâtre. Apprendre par cœur des pièces entières, être amenée à écrire une pièce originale, tout cela m’a réellement permis de formaliser des intentions derrière les mots. Animée de cette envie de magnifier sur le terrain le message par la forme, je me suis naturellement orientée vers les métiers de la communication et des relations presse ! 

Et à l’entrepreneuriat ? 

En tant qu’architecte, mon père se définissait davantage par son métier que par son statut – sans compter que l’entrepreneuriat n’était pas aussi évangélisé qu’aujourd’hui –, mais c’est un entrepreneur, avec une vraie vision. Ma grande sœur s’est lancée en créant sa propre marque de vêtements ; ni une, ni deux, la lycéenne que j’étais l’épaulait dans toutes les étapes de la création de son entreprise, et l’accompagnait sur des salons internationaux. D’avoir pu assister à la construction des premiers jalons, en mode débrouille, m’a très vite convaincue quant à la nécessité de faire un métier qui me plaise dans toutes ses facettes. Par la suite, alors que je travaillais au sein de Paulette Magazine, je me suis penchée sur la façon de construire un modèle économique indépendant de la publicité, et c’est ainsi que j’ai découvert comment on pouvait changer certaines lignes, avoir une vraie empreinte sur l’entreprise, sur les équipes, sur la société en général, tout simplement en pensant différemment ! Même s’il y avait tout à construire, cela m’avait permis de dézoomer. Au fur et à mesure de mes expériences, j’ai finalement sauté le pas en créant une première entreprise spécialisée dans les vêtements de seconde main, et même si j’ai adoré, le quotidien ne me satisfaisant plus pleinement, je commençais à m’essouffler. En cofondant la Maison Trafalgar, j’ai retrouvé le souffle de la création ! Et voir à quel point l’entreprise a évolué, de quelle manière l’équipe s’est agrandie, me fait ressentir une véritable fierté, qui ne cesse de me faire dire que j’étais peut-être prédestinée à l’entrepreneuriat. 

Comment se passe la cohabitation avec les littéraires de la Maison ?

Représenter une Maison d’écriture sans être ou avoir été portraitiste, sans avoir fait des études littéraires, ne m’a jamais dérangée, ni même fait ressentir un quelconque complexe de l’imposteur. C’est justement parce qu’il y a beaucoup de ponts, de passerelles et de dialogues dans notre équipe que nous avons tous un grand respect pour l’expertise des uns et des autres. En revanche, je n’ai pas réussi à cacher ma fâcheuse tendance à écorcher, mixer, voire à inventer des expressions – “avoir été bercée trop près du mur au métier passion”, ou encore “patauger dans la soupe”… Chez Trafalgar, maintenant, on appelle cela les “bérengeades” ! Aussi, puisque je me charge personnellement de la mise en page des Portraits avant livraison au client – un moment toujours particulier et très exigeant –, je redécouvre systématiquement la force et l’ampleur du talent de nos collaborateurs : cela me donne des frissons ! J’adore entendre leurs mots sonner, découvrir de nouvelles tournures, et souvent, je ne peux m’empêcher de me dire : “Cette phrase ! Qu’est-ce que c’est malin !”. Chacun, ici, a réussi à m’embarquer dans son univers littéraire, et de mon côté, je prends un réel plaisir à sensibiliser nos équipes au monde de l’entreprise, aux petites lignes entre les lignes, aux significations mystérieuses derrière les chiffres, à traduire par les mots nos tableaux, notre stratégie, afin que chacun s’y retrouve et continue d’oser s’impliquer.

Que répondrais-tu si on te disait que les littéraires sont à côté de la plaque ? 

