Virgile, Directeur des opérations de la Maison Trafalgar, initie le premier concours d’éloquence interuniversitaire de la ville de Lyon
Dans le sublime cadre du péristyle du Fourvière Hôtel, dont le prestige ne pouvait que mieux incarner les origines antiques de l’amour du verbe porté au pinacle, a été accueillie ce 23 juin 2021 la finale du premier concours d’éloquence interuniversitaire de la ville de Lyon : Eris.
Il était très important pour nous de convier tous les étudiants de la ville, sans aucune distinction entre eux, à participer : ce concours se veut à la fois tourné vers l’excellence, et farouchement opposé à toute forme de discrimination ou d’élitisme. Ce concours a également pour vocation de s’inscrire dans la démarche patrimoniale de la ville de Lyon. – Virgile Deslandre
Les candidats ont été pré-sélectionnés sur la base d’un discours écrit consacré à une citation de Marc Aurèle : « Il ne faut pas en vouloir aux évènements. » Après avoir répondu au sujet de la demi-finale : « Les humains sont sauvages, brutaux et dérisoires. Qui donc les enseigna ? Qui prit soin d’eux ? », c’est sous l’œil bienveillant et attentif de Virgile Deslandre, Directeur des opérations de la Maison Trafalgar et fondateur du concours, que les six étudiants en lice ont su rivaliser de prestance ; les envolées lyriques se drapant de prophéties quasi mystiques, car le thème énigmatique, de la finale s’y prêtait volontiers : « L’Homme est le rêve d’une ombre ». Si la gagnante se détacha du nombre par la force de son propos et la puissance de son discours, chaque candidat a su faire honneur aux exigences de cette rencontre.
Dans le sillage de cette initiative, sous l’égide de Virgile Deslandre, virtuose de l’éloquence et formateur de longue date dans ce domaine – dont le prénom n’est d’ailleurs pas sans rappeler quelques lointaines références romaines –, la Maison Trafalgar ouvre désormais sa porte aux professionnels, de tous horizons, dans le cadre de formations spécifiques liées à la rhétorique. Ainsi, au-delà du Portrait littéraire qui constitue le cœur de son savoir-faire, la Maison Trafalgar s’adjoint une nouvelle corde à son art : celle de la superbe de l’oratoire.
Photographie : Jules Azelie
La créatrice de parfums Fabienne Boiron commande son Portrait à notre Maison : “Arriver à écrire tout ce que l'on exprime, tout ce que l'on ressent profondément avec une telle justesse : c'est de la dentelle.”
En se lançant dans la création de parfums, Fabienne Boiron, qui connut une première carrière de haute responsabilité dans le secteur de la cosmétique, a été confrontée aux défis d’une reconversion professionnelle opérée dans l’entrepreneuriat : trouver le bon et se présenter à ses clients. La fondatrice de Renais-sens a ainsi fait appel à notre Maison pour réaliser un Portrait de dirigeante qui connecte les points entre son parcours et l’identité de sa marque. Cet écrit socle, dont la trame célèbre le fameux triptyque qui équilibre un parfum – notes de tête, de cœur et de fond –, se consacre à la cohérence du cheminement de Fabienne ainsi qu’à sa crédibilité en tant qu’entrepreneure et créatrice de nouvelles senteurs.
Retour client de Fabienne Boiron sur son Portrait :
« J’ai senti, intuitivement, que c’était juste pour moi de le faire à ce moment-là. La plume de la Maison Trafalgar est d’une élégance rare. Tout était beau, tout était raffiné, tout était vrai. La Maison Trafalgar m’a vraiment offert l’univers, l’écoute, toutes ses compétences et son agilité dans l’écriture, pour arriver à retranscrire ce que j’avais en moi, ce que j’avais besoin d’exprimer et de voir écrit. Une Maison comme Trafalgar apporte ce supplément d’âme que nous ne sommes pas capables de donner nous-mêmes à notre histoire. Arriver à écrire tout ce que l’on exprime, tout ce que l’on ressent profondément avec une telle justesse : c’est de la dentelle. Le service client de la Maison Trafalgar était exceptionnel. J’ai autant aimé le chemin que la destination. Merci d’être là, et je le dis avec beaucoup d’émotions : merci pour ce que vous faites, et qui vous êtes.«
Extraits de son Portrait :
Parce qu’une empreinte olfactive peut prendre une teinte autrement plus affective, la fondatrice de Renais-Sens pourrait elle-même replonger avec aisance dans les ressacs de souvenirs enracinés à Messac par l’émanation du café au lait, du miel ou de la poire ; revenir à la douceur des vergers et des ruches qui parsemaient la terre de ses grands-parents. Fabienne pourrait aussi bien s’étendre sur cette légèreté qui la traverse sitôt son odorat sollicité, que sur ce plaisir d’ouvrir les portes des laboratoires Gattefossé où sa première expérience inaugura deux décennies de carrière dans la cosmétologie.
