Expression explicitée : Avoir du toupet

Le lien entre un toupet et l’audace semble a priori tiré par les cheveux ! Mais c’est en remontant le fil de l’histoire jusqu’à l’Italie du XVIe siècle que le mystère s’éclaircit. Une époque où la noblesse n’hésitait pas à commanditer le meurtre de rivaux auprès de tueurs à gages. Pour ne pas être reconnus durant leurs agissements, ces derniers se dissimulaient derrière une petite touffe de cheveux qu’ils rabattaient sur leur visage, et rangeaient ensuite leur toupet sous leur chapeau. C’est pour cela qu’avoir du toupet signifie faire preuve d’audace, si ce n’est d’effronterie.


Tribune - Une image ne vaut pas mille mots

“Je crois que l’image dit moins que ce que la parole peut dire ; que l’image est plus autoritaire parce qu’elle dicte le sens, tandis que la parole fait naître les possibles du sens.” – Maître Bonnant

Ce qui suit n’est pas un procès d’intention à Confucius, à qui l’on attribue le proverbe bien connu selon lequel une image vaudrait mille mots. En revanche, le crédit excessif que l’on porte à cette locution appelle mon attention. Certaines images, à n’en pas douter, se passent de commentaires ; certaines images, peut-être, sembleraient extrêmement difficiles à décrire en termes langagiers. Mais la généralisation de ces cas particuliers a sans doute moins pour effet de valoriser l’image, que de nuire à la parole et à l’écriture. Les images et les mots coexistent. Sur le marché qui sous-tend toutes nos activités, une telle coexistence ne peut s’expliquer que par leur complémentarité nécessaire : c’est donc dire qu’une image ne vaut pas plus mille mots qu’un cheval ne vaut mille bicyclettes.

Bien sûr, images et mots sont, les unes et les autres, des informations que traite notre cerveau, et qui, pour certaines, peuvent être équivalentes. Bien sûr, il est anthropologiquement établi que le sens de la vue domine nos quatre autres sens. Pour autant, on oublierait trop vite que les mots ont le pouvoir de former des images. On oublierait que certaines images… n’évoquent rien du tout. On oublierait que les mots, lorsqu’ils sont lus, font appel eux aussi au sens de la vue.

Historiquement, la possibilité sans cesse accrue, et de manière exponentielle ces dernières décennies, d’accéder à des images, photographies, films, reportages, dessins, caricatures et autres selfies, sans parler de la diffusion sans cesse simplifiée de ces images, désormais offerte également à toute personne connectée à Internet, fait entrer le marché des mots en concurrence avec celui des images. Nul ne peut tout faire à la fois, et si un médium de connaissance nous paraît moins coûteux en temps et en énergie, pour l’obtention d’une information à peu près équivalente, nous aurons tous tendance à le privilégier. Dès lors, la multiplication des images, puisque celles-ci appellent généralement un traitement cognitif plus succinct et aisé que le discours, en font apparemment des rivales plus que sérieuses.

C’est précisément pour cette dernière raison, néanmoins, qu’une image ne vaut ni un, ni cent, ni un million de mots. La pensée est par habitude, si ce n’est pas nature, discursive. Si une image procure une forte impression, sa pleine compréhension ne pourra pas faire l’économie du langage. Tout dépend du but visé, finalement : s’il s’agit simplement de provoquer des sensations, des émotions, les images sont certes de puissants outils, ce que nos sociétés d’influence ont bien compris, puisque nous sommes submergés d’images et souvent subjugués par elles. Je n’affirme certainement pas que les images sont toutes d’Épinal ; je ne soutiendrai pas non plus que les images existent à seule fin de nous abrutir. Mais je pense que nos cinq sens sont complémentaires, de même que la pensée discursive complète l’intuition, que la rationalité complète l’émotion.

