FAQ – Le sujet en question

Bonjour Marion, je me demandais… n’était-ce pas risqué de donner le nom de Trafalgar à votre Maison d’écriture ?

Non ! 
Certains ont fait de Waterloo une chanson, et d’autres se sont résolus à faire de Trafalgar une réussite. Pour éviter que les spécialistes ne s’étranglent, précisons qu’il s’agit moins de renverser l’Histoire que d’écrire celle des autres. Assurément, il faut un certain panache à notre équipe pour arborer une défaite militaire française – mais cela nous permet de mieux constater le recul littéraire du français.

Touché, mais pas coulé, dirons-nous : c’est une façon que nous avons de prendre à revers le sort, un clin d’œil prouvant que certains récits méritent une écriture, pourvu qu’on y insuffle un effort.

Devant certains textes rédigés à la hache, faire son coup de Trafalgar, c’est réaffirmer que la plume est plus forte que l’épée. Car les mots sont loin d’être des reliques de musée ; dans notre Maison, ils continueront toujours de fuser, de démontrer que la langue n’abandonnera jamais sa poche de résistance. Si certains clients ont coutume d’évoquer les « territoires d’expression » qu’ils recherchent, chez nous, l’expression gagne effectivement du terrain. Ce n’est donc pas un hasard si nous aimons mettre en lumière ce qui est peu su, peu dit, et nous impliquer dans les arcanes de tous les métiers.


L’esprit dépasse la matière

Même si la science a prouvé que la pensée était une onde, voilà une expérience qui procure une étrange sensation : en pleine rédaction, au moment précis où je m’apprête à écrire un mot qui n’a pourtant rien de courant dans une conversation banale, voilà qu’il fuse, sans crier gare, de la bouche d’un de mes camarades portraitistes. Si cela ne se produit pas forcément tous les jours, la relative récurrence de ce phénomène a de quoi me laisser pantois. Télépathie, forces mystiques, manifestation de l’esprit ? J’ignore si un lien particulier me rattache à mes pairs, j’ignore si eux-mêmes se trouvent parfois traversés de cette même sensation, la seule certitude que cela m’inspire, c’est bien que l’esprit dépasse la matière.


FAQ - Le sujet en question

Aujourd’hui, elle s’adresse à Gilles, Portraitiste de la Maison Trafalgar :

Bonjour Gilles, la Maison Trafalgar réalise-t-elle uniquement des Portraits écrits ? Non !

La Maison d’écriture Trafalgar se plaît à ce que ses mots puissent aussi prendre une autre texture, grâce au travail de ses voix et de leur tessiture. Déployés à bon escient et même augmenté par des environnements sonores propices à leur découverte, nos Portraits audio permettent de tisser des bulles immersives au sein d’un musée d’entreprise, le temps d’une expérience vécue dans le noir, ou déclamés avec verve, face à un auditoire. De quoi savourer la tonicité de la versification, le rythme, les assonances, les allitérations. 

La perspicacité de notre signature textuelle s’allie à la perception de nos Portraits photographiques. Pour trouver l’angle, la manière, pour capter cette étincelle, et cette malice, qui séparent les clichés qui ont du cachet des instantanés qu’on finit par vouloir cacher, l’image s’anime aussi dans des Portraits en vidéo ou se développe dans tout son sens, toutes ses nuances, à travers des Portraits dessins. 

Quel que soit le format sur lequel on requiert ses services, la Maison Trafalgar échappe aux réponses formatées ; elle continue de soigner sa différence, d’esquisser son pas de côté.


FAQ - Le sujet en question

Aujourd’hui, elle s’adresse à Maxime, Portraitiste de la Maison Trafalgar : 

Bonjour Maxime, la Maison Trafalgar va-t-elle au-delà  des Portraits écrits de personnes physiques ? Oui ! 