89% des recruteurs estiment que la filière Lettres n’est pas adaptée au monde de l’entreprise ; c’est une aberration. Les littéraires ne sont pas à côté de la plaque, ils sont, selon moi, trop souvent amenés à œuvrer seuls, et parfois loin du monde de l’entreprise, alors qu’ils sont nombreux à apporter une véritable valeur ajoutée. Nous avons besoin de leur talent, de leur empathie, et de leur regard. C’est justement l’une des forces de la Maison Trafalgar que d’avoir su réunir intelligemment ces deux mondes. L’écriture n’est pas un vernis, la littérature permet de communiquer avec beaucoup de force certains messages, d’ajuster des stratégies, d’incarner des valeurs avec une précision redoutable, de rendre vivantes des visions solides. Un bon texte finement ciselé dispose d’une force de frappe assez incroyable en termes d’utilisation, et c’est ce qui me plaît dans notre Maison. Grâce à leur savoir-faire mais aussi grâce à leur esprit, leur finesse d’analyse, leur empathie, les littéraires disposent de cette capacité à écrire de manière qualitative tout en garantissant la création d’un socle textuel intemporel, à rebours des mille-feuilles de contenus et autres empilements désordonnés. 

De quelle manière transmets-tu ce savant mélange d’écriture et de communication ?

Je pense que les communicants qui font ce métier avec passion tiennent cela de leur personnalité ; ce sont des créatifs, des buvards qui savent s’imprégner de tout pour créer. La communication relève avant tout du bon sens, elle tient d’un alignement parfait entre le fond et la forme. Et puis, il n’y a pas de secret : c’est quand on est convaincu de la justesse de son propos, que l’on croit vraiment en ce que l’on communique que l’on déploie la meilleure communication, et surtout la plus juste. Dès la création de la Maison Trafalgar, j’ai tenu à impulser une communication différente, sincère, en déployant une image de marque qui invite à la réflexion. Sensibiliser les clients à la nécessité de l’écriture, leur donner envie de rejoindre notre mission est pour moi une vraie satisfaction. 

Beaucoup d’entrepreneurs frappent à la porte de votre Maison et deviennent vos clients, dans quel autre cadre pars-tu à leur rencontre ? 

Avec mon associée Marion, nous avons toujours été très actives sur le tissu entrepreneurial en intégrant différents réseaux, comme les Forces françaises de l’industrie. En outre, nous avons toujours tenu à rester proches des incubateurs qui nous ont vu grandir, comme Manufactory, Boost in Lyon, Réseau Entreprendre, et avons continué en mentorant, comme au sein du Moovjee. En qualité de partenaires de l’Institut National des Métiers d’Art, nous sommes également très proches des entrepreneurs et des entreprises du patrimoine vivant. Nous accompagnons aussi ceux de French Tech Tremplin, sommes ambassadrices du Salon Go Entrepreneurs, et siégeons au conseil stratégique de la Métropole de Lyon. 

Quelles sont les parties que tu préfères dans ton métier ?

La première rencontre avec nos clients ! Dès les premiers échanges, lorsque l’on présente notre savoir-faire, une forme d’intensité se manifeste. Revenir sur leur histoire, la nôtre, croiser des parcours, se livrer sans fioritures, tout cela me rappelle combien nous aimons les gens pour de vrai et à quel point nous prenons le temps de les rencontrer, sans jamais rester en surface. Grâce à la Maison Trafalgar, j’ai pu découvrir dans toute leur confidentialité de très nombreux métiers : aussi bien des tapissiers, des chefs, des maîtres de chai, des responsables R&D, des plasticiens, des hôteliers, des directeurs de supply chain, des livreurs, des maîtres d’oeuvre, des ébénistes, des chocolatiers, des huiliers, des designers, des maroquiniers, des fabricants de luminaires, des directeurs de chantier naval… 

Une anecdote liée à un client ?