L’image ne vaut mille mots que pour ceux qui tirent profit de la disparition des uns au profit de l’autre. L’imaginaire, l’émotivité appellent des réactions rapides et vives. Frapper un esprit est d’autant plus simple par l’usage de ce support. Les théories du complot, par exemple, sont avides d’images, de photographies, et certains de leurs partisans passent un temps considérable à les analyser, quand il ne s’agit pas de les modifier pour qu’elles soient mieux conformes à la pensée qu’ils soutiennent. Certains se souviennent peut-être qu’un des arguments prétendant contredire la version officielle des attentats du 11 Septembre est une simple photographie des flammes du World Trade Center, dans laquelle on croit deviner, si on le souhaite, le visage du diable. Les progrès fulgurants d’Instagram reposent sur une addiction à l’image que le réseau social renforce en retour, et les influenceurs sont maîtres de ce royaume où leur image même peut devenir argument de vente. Les politiciens cèdent également à ces sirènes : à l’heure où le discours semble moins convaincant, et alors qu’il pourrait s’agir de le faire devenir à nouveau convaincant, la diffusion d’images devient prépondérante pour rallier à sa cause ou à son parti un électorat indécis, et qui appréciera de ne pas devoir prendre beaucoup de temps pour s’informer.

Il me semble que non seulement l’image ne vaut pas mille mots mais qu’elle nous prive parfois, si elle tente de les remplacer, et plus encore si elle y parvient, d’une compréhension pleine, entière, rationnelle, de la situation. Contempler l’image de la Terre vue du ciel ne suffira jamais pour comprendre qu’il s’agit de la Terre, que les Humains y habitent ou qu’elle n’est pas plate.

Enfin et surtout, pour les littéraires de la Maison d’écriture Trafalgar, l’étrange prépondérance de Confucius au travers de ce proverbe nous inspire beaucoup de regrets. Nous y aimons les mots comme les images ; certains de nos clients parlent de nos Portraits comme de “photographies littéraires” ; quant aux photographies que nous prenons d’eux, argentiques, numériques, noir et blanc ou couleur, elles sont pour nous des objets d’une grande valeur, qui accompagnent les lignes et sont, en retour, habitées par elles. Comme évoqué au début de cette Tribune, c’est bien parce que les mots appellent, suscitent l’imaginaire, et non seulement la connaissance rationnelle, que la prétendue supplantation des mots par l’image est un non-sens. Une photographie montre un bâtiment : sa description langagière, poétique ou non, guide nos interprétations, nos connotations, nos impressions. Les images, photographies, peintures, ont leurs prérogatives, y compris esthétiques, dont peu échappent toutefois à l’usage savamment maîtrisé des mots. À ceci près qu’à entendre ou lire un discours, un poème, une description, nous colorons de notre imaginaire ce qui nous est décrit, chanté, soutenu. Nous nous l’approprions ; cela nous ressemble. Si bien qu’en dépit des apparences, cette ressemblance nous y liera bien plus durablement que nous ne le serions par le biais d’une image qu’on nous aurait imposée de prime abord. 

Confucius n’aurait sans doute pas défendu qu’on doit croire tout ce que l’on voit, ni qu’il faille seulement voir pour savoir. Les mots éduquent le regard. Les images ne sont pas belles ou impressionnantes en elles-mêmes : elles ne le sont que parce que nous avons des mots pour les regarder.

Virgile Deslandre

Formateur et expert en art oratoire de la Maison Trafalgar


Expression explicitée : Avoir du pain sur la planche

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, cette expression représentait une perspective rassurante et réconfortante : elle faisait référence à cette planche de bois fixée au plafond et sur laquelle les paysans stockaient de larges quantités de pain. S’il y avait du pain sur la planche, c’est qu’il y avait assez de pitances pour affronter les jours à venir. Ce n’est que bien plus tard que l’expression prit la tournure qu’on lui connaît aujourd’hui : avoir beaucoup de travail à abattre. Chacun conviendra que le métier de boulanger demande de l’ardeur à la tâche, et l’on imagine que s’il y a du pain sur la planche à enfourner, c’est qu’il y a encore à faire !


