LDLC & Trafalgar : l’histoire se poursuit ! La Maison Trafalgar intervient auprès des étudiants de l’École LDLC, afin d'affermir leurs compétences en art oratoire

Depuis que la Maison Trafalgar a signé le Portrait écrit de Laurent et Olivier de la Clergerie, ainsi que ceux de 25 talents à l’occasion du 25e anniversaire du groupe, nos liens sont restés vifs. Selon des modalités de cours innovantes, l’École LDLC forme ses étudiants aux technologies et à leurs usages, à l’économie numérique, et au webmarketing. Qu’ils intègrent une entreprise, suite à l’obtention de leur bachelor, ou s’engagent dans une aventure entrepreneuriale, tous sont résolument tournés vers l’avenir et les perspectives qu’il ouvre. Tous, aussi, ont soif d’apprendre… et de dire ! Virgile Deslandre, directeur des opérations de la Maison Trafalgar et expert en rhétorique, a eu le plaisir d’intervenir auprès d’eux. 

En premier lieu, une formation de douze heures leur a été dispensée en art oratoire : qu’ils aient à passer des entretiens ou à présenter leur projet personnel, les étudiants de l’École LDLC ont besoin de maîtriser des techniques de conviction solides et éprouvées. En second lieu, Virgile a pensé pour eux une conférence sur ce thème : « L’économie de l’attention ». Cette fois, il s’agissait d’imaginer ensemble ce vers quoi allaient tendre nos sociétés face aux nouveaux enjeux du numérique tels que le métavers, afin d’adapter leurs stratégies aux réalités de demain.

Un grand merci aux étudiants de l’École LDLC qui n’ont pas manqué d’exprimer leur grande satisfaction à l’égard de nos interventions ! 




Un métier enclyclopédique

Le métier de portraitiste Trafalgar tane l’humilité tant les découvertes, liées aux secteurs de nos différents clients, sont variées. Dans le même temps, il reste un excellent moyen de rééquilibrer la balance en incitant à fouiller des domaines et des sujets que l’on n’aurait jamais pensé aborder. De ma rencontre avec des machines dédiées à l’injection plastique à ma plongée dans les rouages des compresseurs à air, de mes lectures sur la manière d’obtenir deux fromages aussi différents qu’un reblochon et un camembert en partant de la même matière première, en passant par les performances de twirling bâton ou le monde des passionnés d’aras : la liste est aussi longue qu’improbable !


Interview interne - Maxime, portraitiste

À quel moment de ta vie as-tu développé un rapport sensible aux mots et à l’écriture ? 

C’est la petite histoire un peu triste d’un collégien introverti qui n’avait personne avec qui jouer aux figurines Warhammer – un jeu de plateau où l’on peint des armées miniatures, dans un univers fictionnel, riche de trente ans d’ajouts continuels. J’avais très envie d’incarner les personnages à ma façon, de leur faire vivre des péripéties, alors au lieu de me morfondre ou de jouer tout seul, je me suis mis à imaginer des parties contre un adversaire factice, puis à coucher leur compte-rendu par écrit. Même si mes premiers récits ne volaient pas très haut – beaucoup d’action écervelée ! –, c’est un point d’entrée assez courant pour les aficionados de science-fiction, Fantasy, et consorts.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’en faire ton métier et de rejoindre la Maison Trafalgar ?

J’ai toujours été très intéressé par le langage, ou devrais-je dire « les » langages, puisque j’ai terminé mes études par un cycle de LEA Anglais-Japonais. Quand j’étais écolier, je rêvais d’apprendre aux machines à parler, à construire des phrases de manière non pas imitative mais systématique, en revenant à ce qu’est l’essence même d’un mot – c’est une chimère que je continue parfois d’interroger, à la faveur des heures creuses. Après quelques essais en correction de romans – trop rébarbatif –, de traduction de plusieurs romanciers – trop frustrant –, j’ai voulu me concentrer sur ce que je pouvais éventuellement parvenir à construire qui me soit propre, délimiter, développer, affiner mon style. Il y a quelque chose d’infiniment puissant dans l’exercice du Portrait, et travailler non pas sur des personnages, mais sur des personnes, est un défi qui trivialiserait presque l’écriture de fiction ! C’est donc une excellente école car le « matériau brut » nous est imposé ; il reste à ciseler les phrases, à coudre les fragments.

En quoi le métier de portraitiste est-il un métier qui te correspond ?

