Le Feuillet : Un de nos clients intègre le palmarès 30 Under 30 de Forbes
Ylan Dahan, Président de la marque de maroquinerie de luxe Le Feuillet, vient d’entrer au prestigieux palmarès des 30 Under 30 Forbes France. Un palmarès mettant en lumière 30 jeunes de moins de 30 ans – des créateurs, sportifs, artistes, qui se distinguent déjà au sein de la société française. Leur entreprise, déjà comptée par le magazine économique parmi les sept plus belles levées de fonds mode et beauté 2019, rend chaque jour hommage au savoir-faire exceptionnel de la maroquinerie française. À l’heure où de nombreux acteurs du secteur délocalisent leur production, Le Feuillet assume son positionnement en faisant de cette fabrication française le pilier de leur réussite. Nous lui adressons, ainsi qu’à son frère et associé Davy, toute nos félicitations pour cette distinction qui le porte aux côtés de Louis Bonduelle, fondateur de Chez Nestor, Lucie Bash fondatrice de Too Good To Go, Benoît Bourdel fondateur de Luko, ou encore Judith Levy fondatrice de Même Cosmetics. Notre Maison est d’autant plus fière de la confiance que vous nous avez accordée en nous confiant la réalisation de votre Portrait croisé – présent dans vos livrables, dans vos boutiques et sur tous vos points de vente !
Extrait de leur Portrait croisé d’associés, cousu main par notre Maison :
“Le hasard voulut les séparer de huit ans ; Ylan et Davy ne se doutaient probablement pas que l’exigence d’excellence les réunirait bientôt. Puisque le luxe ne se soupèse pas aux paillettes dont on le saupoudre, et que la grandeur véritable d’une entreprise se reconnaît à sa capacité d’en imposer sans s’imposer, ensemble, ils ont réussi le pari de la sobriété savamment étudiée. À cet égard, la maroquinerie haut de gamme Le Feuillet a du sang de géant, un legs que les frères Dahan transmettent avec la discrétion de ceux pour qui l’ouvrage bien fait contient son propre discours.”
Imaginez le confinement raconté par les grands auteurs
Beckett : Deux hommes attendent la fin du confinement qui n’arrivera jamais.
Ionesco : Le confinement attend la fin de l’homme.
Zola : Raconte avec précision le quotidien d’un ouvrier d’Amazon contraint de travailler.
Flaubert : raconte l’ennui d’une jeune femme confinée avec son mari.
Balzac : raconte l’histoire de la fabrication du canapé où son héros est assis.
Proust : Son héros tond pendant le confinement. L’odeur de l’herbe coupée lui remémore son passé.
Maupassant : Son héros confiné, a des hallucinations et devient fou.
Feydeau : Un mari, sa femme et l’amant de celle-ci sont confinés ensemble, des quiproquos en perspective.
Duras : Confinée. Se confiner. Je crois que ça va durer 14 jours. Ou peut-être plus. Promener mon chien. Absence de chien. L’attestation était pourtant prête sur la table.
King : Un alcoolique repenti, confiné, est torturé par le fantôme de son frère jumeau mort à 8 ans qui le pousse à tuer sa femme obèse et fanatique religieuse.
Pascal : Confiné, l’humain lance une appli de paris en ligne à propos de la date de fin du confinement ou de la date de fin du monde.
Kafka : Un homme confiné s’ennuie, regarde une mouche courir sur son plafond… À la fin, c’est la mouche qui le regarde, courir sur les murs.
Camus: Le confinement ne fait qu’accentuer l’esprit étroit de l’homme et enferme ses questions dans des bocaux sans réponses.
Lamartine : Un seul cas de coronavirus et tout est dépeuplé.
Pennac : L’adulte confiné retrouve son âme d’enfant et plonge dans des aventures imaginaires.
@Leprofdeletre
Confinement : 10 livres pour s’évader encore (et encore) sans mettre un pied dehors
Chez Trafalgar, on continue de se confiner avec une partie des auteurs qui nous ont appris à nous promener de l’intérieur… Eloge du repos, Huis clos, La place, Just Kids, L’invention de la solitude, Vers une sobriété heureuse…
POUR S’AMUSER DE SON DÉCALAGE
Tout le monde est occupé, Christian Bobin
« Il y a des fous tellement fous que rien ne pourra jamais leur enlever des yeux la jolie fièvre d’amour. C’est grâce à eux que la terre est ronde et que l’aube, à chaque fois se lève, se lève, se lève. » Un court roman terriblement insolite, un conte des temps modernes, où un homme fait l’amour avec les yeux, une femme est enceinte pendant 3 ans, et une petite fille de 6 ans prédit l’avenir. On y croise aussi un canari du nom de Van Gogh, qui a des discussions animées avec Rembrandt, un chat lecteur et philosophe.
