Extraits : Atelier Martin Berger

Portrait iconique de l’Atelier Martin Berger

Combiner des matériaux souples ou rigides pour obtenir la densité voulue, insérer des minéraux, facetter l’éclat des cristaux ; perfectionner la rugosité, la granularité ; rechercher un premier rendu mat, un second diapré – au sein de l’Atelier Martin Berger, la table des matières accueille un banquet d’approches nacrées, sombres, de jeux de lumières ou encore d’ombres. C’est ici que les terres, les sables, la chaux et les autres agrégats donnent de savants mélanges. Ici que les enlevés de textiles et les papiers plus lisses se superposent, que les pigments et les nuances se dosent.

Lui, directeur artistique, aiguise son expression, cette façon de positionner le geste dans l’espace afin qu’il se distingue en véritable signature ; elle, directrice générale, planifiait déjà, structurait, actionnait tous les rouages pour que l’entreprise se développe. Elle a une force de propulsion, conjugue le flair au culot, s’imprègne des tendances et voit haut ; il a un temps de filtration, solidifie son esprit d’exploration en un laboratoire, exprime une nouvelle conviction quant au décor contemporain de très haute facture.

En pénétrant dans l’Atelier Martin Berger, dans ces lieux d’énergie et de maîtrise, vous verrez les pièces d’exception en cours, ainsi que le visage concentré des expérimentateurs qui prennent le temps de s’essayer à un ajout d’iridescence dans les composés, de pousser un peu plus loin les équilibres de texture. Vous remarquerez ces ustensiles un tantinet incongrus pour le profane : des brosses dont certaines rivalisent avec les perches olympiques, des creusets, des fouets de cuisine et d’autres instruments qu’il serait impossible de nommer, puisque c’est ici qu’ils sont nés.

Approchez-vous des réalisations, et vous comprendrez qu’à l’Atelier Martin Berger, en sus des processus, ce qui se transmet sans conteste, c’est avant tout le geste. Rationnalisé, chorégraphié et orienté par Ariane, qui capte l’intention du client et la change en histoire ; transformé par l’équipe, ce geste circule entre Martin, les chefs de projet, les chefs d’atelier, et tous les talents qui vont l’inscrire à leur tour. Ce geste est répété, débattu, modulé, révisé ; il se passe de main en main, trace une œuvre collective sur la marqueterie géante et mobile. Ce geste n’a qu’une demi-heure pour s’imprimer dans la matière, avant qu’elle ne se fige, qu’il soit à refaire. Ici, l’ensemble des équipes s’engage dans une cohésion au-delà de la technique, s’approprie, interprète cette écriture pour la rendre palpable. Une performance d’endurance artistique, un supplément qui explique pourquoi les décors de l’Atelier Martin Berger sont tous uniques ; s’ils savent prendre vie, c’est que chacun y a déposé un fragment de la sienne.

Portrait de l’artiste Martin Berger 

Celui qui chinait des week-ends entiers avec sa mère devint ensuite cet étudiant de l’École du Louvre ; l’un des plus grands musées du monde offrit un cadre où se passionner pour l’histoire de l’art, cultiver ses références. Rothko, Paik et Chagall bien sûr, mais aussi les affichistes des années vingt, Bosch le surréaliste avant l’heure, Munch et son cri suscitant la stupeur. Une première carrière en tant qu’antiquaire paracheva cet « œil qui se balade partout pour dénicher », mais une rencontre opportune amène Martin à « passer de la poussière à la lumière », de l’observation à ses propres façons. Face au mur, il ne savait pas encore qu’il avait son futur en ligne de mire, et sa science du mouvement devait surgir.

Quel que soit le sujet, il se plongera avec la même assiduité tout au fond de cette préparation minutieuse qui lui fait réorganiser son espace, répéter, ordonnancer en amont chaque élément avec un souci effleurant l’obsession. Et tout recommencera entre les carnets, les ébauches, le fil des idées sur lequel l’artiste court sans le rompre, dans « le temps de la rêverie », le silence qui précède la fulgurance.


Extraits : Domaine Schoepfer

Écrits coutures 

Dans le sillage de ses parents Michel et Marguerite – la belle fleur des champs –, c’est à Vincent, le représentant de la quinzième génération Schoepfer, qu’échoit à présent la perpétuation de l’excellence de ce savoir-faire. Et c’est peu dire qu’une enfance buissonnière passée avec eux, au milieu des treilles, surclasse toutes les grandes écoles en termes de bons conseils. C’est là que son grand-père Alphonse lui enseigna aussi cette philosophie viticole et les subtilités d’un geste auguste, sculptant la vigne au plus juste.

Baignant au milieu des effluves d’acacias, de châtaigniers, de mousse et de sous-bois, se déploie notre vignoble sur une douzaine d’hectares. Véritable mosaïque d’une quarantaine de lots épars, exposés au sud-est pour la plupart, certaines parcelles demeurent peu domptées par la main de l’Homme : chez nous, c’est souvent la nature qui dicte ses dogmes. Dans cette riche variété géologique, sous l’égide d’un microclimat qui motiva la culture de la vigne depuis la Rome antique, s’épanouissent nos sept cépages sur nos deux grands crus : le pfersigberg « la colline aux pêchers », et le eichberg, « la colline aux chênes ».

Quand sonne l’heure des vendanges, c’est à la manière des anciens, avec nos bras pour seules mécaniques, que nous récoltons le raisin, concentré et unique. S’ensuit dès lors notre travail au chai pour une composition délicate et méticuleuse ; c’est au sein d’une cave séculaire, aux conditions idéales, que le jus des grappes s’agrippe au prochain sarment de son histoire vineuse. Maturant en cuve ou dans des fûts en bois de chêne, il s’enrobe peu à peu de cette structure tannique, forge sa substance tout en équilibre et en harmonie. Entre la passion que l’on embrasse et le temps qui passe sans hâte, se révèlent des nectars qui nous ressemblent, et pour peu que l’on contemple la grâce de leur robe, c’est toute l’Alsace qui s’y miroite.