Si nos lignes épousent régulièrement les contours et les visages, des dirigeants, des associés, et des collaborateurs, Trafalgar donne une nouvelle dimension à l’expression « Maison de caractères ». Les pierres sont des observatrices discrètes dont nous aimons solliciter la mémoire : Portraits de résidences, de marques hôtelières, de châteaux enracinés dans leurs terres viticoles, Portraits de couvents, de moulins ayant maintes fois changé de mains au fil des siècles, ou bien de quartiers emblématiques. 

Mais notre écriture va plus loin que de prêter des oreilles aux murs. Et si l’on a fait le tour de l’endroit, il reste encore des témoins à qui donner une voix. La Maison Trafalgar connaît les destins incongrus, les péripéties mystérieuses et les aventures étonnantes de différents objets. Une roue métamorphosée en luminaire ; la trajectoire d’une étoffe en soie à travers toute une filière ; les préceptes d’une règle, d’une gomme, d’un compas ; une machine agricole pour les pomiculteurs… 

Et puis l’impalpable peut aussi gagner un phrasé. Qu’il s’agisse d’une collection ou d’un simple concept, chacun a pu voir que l’histoire des idées doit faire l’objet d’une discipline, et d’un savoir-faire qui se manifeste. Les défis auxquels répondent les portraitistes de la Maison Trafalgar sont grands – même un vêtement pourrait leur jeter le gant !

Une pensée pour les clients de la Maison Trafalgar qui pourront en témoigner : Géraldine Frémi, Marie Sibuet Maisons et Hôtels Sibuet, chateau darche Caroline Rihouet, Guillaume Barathieu, Pierre Jamet, SARL HUILERIE BEAUJOLAISE, Pascal DANGER, Jose Sallés, Cclair by AgriConnect, Maped, Virginie Queyrel, Thibault de SACY, Romain Lacroix, Nicolas Busnel et bien d’autres… !


Interview interne - Marion, Dirigeante associée

À quel moment de ta vie as-tu développé un rapport sensible aux mots et à l’écriture ?

J’ai été biberonnée au poids des mots et à leur teneur émotionnelle. En plus d’y apporter beaucoup de soin, ma mère prenait toujours le temps de m’écrire des lettres pour m’exprimer certaines valeurs essentielles ou me donner quelques nouvelles pendant mes voyages de classe. Les scènes se répétaient quasiment tous les lundis matin, à l’époque du lycée ; j’arrivais à l’internat, et je ne pouvais pas ouvrir mon sac sans y retrouver une petite carte, un petit post-it, un petit dicton parfois aussi simple que « la patience d’une mère est comme un tube de dentifrice, il en reste toujours au fond », accompagnés d’un mot d’encouragement. Et puis plus tard, ce furent les SMS à quelques minutes du passage d’un examen, plus récemment, le discours qu’elle a porté devant toute ma famille le soir de mes trente ans… Avant la voie académique, tout cela m’a rendue très attentive à la force de l’expression orale et écrite, à la manière dont les gens restituent les faits, se racontent leur journée, même au téléphone, à la volée. Elle est Italienne, et puisqu’elle a appris assez tard à parler français, elle était extrêmement sensible au fait que je puisse maîtriser rapidement les subtilités de la langue. C’était aussi et surtout sa façon de m’apprendre à dire, à exprimer, à ne pas garder, et donc à écrire. Et si les livres n’étaient pas présents partout chez moi, on ne pouvait pas dire la même chose de la place prépondérante de la musique et des chansons à texte. Certains lecteurs chevronnés sont capables de citer au mot près l’incipit des ouvrages qu’ils adorent. Celui d’Anna Karénine de Tolstoï : « Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon. » Celui de Jacques le Fataliste, de Diderot : « Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. » ou encore l’incipit d’Aurélien d’Aragon : « La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. » Les premiers mots du répertoire de Jacques Brel, Barbara, Charles Aznavour, Serge Gainsbourg, Nino Ferrer, ont le même effet sur moi. Et comme j’ai rapidement fait le choix d’un baccalauréat littéraire, j’ai commencé à me constituer une sacrée collection d’ouvrages. Je me souviens qu’il était déjà inconcevable pour moi d’emprunter un livre à la bibliothèque : aujourd’hui encore, j’ai besoin d’annoter les pages, de stabiloter les phrases qui me parlent. Du coup, j’ai une collection de carnets qui comportent la plupart de ces phrases, chaque fois recopiées à la main. Les relire, c’est tout relire.