POUR ARRÊTER DE CULPABILISER
Eloge du repos, Paul Morand
À quoi bon gagner du temps si nous ne savons pas en profiter ? Se reposer est un art. Pour éviter que le temps gagné ne soit aussitôt perdu, Paul Morand se livre ici à une pédagogie ironique : les vacances et les voyages s’apprennent, comme le reste. Cette pratique du repos n’est pas seulement une question de lois et de congés payés, c’est d’abord avec l’âme qu’elle a affaire.
POUR S’AIMER LES UNS LES AUTRES
Huis clos, Jean-Paul Sartre
Un garçon d’étage introduit dans un salon Style Empire, Garcin le journaliste-publiciste, Inès l’ancienne employée des Postes et Estelle, la mondaine. Ainsi débute un hallucinant huis clos. Ils vont se livrer un combat de mots qui leur fera réaliser le sens de la vie et de la mort. Ils s’interrogent sur leur damnation et se cachent sous le masque de la mauvaise foi. Chacun a besoin de l’autre pour exister, prendre conscience de soi ; le regard d’autrui est aussi une menace. La violence, l’humour, le désespoir et la révolte traversent cette pièce d’une simplicité diabolique et à la mécanique implacable.
POUR TRAVERSER LA FRANCE ASSIS
Un fauteuil sur la Seine, Amin Maalouf
En racontant la vie et les aventures des dix-huit personnages qui se sont succédé au 29e fauteuil de l’Académie française depuis 1634, Amin Maalouf nous fait revivre de manière charnelle, quatre siècles d’histoire de France. On revisite ici la querelle du Cid et la révocation de l’Édit de Nantes, l’expulsion des jésuites et l’émergence de la franc-maçonnerie, la Révolution de 1789, le Second Empire, la guerre de 1870 et la Commune de Paris, l’invention de l’anesthésie et celle des funérailles nationales, l’Affaire Dreyfus et les grandes guerres du XXème siècle…à partir d’un simple fauteuil, Amin Maalouf nous fait redécouvrir les riches heures du passé de la France, la permanence de son génie national, ainsi que ses constantes métamorphoses.
POUR FUIR LES BONIMENTEURS
Le Misanthrope, Molière
Alceste, le misanthrope, est le plus loyal et le plus droit des hommes. Malheureusement, il lui manque une vertu : l’indulgence pour la conduite des autres. Dans son rigorisme, il pousse la franchise jusqu’à la brutalité. Un compliment banal, de pure politesse, en voilà assez pour le faire crier au mensonge, à l’hypocrisie, et il ne voit partout qu’imposture, intérêt, trahison, fourberie. Aussi dans sa colère peu réfléchie, il n’épargne personne et ne craint pas de dire qu’il hait tous les hommes.
POUR NE PAS RENIER SES ORIGINES
La place, Annie Ernaux
Il n’est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris-Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui. Sa fille, Annie Ernaux, refuse l’oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis sa petite place au soleil, et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre elle, étudiante, et ce père aimé qui lui disait : « Les livres, la musique, c’est bon pour toi. Moi, je n’en ai pas besoin pour vivre. »
POUR MÊLER TOUTES LES PASSIONS
Just Kids, Patti Smith
Véritable conte, Just Kids commence comme une histoire d’amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 60-70, de ses riches et de ses pauvres, de ses paumés et de ses provocateurs. Pendant les années de vache maigre, deux gamins font le pacte de toujours prendre soin l’un de l’autre. Romantiques, engagés dans leur pratique artistique, nourris de rêves et d’ambitions, ils se soutiennent et se donnent confiance.
POUR INTERROGER LA MÉMOIRE FAMILIALE
L’invention de la solitude, Paul Auster
Paul Auster est devenu écrivain parce que son père, en mourant, lui a laissé un petit héritage qui l’a soustrait à la misère. Le décès du père n’a pas seulement libéré l’écriture, il a littéralement sauvé la vie du fils. Celui-ci n’en finira jamais de payer sa dette et de rembourser en bonne prose, le terrifiant cadeau du trépassé. L’écrivain ne cherche pas le sens de la vie. Au contraire, il en souligne le caractère insaisissable par plusieurs commentaires sur la nature du hasard, ces accidents ou contingences qui parsèment le cours d’une existence. « J’avais une blessure et je découvre maintenant qu’elle est profonde. Au lieu de la guérir, comme je me le figurais, l’acte d’écrire l’a entretenue. »
POUR SE DÉDOUBLER
Le Carnet d’or, Doris Lessing
La jeune romancière Anna Wulf, hantée par le syndrome de la page blanche, a le sentiment que sa vie s’effondre. Par peur de devenir folle, elle note ses expériences dans quatre carnets de couleur. Mais c’est le cinquième, couleur or, qui sera la clé de sa guérison. Le Carnet d’or est le portrait puissant d’une femme en quête de sa propre identité, personnelle et politique.