Parce qu’il assouvirait la curiosité d’un chat : sur un an, on peut autant écrire sur le travail de la soie, de l’informatique, des luminaires de haute facture, le métier de tapissier, le leader mondial des raquettes de tennis… Impossible de s’ennuyer ! On se rend vraiment compte des connaissances accumulées en voyant les grands yeux intéressés de ses amis ! Le métier de portraitiste me correspond aussi parce que même si le Portrait Trafalgar s’étend parfois sur deux pages, il se concentre sur des formats relativement courts pour de l’écriture à caractère littéraire. Romancier au long cours par ailleurs, je ne me serais pas vu attaquer d’autres projets ultra massifs, et la variété des sujets aide beaucoup à prévenir la fatigue mentale qui pourrait poindre à force. Chaque Portrait faisant l’objet d’un comité de lecture très affûté, l’on bénéficie en outre d’un suivi et d’un appui conséquents. Cela ne paraît peut-être rien, mais le parcours du romancier « classique » consiste à s’échiner sur un manuscrit de plusieurs centaines de pages avant d’obtenir un retour éditorial – et encore, s’il a de la chance. Ensemble, nous avons cet avantage immense de pouvoir rectifier le tir à rafales rapides !

Qu’appréhendais-tu le plus au moment d’intégrer la Maison Trafalgar ?

Probablement de savoir bien mener un entretien d’extraction, puisqu’ils peuvent durer jusqu’à quatre heures et qu’il convient de les rythmer – sans une quantité suffisante de matière à remodeler, le Portrait est mal engagé alors que le premier mot n’a même pas été écrit ! Comme bon nombre de personnalités attirées par l’écriture, je n’étais pas très à l’aise socialement ; l’exercice me semblait formidable avant de m’y essayer. Entre nous soit dit, je ne pense pas que je serais capable de mener des entretiens journalistiques : c’est parce que le cadre de la Maison Trafalgar est aussi apaisé, et aussi bienveillant, que je me sens à l’aise lors de ces longs « face-à-face ». Je ne sais pas comment certains font pour gérer leurs interviews lorsqu’elles ont parfois l’air d’être faites « contre » et non « avec » l’interviewé !

À quel moment te dis-tu qu’un Portrait est réussi ?

Lorsqu’il plaît à son destinataire, et donc au client de la Maison : voilà tout de même son objectif premier ! Même si l’on peut bien sûr avoir ses passages favoris, ses petites fiertés quant à une figure bien menée, notre arsenal de techniques n’a de sens que s’il fait mouche. À cet égard, notre écriture se rapproche de la cuisine. Un plat peut avoir autant de nuances, autant de finesse que possible, s’il n’est pas au goût de la personne qui l’a commandé, il ne vaut plus grand-chose.

Alors que plusieurs acteurs de la rédaction ont le statut de freelance, quel regard portes-tu sur l’internalisation des talents au sein de la Maison Trafalgar ?

C’est une opportunité unique de pouvoir structurer sa carrière, et son mode de vie, autour de l’écriture. La plupart des gens rêvent d’écrire à temps plein, mais les places sont chères et la littérature de fiction ne paye pas – ou très peu. Cette sécurité de l’emploi est essentielle pour se donner les moyens d’une production qualitative par ailleurs ; un portraitiste Trafalgar n’a pas à se poser de questions sur la façon dont il règlera ses factures à la fin du mois ! La spécialisation de notre poste nous permet aussi de nous concentrer sur le processus d’écriture, en écartant pour grande part les problématiques de suivi de projet, que connaissent bien les freelances. C’est une sérénité, une tranquillité d’esprit qui nous place dans les conditions idéales pour atteindre le plus haut niveau d’exigence !

Que dirais-tu de l’équipe de portraitistes ? 

Qu’ils sont tous des caractères dont La Bruyère aurait tiré de croustillants Portraits ! Comme il n’y a pas réellement de cursus formant à l’écriture créative – et moins encore à l’écriture de Portraits –, chacun vient d’horizons très différents, et chacun a nourri son style d’une sensibilité et de références uniques. C’est assez amusant de voir ce qui va immédiatement « trahir » le fait que tel Portrait a été écrit par tel portraitiste, même s’il faut avoir l’œil pour déceler cela !

Comment décrirais-tu la signature de la Maison Trafalgar ? 

Je pense qu’on peut la caractériser comme « consciente de ce qui est attendu d’elle », c’est-à-dire que la signature Trafalgar écrit avec un objectif défini. Cet objectif recouvre deux versants qu’on oppose souvent, à tort – la concision et l’esthétique. Autrement dit, cette signature répond à la question suivante : comment fait-on pour exprimer une idée de la façon la plus explicite et la plus distrayante qui soit ? Car le Portrait n’est ni un grand roman d’aventure, où l’on explorerait des tombeaux oubliés, où la simple mention d’une malédiction antique suffit à faire trembler ; le Portrait n’est pas non plus un article de presse, dont le commandement suprême serait tout entier contenu dans l’information. Ce format doit donc pétiller à chaque ligne, maintenir le lecteur à l’attention du propos, sans jamais tomber dans le convenu. Nous utilisons donc tous les outils stylistiques à notre disposition pour que la lecture soit plaisante. Un but humble, honnête, et plus retors qu’il n’y paraît !

Selon toi, que faut-il pour candidater en tant que portraitiste au sein de la Maison Trafalgar ? 

