Extraits : LE COMPTOIR DE MATHILDE

Portrait de dirigeant, Richard

Le verbe franc en vigueur et le tutoiement de rigueur, Richard est de ceux qui ne sauraient camoufler leurs affects, pas même dans les affaires. Et parce que sa loyauté tient plus de la bonhommie que des discours de bonimenteur, c’est avec un seul BEP compta que Richard est devenu quelqu’un sur qui l’on peut compter. Fidèle à ses premiers fournisseurs, il les sollicite et les garde dans son cœur, quand bien même il pourrait trouver moins cher ailleurs. Un homme qui fédère et qui a aussitôt permis à chacun de trouver en son Comptoir une raison d’y croire.

 

Et si vingt-cinq années d’entrepreneuriat pavèrent la piste menant à l’épicerie fine, le fondateur du Comptoir de Mathilde a cheminé avec un bagage assez rempli pour satisfaire les appétits, et exercer cette science de faire bombance. À commencer par l’arrière-boutique du foyer familial, cette boulangerie où, à tout moment, s’éveillaient quelques fringales. Dès ses plus jeunes heures, fleurant bon la brioche au beurre, Richard calqua sur ses parents la hargne et le goût du labeur. Les effluves de cacao, que le paternel pâtissier laissait dans son sillage, étaient d’ailleurs autant de présages à la future activité d’un gourmand invétéré. Si la confection de joyeusetés chocolatées et de spécialités invitant à la convivialité tenait pour lui de l’évidence, Richard trouva moins son talent dans le travail de l’artisan que dans la gouaille du commerçant.

 

L’effet de la réussite entraîna Richard et « la poignée de fadas » dans des journées rythmées par des zestes de citrons de Menton épluchés par montagne, des déjeuners partagés arrosés d’un peu de vin, et des au revoirs de courtes durées. La signature gustative soigneusement emballée comme à l’ancienne attira d’emblée des petits commerçants prêts à rejoindre, en toute franchise, le modèle original. Richard doubla ses fonctions d’entrepreneur en y ajoutant celles de franchiseur. Les élans insouciants devinrent pragmatisme sourcilleux, et Le Comptoir de Mathilde essaima sa bonne humeur par-delà la Drôme, de sorte que ses devantures sont désormais autant de points cartographiant l’Hexagone.

 

Portrait iconique de marque 

Qu’elles s’étalent sur la clameur d’une rue passante ou se nichent dans le tumulte d’une avenue marchande, nos boutiques ont le don d’encapsuler tout un monde au point d’en faire oublier celui qui gronde. Le Comptoir de Mathilde compte assez de divines sucreries, et de mets d’épicerie fine, pour que le visiteur presque tenté devienne un habitué patenté. Passée l’entrée, il est catapulté dans une époque qui lui semble familière, comme monté à bord d’une machine à remonter ce temps qu’il aurait aimé connaître. Une atmosphère nostalgique enveloppante, habituellement réservée aux mamies gâteaux, aux commerçants qui empaquettent les francs en rouleau, aux musiques doucement désuètes, aux airs de polka, au charme des polas, aux bonbons, caramels et chocolats. Derrière la caisse de chacun de ces magasins, un trompe-l’œil différent saisit encore le nôtre. Habillés des menus détails de ces peintures à la main, les murs portent fièrement l’emblème de la ville, l’icône des environs ; à Lyon, l’atmosphère du quartier de Saint-Jean répond au somptueux passage Pommeraye de Nantes, et le téléphérique du Mont Faron se dessine à Toulon quand le pont se voit croqué à Avignon.

 

Il n’est peut-être pas ici question de succession traversant les siècles de génération en génération, mais ce respect des valeurs, et de la tradition, fut enseigné dès le biberon. Finalement, sans hériter d’une devanture, Richard Fournier s’est lancé dans cette aventure comme on chercherait un trésor ; prêt à bâtir un monde à part pour réunir des parcelles de réconfort. Un hommage à cette chocolatière de Montbrison qui s’est dédiée au travail – sa grand-mère, dont la présence rassurante suffisait à se faire sentir comme au bercail.