Et à l’entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat est venu plus tard, au cours de mes études supérieures, mais je n’ai jamais imaginé la passion des lettres et celle de l’entrepreneuriat de manière distincte. Pour moi, la seconde est la continuité de la première. Lorsqu’un plaisir nous tient, on n’a généralement pas envie de s’en éloigner, alors j’ai commencé à écrire. J’ai aussi eu la chance d’être publiée dans deux ouvrages collectifs, par la maison d’édition parisienne l’Art de Lettres. Puis avant de co-fonder la Maison Trafalgar à 22 ans, j’ai également exercé ma plume sur un blog auquel j’avais déjà donné le nom de « Trafalgar », et sur lequel j’écrivais les Portraits de jeunes audacieux lyonnais de moins de 30 ans, pour les aider à raconter leur histoire. Ce sont ces Portraits, réalisés bénévolement, mais avec une forte exigence littéraire, qui ont fait naître les premières demandes des clients de la Maison Trafalgar. Quand une passion nous porte, on baigne dedans, on cherche à rencontrer ses acteurs, à rejoindre une mission plus grande que soi, à évaluer les problématiques constatées au fil d’un parcours, à répondre à des besoins… Et puis on cherche à en vivre, pour ne pas faire autre chose, à fédérer d’autres acteurs qui cherchent aussi à en faire leur métier. J’entends parfois des personnes se dire qu’elles ne sont pas du tout « faites pour l’entrepreneuriat », mais plutôt pour coudre, danser, cuisiner… Je ne vois, personnellement, aucune différence entre les deux. Dès que j’ai compris combien mon rapport aux mots était fort, j’ai juste eu envie d’entreprendre avec eux. Tout le reste est une question de posture, et bien sûr d’engagement et de force de travail. Fonder une entreprise, développer un concept, créer des offres, recruter pour constituer une équipe, trouver son marché, ses clients, puis chercher à les ravir, ne sont pas des actions qui sont guidées par mon rapport à l’entrepreneuriat, mais bien par mon rapport à l’écriture. D’ailleurs, j’ai d’abord été étudiante en classes préparatoires hypokhâgne, mais j’ai très vite fait le choix de coupler cette formation avec un master de commerce et d’entrepreneuriat à l’iaelyon. Je ne me sens pas uniquement littéraire, je ne me sens pas uniquement entrepreneure, je me sens véritablement entrepreneure-littéraire.

L’entrepreneuriat littéraire est-il, selon toi, suffisamment représenté ? 

Absolument pas ! Je me souviens qu’à la création de la Maison Trafalgar, nous n’entrions jamais dans les critères de sélection des concours. Il fallait réellement s’accrocher pour que le dossier soit considéré. Les premières années, lorsque l’on présentait l’entreprise Trafalgar, notre proposition de valeur, notre savoir-faire, l’écosystème entrepreneurial trouvait souvent cela mignon et attendrissant, alors qu’on était souvent trois fois plus rentable que dix startups « scalable » qui n’existent plus aujourd’hui. Pour entrer dans des catégories « innovation », une comptable nous avait même conseillé un jour de développer un logiciel d’intelligence artificielle afin que les Portraits puissent s’écrire tout seul, ou même d’élargir aux présentations rédigées sur les profils des applications de rencontres pour être plus grand public… L’entrepreneuriat littéraire est sous-représenté, mais il est aussi trop souvent décrédibilisé. Il est essentiel que les étudiants en lettres, actuels ou futurs, entendent parler d’entrepreneuriat et nous rejoignent ! Ils peuvent véritablement faire des miracles.