POUR SE SENTIR L’ÂME D’UN COLIBRI
Vers une sobriété heureuse, Pierre Rabhi
« J’avais alors vingt ans, et la modernité m’est apparue comme une immense imposture. »
Dans cet ouvrage, Pierre Rabhi apporte son témoignage sur ce qu’il appelle la « sobriété heureuse », prise en tant que réelle valeur de bien-être, force de libération physique et morale. Il expose de manière claire les failles de la société actuelle et nous invite à réfléchir à une nouvelle forme de société, différente dans ses valeurs, dans les relations humaines et dans le lien à la Terre. Pierre Rabhi nous fait valoir qu’un autre monde est en train de se créer, il nous invite à sortir du mythe de la croissance indéfinie, à inaugurer une nouvelle éthique de vie, vers une sobriété tranquille et heureuse.
Le billet de Jeanne : De l’art d’apprécier... sa vie intérieure.
Apprécier, goûter, sentir, frissonner, ne faire qu’un avec son corps, vivre sa vie à l’intérieur, vivre sa vie de l’intérieur. Cela a tout l’air d’une jolie locution, mais pour l’heure, la seule balade que je puisse me permettre consiste à faire marcher mes doigts sur ce cahier de bord. Ma plume inspire, mes phrases expirent, mon papier se froisse, mes mots se contorsionnent sans cesse, comme s’ils suivaient un cours de fitness. Alors je regarde ma main, le regard aussi attentif à mes lignes de vie qu’aux lignes de fuites de mon salon – je tombe quand même, très tôt, à court d’inspiration.
Cette vie intérieure a d’abord été mise en sourdine, éteinte pour augmenter le volume ; les sons, les cris et les bruits de l’extérieur. Puis, un tantinet frustrée, elle s’est mise à murmurer au creux de toutes les oreilles ses questions existentielles. «C’est quoi, cette vie ?» Je ne sais pas moi, je pourrais écrire comme Musset – « La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité. » –, ou préparer une introduction digne de Forrest Gump : « La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber », à enrober de tout ce qu’il faut pour Pâques. Je pourrais me triturer le bulbe à la Albert Einstein – « La vie c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre » –, mais comme les sorties à vélo sont largement proscrites, je préfère rester du côté de Raymond Queneau, toute aussi certaine que la vie « Un rien l’amène, un rien l’anime, un rien la mine, un rien l’emmène ».
Même si mes idées tournent en rond, en large et de travers, et que les confins de ce confinement semblent sans fin, cette vie vécue de l’intérieur m’a prouvée que les héros modernes avancent masqués ; elle m’a prouvée qu’on pouvait sauver des vies en obéissant, se libérer les poignets pour arrêter le temps, compter plutôt sur ceux qui nous aiment, se trouver belle sans camouflage, maquiller ses fenêtres puis vibrer comme un applaudimètre. Elle m’a prouvée qu’on pouvait sembler vivre comme une recluse à l’extérieur, tout en se sentant immensément libre à l’intérieur. Finalement, j’ai eu tort de penser que la vie se déclinait en deux catégories. Intérieur ne signifie pas figé, mort – sans menu bonheur. Extérieur n’est pas une injonction à vivre tous ses plaisirs avec un minuteur branché sur le cœur. Et pourtant, cette vie… même muette, même tapie, nous réclame à grands cris, elle est là, subrepticement cachée dans nos mots, qu’elle soit ravie, obvie, poursuivie, asservie, inassouvie, étalée à l’envi et logée chez nous, sans préavis.
Il n’est pas simple de s’octroyer un peu de paix, de demeurer en repos dans une chambre sans laisser sa culpabilité sauter d’un cours de yoga à un live mentorat, traquer sa connexion internet, courir faire des emplettes, regarder des émissions sans queue ni tête, dessiner des plans de balcon, préparer un cake maison après une rediffusion de Top Chef. Mais allongée comme je le suis, j’aime croire qu’il suffit parfois d’un soupçon d’imagination pour recréer tout un monde depuis son lit. Peut-être parce que je m’étais habituée à mener une vie intérieure dans une jolie Maison de Portraits dont j’ai été forcée de sortir avant la fin de mon stage, et que j’irais bien m’y enfermer à nouveau, prendre un bol de littérature et de vers pour y revivre l’extraordinaire.