Ma première rencontre avec Laurent de la Clergerie au siège du groupe LDLC. Il lui a fallu seulement quelques minutes et trois questions pour saisir la force du positionnement de la Maison Trafalgar. C’était bluffant et assez déconcertant. Laurent est un dirigeant singulier, exigeant et animé par le goût du challenge, et compte tenu de tout le respect et de toute l’attention qu’il porte à ses équipes, il était impensable de ne pas réussir notre pari. Je me souviens de l’émotion qu’il nous a manifestée, alors qu’il venait de finir la lecture de notre galerie de Portraits : “La lecture de cette galerie de portraits a porté à un niveau encore plus haut votre talent ! Je ne sais comment vous dire ce que j’ai ressenti, j’ai véritablement dévoré ces histoires comme un excellent roman… même les photographies sont incroyables ! J’ai eu quelques larmes, pour être franc, tellement je trouvais cela beau et l’amour qu’ils pouvaient restituer. Bien sûr, l’écriture est parfaite, mais ce qui m’a fait le plus vibrer, c’est que les portraitistes Trafalgar sont allés chercher la pulpe du fruit de chaque personne, et l’histoire est juste magnifique. Il faut vivre l’expérience ou lire les portraits qui existent pour comprendre que c’est complètement différent de tout ce qu’on peut lire ailleurs. Vous avez fait vibrer l’histoire du groupe, l’avez rendue vivante, passionnante. Pinocchio, le petit garçon de bois, est devenu un garçon en chair et en os, merci aux fées que vous avez su être… Vous êtes magiques ! Un grand merci pour cette expérience qui dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. C’est de la haute couture, non seulement dans l’écriture, mais aussi dans l’expérience qu’on vit. C’est tout le moment qu’on vit qui est de la haute couture. Le moment de partage qui est simple et unique dans sa façon d’être, et le restitué, qui est quelque part le moment de grâce.” Dans ce long mail de remerciement, j’ai ressenti beaucoup d’émotions ; c’était quelques jours avant Noël, et même si j’en avais conscience, je me suis encore plus rendue compte de la puissance de notre offre, et de toute l’expérience Trafalgar, qui dépasse largement la signature textuelle ! 

Une anecdote liée à ton associée Marion ? 

Au tout début de notre relation, avant que l’on ne devienne amies, nous faisions déjà chacune montre d’un grand respect envers l’expertise de l’autre, ce qui se traduisait par une forme de pudeur. Petit à petit, nous nous sommes familiarisées avec nos différentes compétences et nos talents respectifs pour que chacune devienne, au fil de l’eau, le bras droit de l’autre ; je pense que notre ultra exigence produit comme un effet de vase communicant. Je me souviens, lors de la soirée du sixième anniversaire de la Maison Trafalgar, de ce beau discours qui avait été travaillé par l’ensemble de l’équipe, et que nous devions porter alternativement Marion et moi. Tout était nickel, calibré, jusqu’au moment où Marion commença, à ma grande surprise, à dérouler tout un passage entier sur moi – j’en garde un souvenir mémorable ! C’est grâce notamment à ce genre d’attentions que je peux dire que si Marion est mon associée, elle est aussi et surtout mon amie. Elle était d’ailleurs l’une des premières personnes à tenir mon fils dans ses bras à la maternité. Finalement, je pense que ce que j’ai trouvé de plus beau chez Trafalgar, c’est un véritable projet de vie. 

Au-delà de l’équipe interne, un mot sur sont les partenaires de la Maison ?

Même si de nouveaux les ont rejoints pour accompagner le développement de nos nouvelles offres, Portrait vidéo, Portrait audio, Portrait dessin, nous travaillons avec les mêmes partenaires depuis nos débuts pour ce qui est de nos offres historiques, même si nous adorons découvrir de nouveaux talents et voir comment nous pourrions les intégrer à notre aventure. Parce qu’ils partagent nos exigences esthétiques, nous leur sommes fidèles et toujours à l’écoute de leurs envies ; leur sensibilité artistique nous a même fait créer certaines offres en adéquation. C’est peu dire qu’il y a un profond respect pour les multiples pattes artistiques qui prennent place dans notre Maison. Les photographes ont chacun leur style : Romain se distingue par la puissance de ses photographies d’intention en noir et blanc, Ksenia par sa technique à l’argentique, Jérôme par son expertise reportage métier. Il en va de même pour notre traducteur et sa maîtrise de la langue de Shakespeare, car il n’est pas simple de rendre compte de la signature Trafalgar. Avis aux intéressés, suite à de nombreuses demandes, nous allons bientôt nous entourer d’experts de la langue de Goethe et de Cervantes ! Puis il y a notre correctrice à l’œil affûté, notre graphiste dont la culture print lui permet de magnifier l’écriture, notre pianiste qui rayonne sur toutes les gammes lors des entretiens d’extraction… Quand nous avons fêté, l’année dernière, les six ans de la Maison Trafalgar, c’était très émouvant pour notre équipe de partager avec eux ce moment privilégié, qui concentrait toute la force créative de la Maison !


FAQ – Le sujet en question

Bonjour Marion, je me demandais… n’était-ce pas risqué de donner le nom de Trafalgar à votre Maison d’écriture ?