 

Du côté des boutiques du Comptoir de Mathilde, on ne vend que ce que l’on élabore ou fabrique. Les classiques régressifs ravivent même les goûters d’autrefois, et réunissent les enfants d’aujourd’hui autour d’un quatre heures d’euphorie. Les saveurs venues d’ailleurs, elles, parfument les paniers cadeaux, étoffent les retrouvailles improvisées autour d’un apéro, les repas où s’invitent les envies partagées et les moments de vie à graver. Quant aux épicuriens les plus curieux, sûr que leur audace trouvera satisfaction à l’ombre de quelques innovations maison, de ce vinaigre à la mangue à ce chocolat crépitant sous la langue. Dès lors, promesse est faite que d’une bouteille ou d’un pot vide, naisse le désir de pousser à nouveau la porte du Comptoir de Mathilde.


Abécédaire : Signature versus contenu

Il y a ce mot délicat qui s’enfile comme un gant, celui dans lequel on se sent à l’étroit, plus distant. Il y a ce mot-valise, ce mot sur le départ qui ne nous dit trop rien, puis celui qui nous parle, à peine l’a-t-on croisé, et dont la nuance infime ne se laisse remplacer par aucun synonyme.

Signature versus contenu : le « S » est à l’honneur dans notre Abécédaire !


Portrait croisé d’associés de Laurent et Olivier de la Clergerie, Galerie de 25 Portraits de collaborateurs du groupe LDLC : “Je ne pensais pas qu’on vivrait cela.”

Afin de célébrer ses vingt-cinq ans avec le même esprit de renouvellement qui lui a permis de devenir un leader de la vente high-tech, le groupe LDLC a souhaité ancrer son histoire aux côtés de la Maison Trafalgar. Offrant un contrepoint intime et original sur ce quart de siècle, le Portrait croisé des deux frères de la Clergerie, Laurent et Olivier, a été l’occasion pour les deux associés de prendre le temps de revenir sur ce qui a fondé et construit cette épopée entrepreneuriale et familiale. Mais c’est aussi au travers d’une galerie de vingt-cinq Portraits écrits et photographiques consacrée aux membres de leurs équipes, que le groupe a souhaité prendre le temps de présenter quelques talents. Qu’ils œuvrent au sein des entrepôts, des magasins ou du siège, qu’ils soient en charge de la maintenance, du service administratif ou de la logistique ; du livreur vétéran à l’étudiante diplômée de l’école interne, des responsables de département aux directrices de filiale, LDLC s’est incarné grâce à cette diversité de vécus et de regards. Mis en perspective dans un livret conçu par nos soins, ces récits individuels révèlent l’histoire collective d’un groupe régulièrement médiatisé ; répondant ainsi aux défis portés par un tel anniversaire : remercier, révéler, inscrire et inspirer.

Retour client de Laurent de la Clergerie sur la galerie de Portraits : 

« En lisant les 25 portraits des équipes, j’ai trouvé cela épatant. Et la photographie à côté, liée au portait, c’était incroyable (…) L’émotion qu’il y avait derrière ces portraits… Je les ai lus d’un trait. J’y ai passé trois heures, un soir, sur mon ordinateur. J’ai eu quelques larmes, pour être franc, tellement je trouvais cela beau et l’amour qu’ils pouvaient restituer. Bien sûr, l’écriture est parfaite, mais ce qui m’a fait le plus vibrer, c’est que les portraitistes Trafalgar sont allés chercher la pulpe du fruit de chaque personne pour créer une histoire qui est juste magnifique. Il faut vivre l’expérience ou lire les portraits qui existent pour comprendre que c’est complètement différent de tout ce qu’on peut lire ailleurs. C’est de la haute couture, non seulement dans l’écriture, mais aussi dans l’expérience qu’on vit. C’est tout le moment qu’on vit qui est de la haute couture. Le moment de partage qui est simple et unique dans sa façon d’être, et le restitué, qui est quelque part le moment de grâce. Quand on lit les différents portraits, on va au-delà de ses espérances. On n’imagine jamais ce que les portraits vont nous faire vivre. Merci à tout le monde car j’ai vécu, et vous avez fait vivre à toutes les équipes, un moment incroyable. Je ne pensais pas qu’on vivrait cela, et vous nous avez fait vivre un petit moment de grâce, donc merci. »