Jeanne Magherini, en fin d’immersion dans la Maison Trafalgar
Photographie : Jordin Schurer
Le billet de Jeanne : Débat d'expressions
À brûle pourpoint
Partout, l’on entend qu’une image vaut mille mots. J’ignore si, à la lecture de ce cliché, vous vous fourrez le doigt dans l’œil, mais vous perdez peut-être le Nord à penser que les littéraires sont à l’Ouest. Pourtant, chez Trafalgar, nous n’avons jamais songé à jeter l’éponge. Même quand vous restez là, motus et bouche cousue, avec des yeux de merlan frit, nous tentons de garder notre sang froid et de ne pas nous tromper de combat. Vous pouvez bien essayer de nous rouler dans la farine ou d’enfoncer des portes ouvertes pour étayer votre argumentation en frappant d’estoc et de taille, en lançant à l’aveuglette pour la plaidoirie de l’image des traits verbaux qui claquent : « brève » dites-vous, « synthétique » ajoutez-vous, « immédiate » concluez-vous, sans penser qu’il n’est là que question de « pauvreté », de « banalité », de « chétivité ». Finalement, il est toujours un arbre qui cache une forêt.
Au risque qu’ils deviennent les boucs émissaires de notre credo littéraire, hors de question de ressembler à ces moutons de Panurge de la pensée académique et conventionnelle de notre siècle, qui donne ses lettres de noblesse à l’audiovisuel et lui vassalise les Lettres. Hors de question d’avoir l’air à fleur de mots car, dans notre Maison, nous n’aimons pas les mâcher, et préférons défendre bec et ongles la valeur d’un phrasé, dussions-nous tordre le cou à tous les préjugés.
Non pas que nous sommes certains de faire mouche si vous veniez à la prendre, à vous prétendre avocats satisfaits de l’imago unique, à nous considérer apologistes du mot envers et contre tout, travaillant le débat jusqu’à ce qu’il soit limpide – disons, clair comme de l’eau de roche. Mais si cela réclame que nous soyons à stylos tirés et que le poil dans certaines mains chatouille la plume dans la nôtre, le jeu en vaut quand même bien la chandelle. Surtout s’il permet que l’on pointe du doigt ce qui ne va pas, évitant que vous ne tombiez de Charybde en Scylla.
La question n’est pas de jouer à pile ou face, mais d’accepter le revers de la médaille. Quand on se croit sorti de la cuisse de Jupiter – et non de celle de Voltaire –, parce qu’on a appris à lire ou à écrire en étant écoliers, on finit forcément un jour par se reposer sur ses lauriers et se faire couper l’herbe sous le pied. Sans qu’il ne casse trois pattes à un canard, votre plaidoyer arrive à point nommé, et nous donne du fil à retordre puisqu’il ouvre la dangereuse boîte de Pandore d’où s’échappent à flots des arguments mettant à mal la littérature. Tout le monde sait que comme la culture, elle est une savoureuse confiture ; ceux qui ont tendance à en manquer se plaisent bien souvent à l’étaler.
Chez Trafalgar, nous sommes d’accord avec Corneille ; certains qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, mais apportons autant de crédit à la recette qui dit qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Sans dire notre dernier mot, nous œuvrons à mettre les bouchées doubles ; sereins et sages comme les images que nous fustigeons, nous livrons tout l’arsenal du champ lexical qui forme le cortège de la langue. Une langue tellement goûtue que tout explose en bouche : générosité, richesse, saveur, souplesse, rythme, élégance, chaleur, sensibilité…
Vous pensez peut-être que nous en faisons tout un plat, et certainement davantage lorsque l’on vous sait déconfits, cuisinés à petit feu, pressés comme des citrons chaque fois qu’il vous faut travailler l’expression. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras : donc si vous persistez à croire qu’une image vaut mille mots, avant de tourner la page pensez qu’ils sont aussi des milliers à faire cohabiter autant d’images. Notre Maison porte le nom de Trafalgar, et nous savons que quand le vers est tiré, il faut le boire.
Jeanne Magherini, en immersion dans la Maison Trafalgar
Photographie : Istock
Les moutons de Panurge : Faire comme tout le monde, sans user de son sens critique. Pour se venger du propriétaire d’un troupeau, Panurge (héros de Rabelais) acheta la bête conductrice, et la jeta à l’eau. Les autres moutons ont immédiatement suivi l’animal, et tous se sont noyés.
Le jeu n’en vaut pas la chandelle : Cela n’en vaut pas la peine. Avant la création de l’électricité, la chandelle était considérée comme un objet de luxe. Pour s’éclairer lors de jeux, il fallait en brûler quelques-unes mais la question était toujours posée de savoir si le jeu justifiait les frais engagés.