Quelle est la phrase que tu ne supportes plus d’entendre ? 

« Plus personne ne lit » et son acolyte légèrement plus subtil : « pensez-vous réellement que les gens prennent encore le temps de lire ? », venant parfois de grandes institutions, qui ont plusieurs siècles d’histoire. Si les lecteurs sont noyés de posts LinkedIn à la sauce développement personnel, non. Si les entreprises dans lesquelles ils travaillent se contentent de leur proposer des textes corporate souvent réchauffés, non. Si les collaborateurs sont présentés sous la forme de portraits chinois, pas toujours. Si les histoires de dirigeants et d’entrepreneurs donnent toutes l’impression qu’un bon mindset mène à tout, encore moins… Mais si l’on se donne la peine de s’adresser à eux comme ils le méritent, si les lignes sont sincères, que le récit leur ressemble et les embarque, si leur Portrait, ou celui d’un autre les touche, alors oui, bien sûr que oui ! Écrire vite et mal n’a rien d’une tendance à suivre. Écrire bien et au-delà de dix lignes n’est ni rétro, ni démodé. Qu’il soit parfois inquiétant et le plus souvent excitant, ce combat est pour nous on ne peut plus sérieux. Quant à la suprématie de l’image, nous avons récemment signé une tribune intitulée Une image ne vaut pas mille mots. Virgile Deslandre, expert en art oratoire et en éloquence de la Maison Trafalgar conclut très bien : « Les mots éduquent le regard. Les images ne sont pas belles ou impressionnantes en elles-mêmes : elles ne le sont que parce que nous avons des mots pour les regarder. »

Quel est le retour client qui t’a le plus touchée ? 

Je pense à celui de Romain, concernant une galerie de Portraits d’artisans tapissiers : « L’entretien et l’écrit resteront certainement le plus beau témoignage d’un amour souvent difficile à exprimer en entreprise. Merci d’avoir su créer cette belle équipe et cette entreprise indispensable. » À celui de Marie-Anne, concernant son propre Portrait : « Non seulement l’expérience était belle artistiquement, mais elle était également riche humainement. Et c’est toujours la cerise sur le gâteau ! Merci, car non seulement la cerise était là, mais en plus elle était délicieuse. Les personnes que vous êtes, le soin et la passion que vous mettez dans votre travail, le respect que vous avez pour vos clients et vos collaborateurs… Tout cela m’a beaucoup touchée. » À celui de Pascal, un dirigeant qui nous a confié le Portrait personnifié d’un objet très atypique : « Tout est dit avec simplicité et grandeur ; l’excellence est bien là, c’est un travail d’orfèvrerie ! L’Art des belles lettres a maintenant un nom : Trafalgar. » À celui de Sophie, directrice communication d’un groupe leader de son secteur : « Je n’ai rien à redire : vous prouvez que l’écriture est extrêmement puissante quand elle est maîtrisée. » À celui de Bruno, diplomate : « À la lecture du portrait que vous avez réalisé, je ne retranche rien. Vous avez su pénétrer parfaitement le territoire de mes aspirations profondes et les révéler avec beaucoup de subtilité et de délicatesse. Soyez-en infiniment remerciés. Vous êtes comme un cuisinier qui doit sortir un plat d’exception avec des ingrédients qu’il n’a pas choisis et ne correspondent à aucune recette. C’est un exercice d’une exigence rare. Chapeau bas. Ce portrait Trafalgar est un cadeau précieux qui ne quittera jamais mon cœur. J’ai été très honoré et chanceux de pouvoir vous rencontrer. » Et généralement, quand une Maison de luxe ne modifie pas une virgule des réalisations que nous venons de livrer, c’est un retour qui dit tout, et qui ne manque pas de nous toucher.

Quelle est la partie que tu préfères dans ton métier ?