Avant tout, il faut l’envie de comprendre autrui en profondeur, car le Portrait est un exercice de compréhension avant d’être un exercice de création. Un bon portraitiste ne plaque pas ses préjugés, ses idées, sa propre vision sur son sujet, sur le client ; il est une sorte de narrateur bienveillant – mais jamais complaisant –, qui rend compte de ce qu’il a entendu, perçu, déduit. Il faut également mettre de côté l’orgueil qui a tendance à pousser dans l’ombre de l’écriture : un Portrait est une œuvre collective, un travail d’équipe, et les retouches peuvent s’avérer substantielles pour arriver au résultat attendu ! Personne n’est à l’abri d’un faux pas, et même si l’expérience est évidemment précieuse, chaque nouveau Portrait est – littéralement – une page blanche. Je pense aussi qu’il est nécessaire d’être conscient que faire son métier de l’écriture implique une rigueur professionnelle ; aimer écrire par loisir ne suffit pas. Le rapport que l’on entretient avec l’acte même s’en trouve modifié, ni en bien, ni en mal – mais il s’en trouve modifié. Et paradoxalement, cette rigueur professionnelle ne doit pas étouffer le souffle créatif qui colore chaque Portrait : un portraitiste aime profondément, fondamentalement, et irrémédiablement jouer avec les mots, se lancer des défis, arriver à insérer, à détourner telle expression rebattue. Cette étincelle est primordiale ; il faut avoir cette malice en soi.

Une anecdote liée à un Portrait ?

La fois où ce chef cuisinier est arrivé dans notre Maison pour vivre l’expérience Trafalgar. Il a retiré ses chaussures, et s’est lancé à bâtons rompus dans l’entretien d’extraction ! Un peu déstabilisant de prime abord, mais après tout, pourquoi pas ?




À la demande du dispositif Expérience sans frontières, la Maison Trafalgar accompagne Domine, Taher, Narina et Violette dans leur prise de parole en public

Expérience sans frontières est un dispositif initié par le GRETA CFA de la région AURA. Il a pour vocation d’apporter son soutien aux migrants en situation régulière, en s’appuyant sur des partenaires de proximité, et d’accompagner ses bénéficiaires vers l’emploi. Le 28 juin dernier, à la Préfecture du Rhône, quatre d’entre eux étaient conviés à raconter leur histoire et leur parcours sur le sol français.

En amont de cet événement, Domine, originaire du Burundi, Taher, originaire de Tunisie, Narina, originaire d’Arménie, et Violette, originaire du Soudan, ont été reçus à la Maison Trafalgar pour construire leur récit, affiner leur discours et s’assurer qu’il soit parfaitement en accord avec leur histoire et leur personnalité. La dernière séance aura servi à travailler la restitution orale de leur discours, en français. Toute cette préparation, menée aux côtés de Laurine, responsable communication, Gilles, portraitiste, et Virgile Deslandre, directeur des opérations de la Maison Trafalgar et expert en art oratoire, avait pour but de faire entendre aux officiels, aux partenaires du dispositif et à toutes les personnes présentes à la Préfecture ce jour-là, un propos clair, émouvant et convaincant, et de participer ainsi à l’extension du dispositif à un nombre toujours plus élevé de bénéficiaires.

À mi-chemin entre le Portrait et le discours, ces prises de parole à la première personne étaient empreintes de beaucoup d’humilité et de détermination. L’équipe de la Maison Trafalgar a été particulièrement émue par ces récits, par ces personnalités, par leurs parcours si riches et si souvent difficiles, par la confiance absolue qui nous a été accordée par Narina, Taher, Domine, Violette, mais aussi par Fabienne Barnay-Beluze, responsable du dispositif. Un grand merci à vous tous !


La phrase de conclusion est un début

Du temps ! Voilà ce que demande un Portrait digne de ce nom, et une part de celui-ci est forcément allouée à la conclusion. À quoi bon délivrer des phrasés aux petits oignons, des envolées enjouées et autres formules qui claquent, si le texte se conclut platement, sans marquer le lecteur ? Je me souviens avoir passé des heures entières à trouver la bonne phrase de révérence ou à la peaufiner après un comité de lecture. Alors, quand celle-ci apparaît par miracle en cours d’écriture, je m’y accroche comme Thésée au fil d’Ariane, et fais tout pour que le récit y converge. D’ailleurs, il m’est déjà arrivé d’avoir une fulgurance, pendant ou après l’entretien d’extraction, qui me donne le fin mot du futur Portrait : ne pas avoir couché un seul mot, mais avoir en tête la phrase de conclusion est ce qu’on appelle un très bon début !


Expression explicitée : Raconter des salades

Cette métaphore est relative au commérage ! Une salade est un assemblage d’ingrédients divers qui se marient bien entre eux pour donner un mélange facile et agréable à manger. De la même manière, un assortiment de ragots finement sélectionnés peuvent parfois passer pour vrais.