Tomber de Charybde en Scylla : N’échapper à un danger que pour se jeter dans un autre. Charybde et Scylla étaient deux dangers du détroit de Messine. Le premier étant un tourbillon et le second un écueil, les marins qui cherchaient à éviter le premier allaient forcément périr en s’écrasant sur le second.
À brûle pourpoint : Soudainement. Lorsqu’un coup de feu était tiré à bout portant, la veste masculine – le pourpoint – risquait d’être brûlée.
Le bouc émissaire : Celui sur lequel on fait tomber tous les torts. Pour se laver de ses souillures et se décharger de sa culpabilité, il était possible d’offrir une victime expiatoire à la divinité. Le bouc, envoyé au loin dans le désert, prenait alors sur lui les fautes des autres.
Confinement : 10 livres pour s’évader encore sans mettre un pied dehors
Chez Trafalgar, on continue de se confiner avec une partie des auteurs qui nous ont appris à nous promener de l’intérieur… L’élégance du hérisson, Paroles, La Vie matérielle, Le jardin d’Epicure, La vie devant soi, Les mots, 1984…
POUR ARRÊTER DE JUGER UN LIVRE À SA COUVERTURE
L’élégance du hérisson, Muriel Barbery
Renée a 54 ans, elle est la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois et cossu du 6ème arrondissement de Paris. La place de Renée se trouve parmi les érudits, les penseurs et les philosophes. Mais ça, elle ne le dit pas. Elle cultive les archétypes de la profession pour préserver son jardin secret : sa passion pour les héros de Tolstoï, la grande musique et les films d’Ozu. Elle se cache sous une image que tout le monde se fait d’une concierge d’immeuble : une personne qui ne prend pas soin de son apparence, sans éducation, peu aimable et inculte.
POUR POURSUIVRE SA LÉGENDE PERSONNELLE
Manuel du guerrier de la lumière, Paulo Coelho
Un petit garçon s’entretient sur une plage avec une belle et mystérieuse femme qui porte un voile sur le visage ; celle-ci lui demande s’il entend sonner les cloches d’un temple disparu, un jour englouti par les eaux. Mais le petit garçon n’entend rien, et il est déçu. Ce n’est qu’après un an qu’il finira par entendre les fameuses cloches. Heureux, il rencontre de nouveau la femme voilée. Cette fois, celle-ci se décide à lui enseigner les préceptes qui guident la vie de ceux qu’on appelle les guerriers de la Lumière. Ils se reconnaissent au premier regard. Ils sont au monde, ils font partie du monde. Souvent ils trouvent que leur vie n’a pas de sens. C’est pour cela qu’ils sont des guerriers de la lumière. Parce qu’ils s’interrogent. Parce qu’ils continuent de chercher un sens. Et ils finiront, par le trouver.
POUR GOÛTER AUX CALEMBOURS
Paroles, Jacques Prévert
“Rappelle-toi Barbara, il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là, et tu marchais souriante, épanouie, ravie ruisselante, sous la pluie. Oh Barbara, quelle connerie la guerre ! Qu’es-tu devenue maintenant, sous cette pluie de fer, de feu d’acier, de sang ? Et celui qui te serrait dans ses bras amoureusement, est-il mort disparu ou bien encore vivant ?” Ce recueil offre une poésie souvent corrosive, contestataire, parfois drôle et tendre, écrite avec des mots de tous les jours.
POUR PRENDRE DE SES NOUVELLES
La Vie matérielle, Marguerite Duras
“Ce livre n’a ni commencement ni fin, il n’a pas de milieu (…) J’ai hésité à le publier mais aucune formation livresque prévue, ou en cours, n’aurait pu contenir cette écriture flottante de La vie matérielle, ces aller et retour entre moi et moi, entre vous et moi dans ce temps qui nous est commun. Chaque existence est un problème insoluble. Les voisins de palier, rangés verticalement dans les immeubles, on se demande comment c’est possible et on fait partie des rangées. Ce qui remplit le temps c’est vraiment de le perdre.”
POUR REGARDER LE SOLEIL EN FACE
Le jardin d’Epicure, Irvin Yalom
À travers Amelia, James, Mark ou Alice, Irvin Yalom dévoile à chacun de nous comment affronter les défis d’une vie tout en savourant ce que chaque instant a de précieux. Un livre sur le défi le plus exigeant, le plus prégnant que nous rencontrons : surmonter notre peur de la mort. Une préoccupation majeure, omniprésente et universelle qui ressemble au fait de “regarder le soleil en face”.
POUR DIALOGUER AVEC SA BIBLIOTHÈQUE
L’ombre du vent, Carlos Ruiz Zafon
Dans la Barcelone de l’après-guerre civile en 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere – dans un lieu mystérieux : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant est ainsi convié par son père à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y adopter un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets enterrés dans l’âme de la ville.