Extraits : Lafuma Mobilier

Portrait iconique de marque 

Dans les années trente, trois frères conjuguèrent leur ingéniosité et commencèrent leur affaire avec le sac tyrolien. L’intégration des armatures a permis de suivre l’arrivée des congés payés et l’expansion du tourisme pédestre. Puis ce fut l’avènement du « septième jour », qui amena tant de campeurs et de flâneurs endimanchés sur les routes. Les partenaires de la marque appréciant l’excellence des matières et ses manières de faire, ils lui posèrent le défi de répondre à une habitude qui se dessine : élaborer du mobilier tenant dans le coffre d’une Renault Dauphine. Si cet esprit d’aventure et d’audace a d’abord fait loi, en 1954, voilà que Lafuma Mobilier est créée pour répondre aux attentes de consommateurs en quête de praticité et de fiabilité. Cette idée d’avant-garde devint synonyme d’une marque de liberté, qui a saisi l’essor des loisirs. D’innombrables familles purent alors baguenauder à Deauville, ou tirer l’escapade jusqu’à Saint-Tropez par la mythique Nationale 7, et profiter des réjouissances des années soixante. C’était l’époque où Belmondo trônait de tout son flegme sur l’un de nos fauteuils Dagobert, où la couleur « bronze or » distinguait Lafuma Mobilier des concurrents dans la mise au vert ; c’était l’époque de toutes les conquêtes, jusque sur la Lune, l’époque où Miss France était l’égérie d’une marque tricolore qui s’affirmait déjà dans l’imaginaire populaire.

Derrière le mobilier que vous voyez, et le Label Origine France Garantie, l’on ne saurait manquer de sentir l’implication émotionnelle présente partout, dans les deux sites de production et de conception, dans les six ateliers constituant une fresque complète de métiers. Après y avoir pénétré, quelques pas suffisent pour découvrir ces couturières appliquées à leur ouvrage de haute précision et à la finition des ourlets, ces soudeurs concentrés sur leurs opérations de suture, ces collaborateurs qui millimètrent le fixage des balancelles deux par deux, et ceux qui équilibrent la ouate, la mousse, convaincus qu’on ne fait pas meilleur instrument que les comparses du pouce. Ceux-là qui nous rappellent que les capteurs de sécurité et le digital ne remplacent ni la vigilance, ni la main, ni le cœur. Chez Lafuma Mobilier vous pouvez aussi rencontrer ceux qui découpent l’acier et l’aluminium, les écrasent, les cambrent, les poinçonnent ; ceux qui les nettoient, les poudrent, les passent au four ; ceux qui les emboutissent pour que chaque pièce aboutisse.


Abécédaire : Durable versus éphémère

Il y a ce mot délicat qui s’enfile comme un gant, celui dans lequel on se sent à l’étroit, plus distant. Il y a ce mot-valise, ce mot sur le départ qui ne nous dit trop rien, puis celui qui nous parle, à peine l’a-t-on croisé, et dont la nuance infime ne se laisse remplacer par aucun synonyme.

Durable versus immédiat : le « D » est à l’honneur dans notre Abécédaire !


Forbes France : Trafalgar dans le Calendrier de l'Avent 2021 !

« Vous avez l’aplomb, nous avons la plume. » Cette citation est la devise de Marion Derouvroy et Bérengère Wolff. Toutes deux passionnées par les mots qu’elles manient d’une plume de maître, les deux femmes ont fondé, ensemble, la Maison Trafalgar, la première Maison d’écriture haute couture spécialisée dans le portrait littéraire cousu main. Déjà plébiscitée par les plus grandes marques de luxe françaises, la Maison Trafalgar créée en 2015 s’est donné la mission de redonner ses lettres de noblesse aux hommes, à leurs histoires et à leurs émotions. C’est à peine sorties de leurs études de lettres et de communication, que Bérengère et Marion se sont lancées dans l’aventure rare d’entreprendre grâce à l’écriture : « ce qui pouvait passer pour un pari insensé ne l’étant plus, la Maison Trafalgar agite les réflexions quant à l’absurde séparation entre les études littéraires et le monde de l’entreprise. » Aux yeux des deux femmes, Trafalgar est la preuve que les mots ont encore leur place dans l’art et la communication à l’heure du digital et des conversations réduites en poignées de caractères : « nos clients se montrent prêts à contrer l’appauvrissement de la langue française et à prendre part à notre mission : valoriser l’expression écrite comme elle se doit de l’être. »

Pour elles, l’avenir de leur mission sera de maintenir Trafalgar comme une référence sur le marché du portrait écrit, afin que leur Maison puisse continuer à prospérer : « Chaque année, depuis six ans, notre croissance double et s’accompagne de nouveaux recrutements afin de la soutenir et de continuer à développer l’employabilité des talents littéraires. » Véritables militantes de l’entrepreneuriat littéraire, Marion et Bérengère développent à présent un pôle formation Trafalgar en plus de leurs engagements respectifs au sein d’associations d’éducation, d’emploi et d’insertion. « Les mots sont à tous, et nous sommes toujours aussi désireux de faire bénéficier le plus grand nombre des pouvoirs de la parole. » Les deux entrepreneures, à qui LVMH, le Ritz Paris, ou encore Veolia ont fait confiance, ont de belles déclinaisons opérationnelles concrètes comme la photographie, les voix off, etc.

Un grand merci à Eve Sabbah pour cet article et pour son intérêt.