Coulisses Haute Couture

À la suite de son entretien d’extraction, la collaboratrice d’une grande Maison m’a fait l’honneur de me montrer les appartements privés où s’acquièrent des pièces exceptionnelles ; j’ai ainsi pu entrer dans des coulisses que peu ont eu la chance de découvrir. Dans une belle salle d’époque où règne une atmosphère aussi raffinée que feutrée, les créations vestimentaires sont exposées comme des pièces de musée. La superposition de matières nobles et délicates, la finesse des broderies, le travail de conception, des accessoires et des couleurs : tout concourt à l’exceptionnel. C’était l’un de ces moments imprévus que l’on n’oublie pas et qui rendent tangible tout ce qui a pu être exploré quelques heures auparavant.


FAQ - Le sujet en question

Aujourd’hui la question s’adresse à Maxime, Portraitiste de la Maison Trafalgar :

Bonjour Maxime, la Maison Trafalgar ne propose-t-elle que des écrits en français ? Non !

Comme plusieurs de nos clients disposent eux-mêmes d’une clientèle internationale, nous travaillons en anglais avec la même exigence qu’en français. Avec un tel nom, il aurait quand même été ironique que la Maison Trafalgar ne soit pas aussi carrée de l’autre côté de la Manche ! Dans la langue de Molière comme de Shakespeare, nos adaptations secouent les lieux communs. Qu’il s’agisse de jouer avec les références culturelles qui font mouche in English, ou de retoucher un schéma de rimes pour que le sens et le son s’expriment de concert, la Maison tient toujours sa promesse d’excellence et de justesse.


FAQ - Le sujet en question

Aujourd’hui la question s’adresse à Benjamin, Portraitiste de la Maison Trafalgar :

Bonjour Benjamin, je suis rédacteur freelance et je voudrais proposer mon aide à la Maison Trafalgar pour des projets ponctuels, puis-je postuler ? Non.

Chez Trafalgar, notre cœur de métier est entièrement internalisé. Engagée depuis sa création, en 2015, dans le développement de l’employabilité des talents littéraires, notre Maison ouvre ses portes à celles et ceux qui souhaitent réellement franchir son seuil. À une époque où la compétence rédactionnelle est le plus souvent précarisée, où les plumes sont parfois si dévalorisées qu’elles se nomment « ghostwriters » et négligent la force de leur signature, Trafalgar opte pour la sécurité de l’emploi et s’engage pour le développement des carrières en interne.

Plutôt qu’un nuage diffus de nomades digitaux, nous avons pris le parti d’une véritable dynamique d’atelier qui fait la part belle à l’union des créatifs et aux comités de lecture. C’est aussi pour la place que nous réservons au temps d’écriture que les Portraitistes Trafalgar sont fidèles à notre Maison, parfois depuis plus de sept ans. Aux couteaux suisses, nous préférons faire le choix des spécialistes.

Si les Portraitistes Trafalgar sont tous en CDI, nous collaborons avec près de quinze talents en externe. Nous prenons toujours beaucoup de plaisir à élargir nos rangs et à écouter nos coups de cœur, qu’il s’agisse de partenaires photographes, de pianistes, de vidéastes, de graphistes, de dessinateurs, ou encore de traducteurs.


Rétrospective : Retrouvez notre liste au Père Noel

Tout au long du mois de décembre, la Maison Trafalgar a formulé ses souhaits pour la fin de l’année et celle que nous venons d’entamer !

En 2023, le bonhomme en rouge et blanc n’a pas manqué de nous gâter, tout en promettant de continuer de remplir consciencieusement chacun de nos petits souliers.

Toute notre équipe est heureuse de vous partager son espiègle liste au Père Noël, et vous invite à vous en inspirer comme une ligne de conduite.

Nous vous souhaitons une belle et heureuse année, pleine d’aventures et d’écriture !

Alors, quel est votre souhait préféré ?


Interview interne - Romane, portraitiste

À quel moment de ta vie as-tu développé un rapport sensible aux mots et à l’écriture ? 