Au sein de son espace où s’amoncellent les souvenirs de voyage et tant d’autres inscrits à même la pierre, où son émerveillement pour le Cirque du Soleil rejoint les inspirations chamarrées à l’indienne, une seule pièce détonne avec l’atmosphère. Dans un atelier aux murs immaculés trône un bureau rangé de façon méthodique, surplombé d’un orgue à parfums exposant des centaines de bouteilles alignées par ordre alphabétique. Car si l’intuition se charge d’associer les extraits et les concentrés, l’accoutumée des spiritualités et des introspections garde en tête cette exigence affûtée par les responsabilités, la droiture scientifique de la pharmacienne, l’attention au détail de l’ancienne cadre dirigeante.
Aux rendez-vous pédagogiques, aux fabrications pour les entreprises, s’ajoutent progressivement la conception d’une collection d’eaux de saison et de papier, des envies d’intervenir auprès des patients médicalisés ou d’apposer un sceau olfactif sur les liens qui unissent les jeunes mariés. Galvanisée par l’exploration de combinaisons déclinées à l’infini, enivrée par la liberté de transformer une formule en alchimie, Fabienne a renoué à sa manière avec un sens créatif qui l’étreint, et n’a aujourd’hui de cesse de parfaire la finesse de ses parfums.
Accident d'expression
C’est joli, coloré, naïf, parfois agressif, toujours inventif !
© « 300 accidents d’expression : une seule victime, la langue française. » Par E. Blervaque, S.Ellias & L. Ribet
MOT À MOT - B. OUAZANA
MOT À MOT avec Benjamin Ouazana, Portraitiste, Maison Trafalgar.
Le mot excessivement employé par votre secteur, dont vous vous êtes lassé ?
Contenu. Un mot-valise qui réduit le travail de création en bouillie, désignant aussi bien des écrits, des vidéos, des photos, ou de la musique… comme si un écrivain, un vidéaste, un musicien ou un photographe exerçaient le même métier : créer du contenu. Paradoxalement, c’est un terme qui manque cruellement de teneur !
Le mot qui vous démarque, que vous êtes fier d’avoir trouvé ?
Gova. C’est un terme qui veut dire « voiture ». Il vient du mot manouche « vago », passé ensuite par la case verlan. Il représente toute la richesse de cette langue française qui ne se cantonne pas au dictionnaire. D’une manière générale, l’argot me fascine pour toute l’inventivité et les possibilités qu’il brasse.
Le mot réflexe, dont vous aimeriez personnellement vous débarrasser ?
Quoi. Un mot que je transforme en ponctuation orale. Il faut bien faire entendre concrètement qu’une phrase est finie, non ?
Le mot qui fâche dès que vous l’entendez ?
Plagiat. L’entendre n’augure rien de bon, le constater fait péter un plomb.
Le plus joli mot de votre métier ?
Aspérité. C’est ce que nous cherchons durant l’entretien d’extraction et ce qui galvanise l’écriture d’un Portrait. Il représente tout ce que certains métiers se plaisent à lisser : le grain, le relief, les creux et les bosses.
Le mot qui fait rire, auquel vous êtes joyeusement attaché(e) ?
Poulet. Le ressort comique de sa sonorité est indéniable ! C’est aussi le nom d’un groupe de conversation que l’on nourrit en réparties plus ou moins fulgurantes avec une poignée d’amis. Une discussion qui dure depuis des années et que l’on a entamée en se donnant rendez-vous dans un restaurant de poulet frit, et auquel je ne me suis finalement jamais rendu.
Le mot peu utilisé, qui mérite d’être réhabilité ?
Vespéral. J’aime son côté grandiloquent pour désigner quelque chose de tout à fait banal.
Le mot qui fait rougir, qui ne manque pas de vous toucher ?
Cinéma. Il renferme un foisonnement de souvenirs, de sensations, et de références qui ont façonné et structuré une grande partie de mon imaginaire.
Le mot dont l’orthographe ou le sens vous fait toujours douter ?
Bisbille. Je l’utilise pour dire que deux personnes sont complices, et s’entendent à merveille. Puis je me souviens que c’est un mot qui veut dire totalement l’inverse.
L’anglicisme qu’on préfère en français ?