La première lecture des Portraits lorsqu’ils sortent tout juste du four ! C’est un moment précieux, durant lequel l’on voit danser ensemble le besoin client, le talent du Portraitiste, et celui de tous les membres de notre équipe qui se sont réunis en comité de lecture. Mais cette réponse serait incomplète sans évoquer le travail qui m’occupe sur la stratégie de développement de la Maison Trafalgar. Questionner le marché, comprendre ce qui résiste, ce qui est attendu, faire des choix à contre-courant de la concurrence, cultiver cette science du coup d’avance, affiner l’expérience client, et tout faire pour que chacun en garde une trace indélébile… Beaucoup trop d’entrepreneurs font le choix de créer une entreprise pour eux, mais ils semblent oublier qu’elle existe aussi pour leurs clients. Et puis le temps consacré au recrutement. C’est une partie qui réclame énormément d’efforts et d’implication émotionnelle, car lorsque l’on entre chez Trafalgar, l’on n’arrive pas comme dans un moulin, l’on prend ses marques dans une Maison. Les Portraitistes historiques arrivés quelque temps après la création de l’entreprise sont toujours là pour développer la Maison Trafalgar avec talent ; quand j’ai rencontré Benjamin, j’avais 23 ans – j’en ai 30 aujourd’hui. Entretemps, il est devenu papa deux fois, c’est peu dire que nous en avons vécu ensemble ! Maxime, lui, a commencé correcteur, il est devenu Portraitiste, et a désormais évolué en tant que Responsable de la production et des comités de lecture, que j’étais encore seule à diriger. Gilles est là depuis bientôt deux ans, et affirme voir Trafalgar comme un véritable projet de vie. Il n’est pas seulement question d’évolution d’un style d’écriture ou de carrière, mais d’évolution personnelle, et qu’il s’agisse de Portraitistes ou d’autres postes essentiels à notre Maison, comme la communication ou la gestion de projet, c’est pour moi très fort d’imaginer avec quels autres talents nous allons avoir le plaisir d’avancer et de grandir.

Comment sens-tu qu’un talent peut intégrer la Maison Trafalgar ? 

Cela ne relève jamais d’un sentiment personnel. Qu’il écrive ou non, il est essentiel pour notre équipe que ce talent vibre autant que nous pour la mission de l’entreprise. Il est important qu’il partage notre précision, notre exigence, et surtout notre goût des autres. Si l’intériorité me touche, parce qu’elle donne toujours beaucoup de couleur à une personnalité, il me semble délicat d’intégrer la Maison Trafalgar si la rencontre vers l’autre représente un effort.

Quelles sont, selon toi, les plus belles réussites de Trafalgar ? 

La Maison Trafalgar a fêté son 7e anniversaire en novembre dernier. Si 7 ans est l’âge de raison, alors ces 7 belles années nous auront donné raison d’avoir :
– Inventé notre métier de Portraitiste sur un marché de niche ;
– Élaboré, puis perfectionné un processus de création qui ose faire confiance aux talents et au temps long ;
– Démontré combien l’écriture pouvait être le socle d’une entreprise pérenne ;
– Porté l’amour des mots au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans les universités, les comités de direction, les conseils stratégiques de la Métropole, mais aussi dans des lieux aussi cruciaux qu’une maison d’arrêt ;
– Ciselé une signature textuelle forte sans rentrer dans le rang des marques blanches ;
– Cru en des profils atypiques, et repéré des potentiels qui se sont révélés au sein de notre Maison d’écriture ;
– Boudé la facilité en internalisant notre savoir-faire et en construisant des carrières, dans une époque où les métiers d’écriture sont le plus souvent précarisés ;
– Dit « non » à des propositions qui nous auraient dénaturés ;
– Démocratisé la littérature en entreprise, en faisant parler les objets, les lieux, les marques et les concepts autant que les femmes et les hommes ;
– Continué d’ouvrir nos portes à tous les acteurs, des startups naissantes aux plus grandes références du monde du luxe, en passant par les entreprises de Métiers d’art, les groupes leaders, les TPE et les PME familiales ;
– Tenu à apporter notre expertise à tous les secteurs, que nos clients soient agriculteurs, stylistes, chimistes, ingénieurs, transporteurs, horlogers, chocolatiers, vignerons, confiseurs, hôteliers, développeurs, franchisés, repreneurs ;
– Donné de notre temps à de nombreux autres entrepreneurs, et soutenu à notre tour les différentes structures d’accompagnement qui nous ont vu naître ;
– Témoigné de notre fidélité à des photographes, illustrateurs, graphistes, traducteurs, pianistes, sound designers passionnés, partenaires de confiance depuis le début de notre histoire ;
– Diversifié nos domaines d’activité, en développant également nos formations à l’éloquence et à la prise de parole en public ;
– Déjoué tous les pronostics et toutes les prophéties pour réaliser une croissance continue, année après année ;
– Pris autant de plaisir à vivre ensemble, depuis 2015, cette ravissante, touchante, courageuse, ambitieuse, prometteuse aventure entrepreneuriale !