Retours de collaborateurs du groupe LDLC : 

« Je suis bluffé par cette haute couture faite main par la Maison Trafalgar. Vous avez une équipe formidable, qui rassure et qui met en confiance lorsqu’on se présente à vous. C’est ce qui m’a permis de me livrer à cœur ouvert. Vous êtes des professionnels et je vous félicite. Vous avez tout mon respect car tout le mérite vous revient pour le travail accompli, c’est magique. »  – Basil

« Un grand merci pour ce magnifique cadeau que ce portrait. J’adore l’écriture, à la fois poétique, funky, sérieuse, émouvante… Je me suis marrée en le lisant, j’ai parfois juste souri, de tendresse ou de nostalgie, et j’ai fini émue à la lecture de tout ce parcours. Vraiment, quel chouette portrait ! Et j’en ai même aimé la photo, c’est dire ! L’équipe est géniale, elle respire l’empathie, du coup on a tout de suite confiance et on se sent en sécurité (ça aide pour se dévoiler !) Vous avez tous cette capacité à mettre à l’aise dès les premiers instants, et je crois que cela vient du fait que vous aimez les gens, pour de vrai, et on le sent. Merci pour votre humanité, merci pour votre gentillesse, votre patience aussi, à nous écouter sans broncher, à être à l’écoute de nos besoins, à être à nos petits soins, ça fait du bien. »  – Virginie 

« Je tiens à vous remercier pour cette expérience hors normes qui m’a fait passer par plusieurs émotions. J’ai pu plonger, grâce à vous, dans mes souvenirs, retrouver des fragments de vie que j’avais enfouis dans mon esprit et presque oubliés… Parfois inconfortables, parfois drôles, parfois compliqués, parfois douloureux, parfois tendres… Tous ces moments que j’ai échangés avec vous m’ont marquée. Votre douceur et votre écoute m’ont permis de me dévoiler sans retenue, et je crois que c’est à cela que vous pouvez vous dire que votre Maison est puissante. À la première ligne de mon portrait, j’ai esquissé un sourire… Oui, c’est bien moi et c’est réussi. Un immense merci à votre Maison, votre équipe, mais aussi et surtout à Laurent, qui m’a permis de vivre cette expérience. »  – Amandine 

« Wouah c’est génial ! Le rendu est fabuleux, et l’écriture, j’adore ! C’est punchy et drôle ! Vraiment bravo ! Je tenais à vous remercier pour ce sublime travail. Votre équipe est à votre image : bienveillante, souriante, et avec beaucoup de goût ! Résumer deux heures d’entretien en une page, sans connaître son interlocuteur, mais arriver à faire ressortir sa personnalité comme si vous connaissiez la personne depuis toujours, c’est un art ! Le résultat est sublime, et on aurait presque envie que cela dure encore, page après page ! Merci encore. »  – Alison


Accident d'expression

ACCIDENT D’EXPRESSION ? C’est joli, coloré, naïf, parfois agressif, toujours inventif !

© « 300 accidents d’expression : une seule victime, la langue française. » Par E. Blervaque, S.Ellias & L. Ribet


Alcée Montfort : le Portrait Trafalgar comme outil socle du lancement de son entreprise

Pour lancer son entreprise et son concept novateur – des coffrets haut de gamme offrant l’occasion de monter sa propre pièce d’horlogerie –, Alcée Montfort a fait confiance à la Maison Trafalgar pour réaliser un Portrait entremêlant ses expériences d’ingénieur dans le luxe, son amour pour l’artisanat d’art et la vision de sa marque. En plus d’expliciter une offre à la fois technique et visionnaire par un récit appelant plus à l’émotionnel qu’au descriptif, ce Portrait fait la part belle à la cohérence entre l’identité de Maison Alcée et le cheminement de sa fondatrice éponyme, mais projette aussi les futurs clients dans l’expérience atypique proposée par la jeune entreprise. 