Overbooké. Oui, c’est bon, on a compris que vous étiez très, très, très occupé.
Le mot qui a de l’allure, qui porte une queue-de-pie, qu’on amène en soirée ?
Ratiocination. Une réflexion pointue, et poussée à l’extrême. Voilà qui offre de quoi fanfaronner et donc agacer toute la tablée !
Le mot qui met tout le monde d’accord ?
Dessert. Puisque tout doit avoir une fin, tout le monde conviendra qu’une conclusion se doit d’être sucrée.
Le mot de la fin ?
À-propos. J’espère en avoir fait preuve chaque fois que j’appose mon point final.
MOT À MOT - B. WOLFF
MOT À MOT avec Bérengère Wolff, Associée, Maison Trafalgar.
Le mot excessivement employé par votre secteur, dont vous vous êtes lassée ?
Annonceur. Je n’ai jamais utilisé ce terme qui est pourtant très usité dans le secteur de la communication dont je suis issue. Je trouve que ramener une entreprise, une organisation, au fait de qui est le payeur d’une action de communication est très réducteur ! Finalement, c’est plus simple, logique et respectueux de l’appeler « le client ».
Le mot qui vous démarque, que vous êtes fière d’avoir trouvé ?
Estaminet. J’ai découvert ce mot dans ma ville d’origine à Annecy, grâce à un restaurant dans la vieille ville qui porte ce nom. Cela signifie « petit café populaire ».
Le mot réflexe, dont vous aimeriez personnellement vous débarrasser ?
Voilà. Je ne dois répondre qu’un seul mot, mais il y a pire… « Enfin, voilà quoi » ! Généralement, à la fin d’une phrase ou j’ai pourtant tout donné, ou mis beaucoup d’intensité, cela fait l’effet d’un
flop !
Le mot qui fâche dès que vous l’entendez ?
Banaliser. Je suis de l’école de ceux qui n’aiment pas le nivellement par le bas, quand j’entends qu’il faut banaliser un contenu ou autre, cela m’agace profondément ! C’est tout l’inverse de notre
combat !
Le plus joli mot de votre métier ?
Esperluette ! C’est un mot que je n’utilisais pas avant, je devais dire quelque chose comme « le signe “et” », mais aujourd’hui j’aime l’utiliser, il a presque la même consonance que « espelette ». Et puis il fait le liant, il annonce souvent un partenariat, un projet à venir !
Le mot qui fait rire, auquel vous êtes joyeusement attaché(e) ?
Clopinette. Dans le sens insignifiant, qui a peu de valeur ou qui est modeste. C’est un petit mot qui sonne léger et ludique alors qu’il amène l’idée de quelque chose qui n’a presque pas de valeur.
Le mot peu utilisé, qui mérite d’être réhabilité ?
Superfétatoire. C’est un très joli mot qui signifie « superflu », que j’ai découvert via la Maison Trafalgar et que j’adore depuis. Je l’utilise des fois pour rire, et il suscite toujours des interrogations, si bien que plusieurs de mes amis l’ont adopté aussi depuis !
Le mot qui fait rougir, qui ne manque pas de vous toucher ?
Fierté ! Je pense savoir que mes proches sont fiers de moi, mais ils sont eux-mêmes assez fiers pour ne pas me le dire à la volée ! Donc quand on me dit « je suis fier de toi », oui je rougis. Surtout mes parents.
Le mot dont l’orthographe ou le sens vous fait toujours douter ?
Leitmotiv. Quand j’étais petite, j’étais persuadée que cela s’écrivait « Lait motif », et encore aujourd’hui, je suis toujours obligée de vérifier l’orthographe alors que je la connais ! Comme un leitmotiv orthographique, en somme !
L’anglicisme qu’on préfère en français ?
Adolescent VS Teenager.
Je trouve que la version anglaise est très réductrice pour l’adolescent, il y a presque un aspect négatif, un jugement quand on dit « ah, ces teenagers » !
Le mot qui a de l’allure, qui porte une queue-de-pie, qu’on amène en soirée ?
Millenium. C’est un mot qu’on ne dit pas tous les jours mais qui évoque une nouvelle ère, commençant par une mutation ! C’est un joli défi que de le placer dans une phrase en soirée…
Le mot qui met tout le monde d’accord ?
Calembour. Qu’il soit fin, un peu lourd, au second degré, j’attache une grande importance à l’humour, aux jeux de mots, et je pense qu’il peut fédérer des personnalités qui sont aux antipodes !
Le mot de la fin ?
Arroser. Pour faire écho à ce proverbe qui rappelle que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, mais qu’elle est plus belle lorsqu’elle est arrosée.