Un développement à l’international est-il envisagé ?

Pas encore ! Nous avons tenu à bâtir une Maison de plus en plus complète, en privilégiant le développement de différentes offres comme le Portrait photographique, le Portrait dessin, le Portrait vidéo ou encore le Portrait audio. Nous tenons à notre croissance organique et mesurée. Nous sommes heureux d’avoir fait le choix d’installer notre Maison de Portraits dans notre ville de Lyon, et d’avoir le plaisir d’y accueillir des clients qui se trouvent partout en France, et à l’étranger – certains se sont déplacés depuis la Nouvelle-Zélande, et plus récemment depuis l’Afrique du Sud pour vivre l’expérience Trafalgar. En revanche, beaucoup de nos clients commandent leur Portrait en français et en anglais, et nous menons aussi des entretiens d’extraction dans la langue de Shakespeare, tout cela est de très bon augure. En même temps, en s’appelant Trafalgar…

Une anecdote liée à ton associée Bérengère ?

Les parents de Bérengère, qui viennent de Haute-Savoie, lui ont donné ce prénom en clin d’œil à une montagne située dans la réserve naturelle des Contamines. Sachant que je suis née à l’île de la Réunion – je me surprends parfois à penser qu’on aurait pu se louper quinze fois dans notre vie… Certains entrepreneurs se plaisent à marteler « qu’importe d’où l’on vient, ce qui compte, c’est où l’on va ! » Cela me résiste complètement. Cette entreprise s’est développée sans tricher, et aucun de nous n’a jamais renié cette notion d’ancrage ; elle est propre à chacun, et elle est une force pour travailler ensemble et se rejoindre ici ; au sein de la « Maison » Trafalgar, un autre point d’ancrage. Comme Georges Perec : « J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources. »


La malédiction de la rime

Ce n’est pas un secret, la signature de la Maison Trafalgar est affaire de sonorités. Mais il suffit que la concentration se relâche un instant, qu’une distraction s’invite en prime, pour que ressurgisse la rime. J’en viens donc à repousser celles qui voudraient s’imposer, à débusquer de petites espiègles dans les recoins. Point trop n’en faut, nous dit la formule ! Ce qui était ornement peut devenir fioriture.


À la recherche du mot inconnu

Méplates, burons, mazots, vrillettes, iridescence, estrudage, guipure… Les termes techniques, les mots rares et le jargon d’initié subliment parfois la tournure d’une phrase. Pour autant, leur usage demande réflexion pour ne pas déséquilibrer le texte, rendre le récit inaccessible, les afficher crânement. Ils doivent être minutieusement choisis pour développer l’immersion dans l’univers du client, donner au lecteur ce sentiment de voyager même s’il ne comprend pas le sens de prime abord. D’ailleurs, je ne compte plus les mots que j’ai appris en tant que portraitiste Trafalgar, ceux que j’ai dû pister après un entretien d’extraction pour en saisir toute la portée, ou simplement pour découvrir la réalité matérielle à laquelle il renvoie ! Au fait, vous savez, vous, à quoi ressemble une chrysope, un pont dans une montre ou une maille en côtes 2/2 ?