POUR PORTER L’INNOCENCE EN BOUCLIER
La vie devant soi, Romain Gary
Mohammed, dit Momo, raconte sa vie à Belleville chez Mme Rosa, une juive âgée et malade, rescapée d’Auschwitz. Ancienne tenancière de maison close, elle élève des enfants abandonnés ou laissés en pension par des prostituées. Momo considère Mme Rosa comme sa mère. S’il a la vie devant lui, Madame Rosa, quant à elle, est hantée par ses souvenirs d’Auschwitz, se laissant gagner peu à peu par la maladie : « Moi je trouve qu’il n’y a pas plus dégueulasse que d’enfoncer la vie de force dans la gorge des gens qui ne peuvent pas se défendre et qui ne veulent plus servir. »
POUR APPRENDRE LE NOVLANGUE
1984, Georges Orwell
Souriez, vous êtes filmés. Ce roman de science-fiction décrit un régime totalitaire à la tête duquel Big Brother dirige le monde. Ce nom est connu de tous et fait référence à tout système qui cherche à s’infiltrer dans nos vies et à nous contrôler. Smith décrit la société qui l’entoure : la délation généralisée, la négation du sexe et de toute sensualité, la police de la pensée et de la langue, et surtout la surveillance de Big Brother. Liberté est Servitude. Ignorance est Puissance. Telles sont les devises du régime. Pourtant Winston refuse de perdre espoir. Avec l’insoumise Julia, ils vont tenter d’intégrer la Fraternité, une organisation ayant pour but de renverser Big Brother.
POUR CULTIVER LA FLAMME DE LA CORRESPONDANCE
Les Liaisons Dangereuses, Pierre Choderlos de Laclos
Ce livre est principalement basé sur le pouvoir de l’intrigue et de la séduction. Le comte de Gercourt a quitté la marquise de Merteuil. Celle-ci, furieuse et blessée, décide de fomenter une vengeance terrible lorsqu’elle apprend que Gercourt va bientôt épouser la jeune et innocente Cécile de Volanges. Mme de Merteuil confie une mission de choix à son ancien amant, le Vicomte de Valmont : user de son talent pour le libertinage afin de séduire, et de corrompre, Cécile de Volanges. Valmont n’est pas homme à refuser pareil défi, mais l’objet de toutes ses attentions est ailleurs : il a jeté son dévolu sur une autre femme, réputée dévote et incorruptible, la présidente de Tourvel.
POUR S’AFFRANCHIR DES CROYANCES
Les mots, Jean-Paul Sartre
Dans cette autobiographie, Sartre raconte ses souvenirs d’enfance. Le livre est divisé en deux parties : « Lire » et « Écrire » car l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ont été les deux événements les plus marquants pour cet enfant solitaire. Sartre se livre à cet exercice avec un esprit critique et une grande ironie. Il démystifie l’attendrissement dont beaucoup entourent cette époque de la vie : “J’étais un enfant, ce monstre [que les adultes] fabriquent avec leurs regrets.” Pêle-mêle, il rabroue et piétine les illusions d’une vocation littéraire, le mythe de l’écrivain, la sacralisation de la littérature dans un procès dont il est à la fois juge et partie.
Lettre de Jeanne à l'équipe Trafalgar
Mon stage prend fin ce vendredi, et c’est la première fois depuis deux mois que je vous quitterai ce soir sans vous lancer un joyeux : “à mercredi !” S’il est difficile de dire au revoir par téléphone ou par skype, quand la vue des autres incite à la retenue des sentiments et à la pudeur, il est bien plus commode d’écrire tranquillement tout ce que l’on a sur le cœur. Je profite donc de cette heureuse chaîne de lettres pour vous faire parvenir ces mots.
À toute l’équipe, je voudrais dire tout simplement “merci”, parce qu’avant de m’apprendre le métier que vous exercez avec passion, vous avez été une école de vie. Vous m’avez prouvé que lorsque tout coule autour de soi, que l’écueil du coronavirus ouvre une béance dans la coque pourtant solide du vaisseau et que les flots s’infiltrent par la brèche, seuls les matelots peuvent colmater le trou en se serrant les coudes et en s’encourageant. Voilà que vous avez réussi, et pour la seconde fois, vous faites d’un désastre maritime une triomphante victoire ; un brillant coup de Trafalgar. L’adage ne ment pas ; vous n’êtes pas une simple équipe, vous êtes un bel équipage.
Alors, sans vous nommer, mais en étant sûre cependant que chacun se reconnaîtra, j’adresse avec maladresse et tristesse ces quelques mots d’au revoir en gardant toutefois la sincérité comme priorité.