Non ! 
Certains ont fait de Waterloo une chanson, et d’autres se sont résolus à faire de Trafalgar une réussite. Pour éviter que les spécialistes ne s’étranglent, précisons qu’il s’agit moins de renverser l’Histoire que d’écrire celle des autres. Assurément, il faut un certain panache à notre équipe pour arborer une défaite militaire française – mais cela nous permet de mieux constater le recul littéraire du français.

Touché, mais pas coulé, dirons-nous : c’est une façon que nous avons de prendre à revers le sort, un clin d’œil prouvant que certains récits méritent une écriture, pourvu qu’on y insuffle un effort.

Devant certains textes rédigés à la hache, faire son coup de Trafalgar, c’est réaffirmer que la plume est plus forte que l’épée. Car les mots sont loin d’être des reliques de musée ; dans notre Maison, ils continueront toujours de fuser, de démontrer que la langue n’abandonnera jamais sa poche de résistance. Si certains clients ont coutume d’évoquer les « territoires d’expression » qu’ils recherchent, chez nous, l’expression gagne effectivement du terrain. Ce n’est donc pas un hasard si nous aimons mettre en lumière ce qui est peu su, peu dit, et nous impliquer dans les arcanes de tous les métiers.


La Maison Trafalgar signe la dictée solidaire pour les Lumineuses

Bien malin qui pourra prétendre connaître notre langue sur le bout des doigts !  La Maison d’écriture Trafalgar est partenaire du festival Les Lumineuses. C’était si beau de voir autant de mains et d’entreprises s’essayer à cette grande dictée caritative, que nous ne résistons pas à l’envie de vous partager notre texte ! Bravo au duo gagnant (une seule faute) ! Et chez vous ?

Saviez-vous que le mot « délice », mis au pluriel, se met au féminin, que le mot « balade » possède deux orthographes différentes, qu’on n’accorde jamais le participe passé du verbe « se succéder » ? Un grand merci à Jérémy Charbonnel pour sa belle lecture, à Marie-Sophie Obama, Carole Dufour, Nathalie Pradines, Lydia DELBOSCO, Nathalie Chaize, GROUPE IGS, à l’Association docteur CLOWN pour leur confiance !

Texte de la dictée Trafalgar : 

Parfois, lorsque l’on tend l’oreille, il arrive d’entendre, comme portée par le vent, cette jolie ritournelle : « la langue française, mais quelle merveille ! » Merveilleuse, elle l’est pour sûr, et lumineuse, bien plus encore. Certes, il lui en a fallu, de l’audace, pour saisir toute sa place, briser les carcans, et fendre la glace. Elle connut des hauts et des bas, mais ne perdant pas un seul moment de son éclat, elle n’a cessé de croire en elle-même et en la beauté de son combat. C’est ainsi qu’elle se dévoile à vous, aujourd’hui, dans toute sa splendeur, épanouie autant dans ses formes, dans son esprit que dans son cœur. 

Si elle vous voyait vous gratter la tête à mesure que les mots s’égrènent, nul doute qu’elle serait à la fête, car elle est esthète mais aussi espiègle ! À peine vous convie-t-elle et vous appelle-t-elle que déjà les écueils se recueillent à la pelle. Considérez cet exercice comme l’une de ces madeleines de Proust, ces délices sucrées qui nous projettent en ces temps où, marmots, nous jonglions avec les phrases à en perdre les mots. Que de ratures se sont succédé pour arpenter ses bizarreries ; et même si certains vocables, pour le moins dociles, se lovaient gentiment entre les lignes, nous dûmes apprendre, pour elle, à composer avec des exceptions biscornues, des conjugaisons rebelles et des accords retors. Peut-être que d’aucuns parmi vous sont déjà au courant : l’expression « c’est là où le bât blesse » n’a rien à voir avec une paire de collants, et entre une ballade que l’on écoute et une balade dans les bois, une seule hésitation suffit pour semer l’embarras. 

On pourrait en lister bien davantage, faire un étalage de règles baroques, évoquer les lochs d’Écosse ou les cosses de petits pois, finalement, bien malin qui pourra prétendre connaître notre langue sur le bout des doigts.