Dès que j’ai été capable de tenir un stylo et de m’en servir ! J’ai écrit ma toute première histoire en onomatopées parce que j’étais encore trop jeune pour connaître les règles d’orthographe et de grammaire. Tout cela ne m’a pas empêchée de raconter ce que j’avais en tête, bien au contraire ! Depuis, je n’ai jamais cessé d’écrire, ni de lire. Au fil des années, j’ai développé une véritable admiration pour les mots, pour leur capacité à me faire voyager, me faire rire et à m’émouvoir. Aujourd’hui encore, je lis et relis les phrases qui m’ont séduite, bouleversée ou fascinée puisque dès que j’en croise une, je la note immédiatement dans un carnet. Ce sont comme des talismans qui attisent à chaque fois mon envie d’écrire !

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’en faire ton métier et de rejoindre la Maison Trafalgar ?

J’ai toujours su qu’il fallait que je travaille auprès des mots pour être épanouie. J’ai d’ailleurs mené ma barque d’étudiante en ce sens, en gardant un lien avec la langue française et l’écriture : après mon baccalauréat littéraire, j’ai savouré deux années de classe préparatoire littéraire – hypokhâgne et khâgne. J’ai eu la chance de recevoir l’enseignement de professeurs passionnants qui ont su nourrir mon appétit pour les lettres. Par la suite, j’avais besoin de concrétiser mon envie d’écrire ; je me suis naturellement dirigée vers la presse écrite, avec l’ambition de raconter des histoires vraies. Et si j’ai adoré l’exercice du reportage et de l’interview, j’ai été progressivement très déçue par la réalité du terrain. Pour autant, je n’étais pas prête à abandonner l’écriture. Lorsque j’ai découvert la Maison Trafalgar, je me suis donc tout de suite projetée dans l’équipe ! Cette Maison dégage un doux parfum d’élégance, de modernité, loin des clichés littéraires poussiéreux. Ici, l’on ne croit pas au naufrage de la langue, au contraire l’on joue avec elle ! Réaliser en plus que ce sont deux entrepreneures qui ont imaginé cette Maison alors qu’elles n’avaient à l’époque que vingt-deux et vingt-cinq ans, constater qu’elles ont su recruter des plumes talentueuses qui brossent le Portrait des plus grandes références m’a foudroyée d’une évidence : je voulais absolument en être !

En quoi le métier de portraitiste est-il un métier qui te correspond ?

Avant de plonger dans l’océan des mots et des expressions malines, il faut d’abord extraire des entretiens menés avec nos clients le sel qui assaisonnera leurs lignes ! Ces fameux entretiens d’extraction Trafalgar sont parmi les instants que je préfère : quelle chance nous avons d’ouvrir un jour nos portes à un vigneron, un fabricant de jeans ; un autre au dirigeant d’un grand groupe informatique puis terminer la semaine aux côtés d’un pomiculteur ! Toutes ces rencontres sont une des facettes du métier de portraitiste que je chéris le plus. Alors quand vient l’heure de coucher sur le papier la substantifique moelle de ces entretiens, l’exercice est particulièrement agréable, puisque chez Trafalgar nous laissons le temps au temps.

Qu’appréhendais-tu le plus au moment d’intégrer la Maison Trafalgar ?

Les Portraits de la Maison Trafalgar sont tellement aboutis, élégants et justes que j’avais forcément une appréhension à l’idée que ma plume ne soit pas à la hauteur ! J’étais aussi complètement fascinée par l’esprit des portraitistes de la Maison, capables de dissimuler çà et là des références discrètes à ce qui touche nos clients. J’appréhendais de pas être assez perspicace. En intégrant l’équipe, et en participant aux premiers comités de lecture qui réunissent tous les portraitistes de la Maison Trafalgar, j’ai rapidement compris que je pouvais me faire confiance et que les éclats et les fulgurances se cultivent aussi à plusieurs. 

À quel moment te dis-tu qu’un Portrait est réussi ?

Lorsqu’il émeut un client ! Rien ne sert d’être exhaustif si l’émotion n’y est pas ! En assistant au tournage d’une vidéo retour d’expérience pour l’une de nos clientes, j’ai pu l’entendre parler avec amour et reconnaissance de notre savoir-faire. Elle était si touchée, et nous, si décidés à poursuivre ce beau métier ! 