À toi, que je n’ai pas connu mais qui m’as prouvé que, même absent, on peut rayonner dans le cœur de ses collègues, eux qui se languissaient de te retrouver le matin, une tasse de thé fumante sur le bureau avec quelques éclaboussures causées par ta main maladroite, je t’adresse mes félicitations pour cette nouvelle naissance. Mais en même temps, je te dis mes regrets de n’avoir pu faire plus ample connaissance, afin de découvrir ton talent qui séduit et ta jovialité qui te définit.
À toi, qui es arrivée presque en même temps que moi, et qui t’intéressais à ce que je faisais alors même que tu devais creuser ta place au sein de l’équipe, je te remercie et te souhaite bon vent pour tout ce que tu entreprendras. J’ai appris beaucoup de choses en même temps que toi, et surtout grâce à toi. Nos petites conversations à côté de la machine à café, pour dégourdir nos membres ankylosés, ne vont pas tarder à me manquer…
À toi, qui m’as donné des petites missions que je faisais avec un plaisir teinté de fierté – qu’ont tous les stagiaires qui se sentent soudainement utiles et indispensables –, et qui soumettais ton travail à mon œil critique quoiqu’inexpérimenté, avec humilité et gentillesse, merci de m’avoir montré qu’on peut être passionné en se levant tous les jours pour aller au travail, et que c’est en remettant vingt fois son métier sur l’ouvrage qu’on obtient des chefs-d’œuvre.
À toi, qui m’as appris à gérer un site internet en même temps qu’une équipe, qui as toujours le mot pour rire, qui illumines les bureaux de ta playlist estivale et de ton sourire maternel, merci pour ta confiance et ta patience, quand tu expliquais, dans un langage adapté à la novice que j’étais, les stratégies de communication, les échanges de visibilité, les partenariats, et tout ce jargon qui n’en est plus un pour moi depuis que tu es passée par là !
À toi enfin, qui as été constamment à mes côtés pour que je me sente entourée et non étouffée, formée et non infantilisée, pendant que j’écrivais mes inspirations, c’est toi qui en étais une pour moi, puisqu’à l’âge où je ne suis qu’une simple stagiaire, tu montais ta propre boîte. Tu m’as montré que l’audace peut déplacer des montagnes. Ton savoir-faire et tes qualités humaines font que la Maison a encore de beaux jours devant elle.
Tout ce que je peux dire, c’est que dans mon cocon estudiantin, j’appréhendais de découvrir le milieu professionnel, et que finalement, c’est moi qui n’ai plus envie de vous quitter…
“Au revoir” à vous cinq. J’espère que vous prendrez à la lettre ce mot qui est tout le contraire d’un “adieu”.
Jeanne
Lettre à découvrir sur www.lettrescapitales-trafalgar.com
Confinement : 10 livres pour continuer à s’évader sans mettre un pied dehors
Chez Trafalgar, on continue de se confiner avec une partie des auteurs qui nous ont appris à nous promener de l’intérieur… Une chambre à soi, La Métamorphose, Dream Team, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, Les victorieuses, Un jour je m’en irai sans avoir tout dit, La part de l’autre…
POUR CHANGER LE MONDE DEPUIS SON LIT
Une chambre à soi, Virginia Woolf
Bravant les conventions avec une irritation voilée d’ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu’à une époque toute récente, les femmes étaient savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, nécessairement, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi.
POUR NE PAS SE LAISSER DÉSHUMANISER
La Métamorphose, Franz Kafka
Par un matin pluvieux, Gregor Samsa, un représentant de commerce spécialisé dans le tissu, se réveille dans sa chambre après une nuit agitée. En tirant la couverture, il découvre qu’il a été métamorphosé en un monstrueux insecte et se demande alors si tout cela est bien réel. Enfermé dans sa chambre par sa famille pour qui il est un objet de dégoût et de honte, il se fait nourrir par sa sœur. Gregor se trouve peu à peu abandonné. On comprend rapidement le sens allégorique : sa métamorphose apparaît comme une révolte individuelle contre une certaine société, le refus de mener une existence dépourvue de sens.