Lorsque les mots manquent

Certains illustres écrivains étaient réputés pour leur extrême méticulosité dans le choix des mots : ils pouvaient passer plusieurs journées sur ce damné adjectif qui parfois nous échappe. Toutes proportions gardées, il arrive de m’appesantir parfois de longs moments afin de dénicher le mot idoine, farfouillant autant dans le grenier de mes propres références que dans l’intarissable vivier des ressources que propose le monde moderne. Cela étant, le temps passant, j’ai pu remarquer qu’après des heures de pêche infructueuses, une bonne nuit de sommeil suffit souvent pour que le lendemain, le mot jaillisse spontanément de nulle part, et me nargue presque, tant sa présence tenait de l’évidence !


Portraitiste, tailleur de phrases

Quand il s’agit de se livrer à l’écriture d’un Portrait, chaque portraitiste Trafalgar a ses habitudes, son propre modus operandi. Si certains talents de mon équipe visent l’excellence dès le premier jet, pour ma part, je me figure l’écriture comme un exercice analogue à celui de la sculpture. De ce premier bloc monolithique, à la forme très brute, j’en rabote progressivement les contours, j’en cisèle les arêtes, j’en façonne les nuances. C’est là, en taillant phrases après phrase, mot après mot, que le superflu s’efface, que les subtilités de forme prennent place et que les idées trouvent leur contiguïté pour viser le résultat que je juge le plus abouti possible : c’est un moment que j’affectionne particulièrement.


Interview interne - Gilles, portraitiste

À quel moment de ta vie as-tu développé un rapport sensible aux mots et à l’écriture ? 

À rebours de la plupart de mes camarades d’antan pour qui cela tenait avant tout de la corvée, les dictées et les rédactions ont toujours enchanté mes journées d’écolier. Si je ne rechignais à la tâche, c’est que je dois à mes parents de m’avoir mis très tôt le pied à l’étrier littéraire, m’incitant à lire dès que l’occasion se présentait. C’est plus tard, en pleine adolescence, à l’âge où s’amuser tout seul ne suffisait plus, que j’ai commencé à scribouiller par ci par là quelques poèmes de mon cru et autres divagations sans grande prétention. Sans toutefois verser dans la graphomanie, c’est lors de mes années estudiantines que je me livrais avec ardeur aux plaisirs de la lecture et de l’écriture. Comme je suis issu d’une époque pas si lointaine où le digital n’avait pas encore déployé l’étendue de ses tentacules, dans ma modeste chambre d’étudiant, je ne pouvais m’offrir d’autres distractions que la compulsion d’ouvrages en tous genres. Dépourvu d’internet et doté d’une télévision qui ne captait que trois chaînes, je passais le plus clair de mon temps à dévorer tout et n’importe quoi : la presse, des encyclopédies, des romans, des recueils de poèmes, des ouvrages historiques… Bref, un peu de tout, hormis ce qui relevait directement de mes études de droit, à l’égard desquelles je ne fus jamais soupçonné de manifester un enthousiasme excessif. Et ainsi, tel un goliard des temps modernes, je multipliais les soirées littéraires avec l’un ou l’autre de mes condisciples, où l’on confrontait nos propres écrits et nous lancions divers défis stylistiques dans une atmosphère volontiers enfiévrée. À ce titre, je me plaisais, m’imaginant, à tort ou à raison, perpétuer une tradition d’écriture bien française, que j’escomptais par la suite faire transpirer dans le domaine de la presse écrite auquel je me destinais, puis que j’intégrai chemin faisant. Mais le temps passant, l’éternel retour du concret me fit chanceler de mon piédestal, tant la réalité se chargea de dissiper les dernières poussières de mes volontés d’idéal.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’en faire ton métier et de rejoindre la Maison Trafalgar ?