Alors que plusieurs acteurs de la rédaction ont le statut de freelance, quel regard portes-tu sur l’internalisation des talents au sein de la Maison Trafalgar ?

C’est un principe fort que la Maison Trafalgar n’a pas fini de porter en développant l’employabilité des talents littéraires. Cette valeur est ancrée dans notre ADN. Et c’est tant mieux ! En embrassant cette filière, j’ai décidé de ne pas faire cas des sempiternelles réflexions qui me prédisaient un avenir précaire. Je me suis engagée dans le chemin de l’écriture pour exercer chaque jour ma passion et être certaine de vibrer. L’écriture est un métier, et je suis fière d’œuvrer en ce sens. Depuis que je suis portraitiste pour cette Maison, je peux dire sans rougir que ce choix n’était pas un caprice, mais un véritable choix de carrière !

Que dirais-tu de l’équipe de portraitistes ? 

Que l’on ne s’y méprenne pas, nous sommes bien loin du mythe de l’écrivain solitaire et taiseux qui s’enferme pour gratter le papier et chasser ses démons. Chez Trafalgar, écrire est aussi un travail d’équipe ; et la nôtre est pour le moins éclectique ! C’est un vrai plaisir de pouvoir compter les uns sur les autres, sur l’œil affuté et l’esprit de chacun. Quoique très différents, nous avons tous en commun l’amour des mots justes. Et nous sommes surtout tous animés par l’envie de ciseler chaque Portrait qui passe entre nos mains, que nous l’ayons écrit ou qu’il ait été confié à un autre collaborateur de la Maison.

Comment décrirais-tu la signature de la Maison Trafalgar ? 

La signature Trafalgar a sa propre identité, et c’est là sa grande force. En réunissant tous ses portraitistes sous le même toit, la Maison Trafalgar propose une signature unique, qui garde son essence, tout en étant chaque fois enrichie de ses différents talents. C’est évidemment une garantie d’excellence pour les clients qui font appel à nous. Je trouve que la signature Trafalgar est également maline et sonore. Je peux confirmer qu’elle se distingue habilement de ce qui existe ailleurs, puisqu’encore dernièrement, une de nos clientes architecte a immédiatement reconnu la signature de la Maison Trafalgar en lisant le Portrait d’un de ses confrères tapissier !

Selon toi, que faut-il pour candidater en tant que portraitiste au sein de la Maison Trafalgar ? 

Indéniablement, il faut être attentif. Attentif aux autres membres de notre équipe, attentif aux clients, attentif au secteur, au choix des mots, et à tous ceux qui rêvent aussi fort que nous. 

Une anecdote liée à un Portrait ?

Lorsque je suis arrivée à la Maison Trafalgar, l’on m’a tout de suite ouvert la porte des archives. Tous les écrits y sont précieusement consignés. Il m’a été donné comme consigne de commencer par les dévorer. Certains m’ont émue, d’autres m’ont fait rire ; tous m’ont conquise. Mais il y en a un qui m’a particulièrement marquée : le Portrait personnifié du Moulin de l’Huilerie Beaujolaise. Être capable de donner la parole à un moulin vieux de plusieurs siècles sans que cela paraisse ridicule ou suranné, alterner subtilement entre l’histoire et la technique, est un exercice périlleux qui a été brillamment mené !


Référence cachée

Il arrive que certains clients partagent une référence qui les touche particulièrement. Par amour des mots et par envie de surprendre, et afin qu’elle ne gêne pas la compréhension générale du Portrait, je prends beaucoup de plaisir à me creuser la tête pour cacher ces références dans le texte, de sorte que le client soit le seul à les repérer. Placer un surnom peu avouable dans la sonorité d’une liaison, transformer le nom d’une œuvre en une proposition, ou encore s’appuyer sur le double sens d’un mot afin d’offrir un second niveau de lecture sonne chaque fois comme une attention qui touche, et qui fait mouche !