POUR DEVENIR LA MEILLEURE VERSION DE SOI-MÊME
Dream Team, Ludovic Girodon
Pour que N+1 ne soit plus jamais égal à 0, Ludovic Girodon, salarié au Réseau Entreprendre Paris, délivre les meilleurs secrets des managers pour recruter et fidéliser l’équipe idéale. Désamorcer facilement les conflits, faire des feedbacks puissants, recruter les bonnes personnes, réussir ses entretiens en tête-à tête, valoriser les talents… «J’ai la chance dans mon métier actuel d’être entouré de managers, dirigeants ou fondateurs de tous horizons et voilà plusieurs années que je note dans mon téléphone toutes les techniques et astuces pour manager efficacement une équipe au quotidien. Et un jour, je me suis dit : ne garde pas toutes ces pépites pour toi. »
POUR NE PLUS SE PLAINDRE DU CONFINEMENT
Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, Jean-Paul Dubois
Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Auparavant, il était superintendant à L’Excelsior, une résidence où il déployait ses talents de concierge et plus encore de consolateur des affligés. Lorsqu’il n’était pas occupé à venir en aide aux habitants de L’Excelsior, il rejoignait Winona, sa compagne, aux commandes de son aéroplane. Mais tout changea le jour où il y eut un nouveau gérant à L’Excelsior, des conflits éclatèrent. Et l’inévitable se produisit. « Il y a une infinité de façons de gâcher sa vie », assure son narrateur, Paul Hansen.
POUR S’ÉCLIPSER À LA CAMPAGNE
Le Grand Meaulnes, Alain Fournier
François Seurel, le narrateur, est le fils d’un couple d’instituteurs d’un village de Sologne qui a pris en pension un adolescent, Augustin Meaulnes. Un jour, alors qu’il s’est perdu assez loin de la maison, Augustin arrive dans un château où se déroule une fête étrange. De retour à la maison il est incapable de le retrouver. Avec l’aide de François il cherche, pendant des années, ce château et cette jeune fille rencontrée. Lire Le Grand Meaulnes, c’est aller à la découverte d’aventures qui exigent d’incessants retours en arrière, comme si l’aiguillon du bonheur devait toujours se refléter dans le miroir troublant et tremblant de l’enfance, scruté par le regard fiévreux de l’adolescence.
POUR PRENDRE UNE LEÇON DE GÉNÉROSITÉ
Les victorieuses, Laetitia Colombani
À 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d’avocate. Un jour, elle craque, s’effondre. C’est la dépression, le burn-out. Tandis qu’elle cherche à remonter la pente, son psychiatre l’oriente vers le bénévolat : sortez de vous-même, tournez-vous vers les autres, lui dit-il. Peu convaincue, Solène déchante lorsqu’elle est envoyée au Palais de la Femme, un foyer pour femmes en difficultés… Mais peu à peu, elle va comprendre le sens de sa vocation : l’écriture. Le Palais de la Femme existe. Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie.
POUR CONVIER SES MÉNINGES À UNE PETITE VALSE
Un jour je m’en irai sans avoir tout dit, Jean d’Ormesson
Un écrivain cherche sa voie et il ne s’en sort que par l’amour d’une femme, Marie. « Ce que je voulais savoir, je ne le sais toujours pas. Ce qui va nous arriver, et à toi et à moi, dans quelques années à peine, ou peut-être même demain, quand le temps sera écoulé de notre passage sur cette Terre, m’est toujours aussi obscur ». Dans ce livre profond, on retrouve ce qui a fait le succès des précédents ouvrages : la foi en la littérature, l’importance des sentiments, l’absence d’illusions, le goût du bonheur, la recherche de la vérité. Le tout comme soulevé par la grâce d’un style et d’une écriture ailée.
POUR HONORER SES PROMESSES
Le tour du monde en quatre-vingts jours, Jules Verne
Londres, 1872. Le valet Passepartout entre au service du sévère et pointilleux Phileas Fogg. Ce dernier ayant parié qu’il ferait le tour du monde en quatre-vingts jours, ils embarquent tous les deux dès le lendemain pour un voyage semé d’embûches. Mais ils ignorent qu’ils sont suivis par un détective opiniâtre.
POUR METTRE PARIS EN BOUTEILLE
La part de l’autre, Éric-Emmanuel Schmitt
Recalé ce jour-là par d’intransigeants censeurs de l’École des Beaux-Arts de Vienne, le candidat Adolf Hitler va s’acheminer vers une existence pétrie de ressentiment, de refus de compassion mâtiné d’une folle soif du pouvoir. Chacun en connaît les conséquences historiques : la Seconde Guerre mondiale, le nazisme, les camps de concentration, le génocide, deux bombes atomiques, cinquante cinq millions de morts… Mais que se serait-il passé, qu’aurait-il donc pu advenir, si au contraire Hitler avait été reçu aux Beaux-Arts comme apprenti peintre méritant ? À partir de cette question, de cette infime infinie possibilité, bascule l’Histoire dans son entier.
POUR DÉVELOPPER SON FLAIR
Le Parfum, Patrick Süskind
« Qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes ». Au XVIIIème siècle vécut en France, Jean-Baptiste Grenouille qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n’aurait pas survécu. Or, ce monstre de Grenouille avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l’univers.