La Maison Trafalgar, partenaire du Festival des Lumineuses et de sa grande dictée caritative !

Après deux éditions couronnées de succès, c’est peu dire que le Festival des Lumineuses s’est depuis imposé comme un événement majeur de la place lyonnaise. Né du constat que la performance féminine manque de visibilité, les Lumineuses investissent la ville pour soutenir, produire et accompagner différentes initiatives visant à valoriser ces performances sous toutes les formes d’expression : sport, culture, économie, entrepreneuriat, action sociale, jeunesse, ou encore éducation. Pour cette édition 2023, Marie-Sophie Obama, la présidente des Lumineuses et présidente déléguée du club de basket LDLC ASVEL Féminin, a tenu à confier à la Maison Trafalgar la réalisation d’un exercice qui ne pouvait que ravir ses équipes : la rédaction d’une dictée caritative, dont les bénéfices seront intégralement reversés aux associations Docteur Clown et Les Bonnes Fées. 

Ainsi, de la première majuscule au point final, nous nous sommes attelés à ciseler un texte original, tout en lyrisme et en légèreté, parsemé çà et là de quelques subtilités dont notre langue a le secret… Avec le concours du comédien lyonnais Jérémy Charbonnel qui prêtera sa voix et sa diction, différents binômes issus d’entreprises lyonnaises répondront présent le lundi 06 mars prochain au sein du grand amphithéâtre du campus HEP Lyon René Cassin. À travers cette grande dictée solidaire, les participants auront le plaisir de retrouver le souvenir des lignes studieuses, dont l’esprit fait pleinement écho au combat des Lumineuses.

Soutenez l’équipe à l’origine du festival, Marie-Sophie Obama, Nathalie Pradines, Carole Dufour, Lydia Delbosco, ainsi que ses autres partenaires, L’équipe des Lyonnes, Les premières Aura, Femmes Battantes, et retrouvez le programme sur www.les-lumineuses.fr 


Bescherelle, mon amour

« Grâce à l’intelligence artificielle, on peut créer des images avec des mots. Encore faut-il avoir les bons. »

Vive l’écriture, la vraie. Vive les humains !

Nouvelle campagne Bescherelle – Agence Brainsonic.


Expression explicitée : Aller se faire cuire un oeuf

Au temps où seules les femmes étaient responsables du repas, si le mari se risquait à critiquer le menu, pour l’éconduire, l’épouse l’incitait à se faire cuire un œuf. Une manière de le ramener à son niveau de compétence culinaire et de lui dire qu’il ferait mieux de la laisser tranquille !


Expression explicitée : Se trouver sous la coupe de...

L’expression vient de la coupe aux jeux de cartes ; une opération banale qui consiste à couper le paquet en deux afin de déterminer l’ordre dans lequel les cartes vont être distribuées. Au XVIIe siècle, certains joueurs étaient persuadés que d’autres avaient la coupe malheureuse. Puisque la coupe aux cartes avait une valeur magique, le joueur pouvait se trouver sous l’influence du coupeur.


Célébrons le Made in France !

Les 10, 11, 12 et 13 novembre marqueront la 10ème édition parisienne du salon du Made In France, le rendez-vous des artisans et des marques de l’hexagone !

Curieuses de découvrir les nombreux exposants engagés et d’en connaître davantage sur leur histoire entrepreneuriale, Bérengère et Marion seront au rendez-vous toute la journée du jeudi 10 novembre.

Savoir-faire d’exception, héritages familiaux et produits régionaux feront la part belle à notre territoire !


Expression explicitée : Mariage pluvieux, mariage heureux

Si cette expression est utilisée un jour de pluie pour consoler les époux, elle s’avère mal utilisée, et n’est qu’une déformation étymologique de l’expression « mariage plus vieux, mariage heureux ». Elle signifie en réalité que se marier après une relation de plusieurs années, après avoir acquis de l’expérience, serait un gage de félicité.