Le détail qui tue

Si l’entretien d’extraction est toujours l’occasion d’explorer de bout en bout la réalité d’un métier, des menus détails comme un souvenir d’enfance, une habitude du quotidien ou une particularité propre à l’univers de chacun émergent aussi au fil de l’échange. De cette cliente qui piquait des oranges de clous de girofle pour Noël à celui qui s’était créé un objet de décoration à base de râteaux, certaines précisions peuvent s’avérer de forts leviers d’émotion ! Il convient donc de leur trouver la place la plus pertinente au sein du Portrait. Ces anecdotes doivent être remarquées et retenues, sans constituer une fin en soi. Leur portée est d’autant plus grande lorsqu’elles se connectent au récit, révèlent un trait de caractère et singularisent un cheminement. Le Portraitiste s’adonne avec plaisir au jeu d’équilibriste !


FAQ - Le sujet en question

Aujourd’hui, elle s’adresse à Benjamin, Portraitiste de la Maison Trafalgar :

Bonjour Benjamin, je me demandais… est-ce possible d’offrir l’expérience du Portrait Trafalgar ? Oui !

Certaines occasions se prêtent naturellement à ce cadeau. Que vous ayez à cœur d’accompagner un collaborateur de longue date dans le prochain chapitre de sa vie, ou un dirigeant qui s’apprête à partir à la retraite et à céder son entreprise, que vous ayez envie de donner à un engagement une sensibilité qui aille plus loin que de banals paraphes, grâce à un écrit qui signe votre différence paragraphe après paragraphe, la Maison Trafalgar réserve à chacun le même accueil – y compris à ceux qui ignorent jusqu’au dernier instant qu’ils vont en franchir le seuil ! 

Au-delà du Portrait en tant que tel, c’est bien ce temps suspendu qui est offert, cette possibilité de tisser une bulle singulière, hors de l’effervescence du quotidien. Nos entretiens d’extraction ont leurs points communs avec les domaines les plus précieux : ils savent faire remonter ce qui pouvait patienter dans les replis de la mémoire, appréhender les complexités dans toutes leurs facettes. 

Soutenus par des compositions musicales choisies tout spécialement, et par d’autres morceaux, qui ravissent les palais ou revisitent la madeleine de Proust, ces moments d’exception sont confectionnés avec cette même attention au détail qui se ressent dans nos phrases.


Ces mots qui n’ont pas de rime

Utilisée avec parcimonie et sagacité, la rime possède une puissance lyrique incomparable. Mais chaque pot ne dispose pas forcément de son couvercle, et il en va de même pour certains mots qui, en matière de rimes, restent à sec. Ainsi, on pourrait s’escrimer pendant des “siècles”, quitte à être payé des milliers de “drachmes”, on ne pourrait extirper le “goinfre” de la “jungle” de ses agapes. Mais il ne faut jamais désespérer : longtemps, je pensais que le mot “triomphe” n’avait aucune rime. C’était alors dans l’ignorance de l’existence de la “gomphe”. Si en l’espèce, je me voyais mal introduire ce cousin de la libellule dans mes Portraits pour des raisons tenant de l’évidence, j’ai en acquis certaines certitudes : elles peuvent toujours être bouleversées.


Belles ritournelles

Parfois l’on joue sur les homophones, parfois ils se jouent de nous ! Il peut arriver que certaines sonorités malheureuses se glissent à notre insu dans une phrase, et qu’on ne la détecte qu’en dernière lecture, à voix haute. L’on peut penser aux saccades des « a-a-a », comme « il ne lui restait plus qu’à arriver à l’heure à l’entreprise », mais d’autres sons courants de la langue créent à l’occasion des répétitions invisibles à l’écrit – qui éclatent à l’oral. Prenons une situation anodine : deux amis paressaient sur la rive d’un point d’eau jusqu’à la venue d’un orage, qui les a fait fuir. Eh bien, sans la rigueur du métier, l’on aurait tôt fait de s’improviser Desproges, et d’écrire « ils ont quitté l’étang, étant donné que le temps, tempéré jusque là, tempêterait bientôt ». Ah, tant pis pour la paresse !