Retour client Alcée Montfort : 

« L’expérience Trafalgar nous permet de faire une pause et de retracer tout le chemin déjà parcouru. L’écrit est personnel, juste, poétique et nous permet de goûter à toute la richesse et à l’élégance de la langue française !« 

Extrait du Portrait de la Maison Alcée : 

Plus encore que l’étude des frottements et les calculs savants, plus encore que la gestion, l’optimisation et les premiers pas en management, Alcée garda de son passage Hermès un émerveillement pour la noblesse des matières et une manufacture tout aussi altière. De ces étoffes de soie sublimées par des couleurs qui jamais ne s’évaporent à ce cuir tanné, brossé, et marqué à la feuille d’or, la jeune cheffe de projet ancra là ce besoin d’esthète de pourchasser le beau. Une quête qui l’aiguilla d’abord chez Cartier, Richemont, puis en Suisse, vers le petit monde de l’horlogerie, où la mécanique de l’heure se commande tant par la raison que par le cœur.


Extraits : ATELIERS JOUFFRE

Portrait iconique de marque 

Le tapissier a cette habileté dans les doigts qui module la matière sans barrière, cette vision des volumes peu commune qui s’allume à la mention de mousses ou de plumes. Au sein des Ateliers Jouffre, il silhouette de ses ciseaux des tissus voués à se draper en toute dignité, manipule le fût comme un potier sculpterait l’argile sur son tour, interprète le tracé en jonglant avec les outils et un jargon aussi ancien que racé.

 

Reconnaissables à leur signature épurée, à l’exactitude d’une époque contemporaine où la simplicité est reine, les Ateliers Jouffre continuent de construire sur ce que les siècles ont su instruire. Les artisans connaissent bien l’adage : cent fois sur le métier, ils remettent leur ouvrage. Entre le guindage, l’anglaisage et les carrelets, l’aiguille courbe qui pique et façonne le bourrelet en crin ; entre son lexique et l’héritage de ses techniques, sûr que le métier de tapissier a décidément son mot à dire. Au-delà de la noblesse des lettres, les talents Jouffre cultivent la noblesse de l’être. Ils respectent toutes ces petites histoires avant l’heure qui formèrent la grande – elle est aussi la leur. C’est dans les lignes d’étoffes croisées que Charles Jouffre a apprivoisé un avenir dont il ignorait les aboutissants.

 

Lui qui se projetait au mieux petit tapissier de quartier s’est laissé initier à la très haute décoration par le maître des lieux, qui l’introduit à tous ses chantiers, à leurs menus copieux. Afin de remédier à son talon d’Achille, Charles planche pour deux ; l’élève a su asseoir son expertise des sièges par quelques cours du soir glanés aux Beaux-Arts. Lassé de constater que les créations françaises s’enferment dans les éternelles influences impériales et baroques, Charles ne pouvait que s’envoler au Gabon, aux USA, au Maroc, dès que l’opportunité lui fut offerte d’empoigner la planète dans sa paume ouverte.

 

Portrait de collaborateur, Lionel 

Quittant en quatrième vitesse cette école qui tenait à l’étroit son adresse, Lionel Munck s’engagea sur les routes du compagnonnage afin d’acquérir un savoir-faire qu’on croirait issu d’un autre âge. Armé d’un œil à la hauteur de sa fidèle machine à coudre, le tapissier des Ateliers Jouffre se fait habile de l’aiguille, et habille les carcasses attendant d’être remplumées, matelassées, garnies de cuir ou de tout autre matériau exotique voulu par certains commanditaires quelque peu excentriques. Surpiqûres et énigmes de structures ne faisaient certes pas le poids face à celui qui veut toujours occuper ses dix doigts. Alors Lionel alla décrocher le sésame ultime, celui qui jauge les efforts et les prime ; un titre de MOF sur lequel l’humilité s’interroge bien plus que la suffisance ne s’en couronne.

 

Portrait de collaborateur, Franck 

Il y a chez Franck tous les côtés d’un personnage fantasque qui n’aurait pas dépareillé entre les pages d’un Franquin, une facette de roublard bavard qui fleure bon le souvenir de Vautrin. D’avoir tant manié la gomme pour effacer ses traces sur la feuille, l’humble dessinateur semble superposer plusieurs hommes en un seul : tour à tour livreur, vendeur de canapés, ouvrier toujours banco pour taper ou dresser du placo, restaurateur d’estomacs puis de mobilier, son parcours atteste que piocher dans tous les rayons a alimenté, mine de rien, celle de son crayon.