Tout bonnement la fortuite découverte de l’existence de la Maison Trafalgar par voie de presse. Une fois passé le prime décontenancement, séduit tant que bluffé par la fulgurante originalité du concept, je postulai dans la foulée sans trop y croire, d’autant plus que je le fis en dehors des circuits usuellement convenus. Une Maison de Portraits qui porte au pinacle la beauté du verbe, cela correspondait en tous points à mes aspirations ! Et puis, en tant que féru d’histoire, la référence napoléonienne ne pouvait que m’interpeller. Ainsi, quelques décades plus tard, après différents échanges avec Marion et Bérengère dont j’ai pu apprécier d’emblée la personnalité, mais aussi l’ardente passion qui les animait, me voilà quittant mon emploi au pied levé, intégrant dans la foulée et la fleur au fusil, la Maison Trafalgar.

En quoi le métier de portraitiste est-il un métier qui te correspond ?

Car il porte en lui cette recherche effrénée de l’amour des mots et de l’harmonie des phrases, d’emblée, le métier de portraitiste se drapait à mon endroit de tous les attributs de la séduction. Ceci étant, bien malin qui pourrait définir les canons de cette activité volontiers protéiforme, qui tient avant tout de la passion. Et enfin, de manière plus prosaïque, à l’instar de Claude Dubois, j’ai toujours voulu être un artiste. Désormais, je peux faire mon numéro : )

Qu’appréhendais-tu le plus au moment d’intégrer la Maison Trafalgar ?

Œuvrant jadis dans une sphère, quoique reliée au monde de l’écriture, où les velléités stylistiques n’étaient que peu considérées, j’appréhendais un peu de pouvoir réaccorder ma plume aux canons de la Maison Trafalgar. En son sein, dûment cornaqué, me dépouillant de quelques tics d’écriture, inconscientes réminiscences du passé, je sus bien vite ajuster mon ton. Enfin, je mentirais par omission si je n’en venais à évoquer le stress qui pouvait me parcourir lors de mes tout premiers entretiens d’extraction. Désormais, ce sont des moments que j’affectionne tout particulièrement.

À quel moment te dis-tu qu’un Portrait est réussi ?

C’est un exercice particulièrement retors qui ne souffre d’aucun à-peu-près, subtil mélange d’esthétisme, de rythmique, d’élégance et d’originalité. Bien que ma démarche personnelle repose sur des bases relativement intuitives, je garde toujours dans un coin de la tête ces mots de Saint-Exupéry : « La perfection est atteinte non quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retrancher. » C’est invariablement à coups de rabots qu’un Portrait prend vie, quand il se retrouve dépouillé de toutes ses scories, ses truismes, ses lieux communs et autres artifices, quand il dévoile à travers ses lignes épurées la vérité d’une personnalité, d’une nature.

Alors que plusieurs acteurs de la rédaction ont le statut de freelance, quel regard portes-tu sur l’internalisation des talents au sein de la Maison Trafalgar ?

C’est une thématique que j’appréhende avec d’autant plus d’intérêt que j’œuvrais dans une première vie sous l’empire de ce statut. Outre certains avantages en termes de souplesse et d’organisation, la condition de freelance et la précarité matérielle qu’elle induit parfois se veut antinomique à tout esprit d’appartenance tant elle s’apparente – je grossis un peu le trait –, à une forme de mercenariat. Désormais délesté de cette appellation, j’ai enfin ce sentiment de pouvoir œuvrer dans une Maison animée d’un réel esprit de corps et de camaraderie. Recourir à des rédacteurs externes, indépendamment de leur talent, c’est aussi se risquer à de fatales disparités. Les Portraits réalisés par la Maison Trafalgar sont des œuvres collectives dont la réussite présuppose une vision commune.

Que dirais-tu de l’équipe de portraitistes ? 

En plus de leur talent et la finesse de leur plume, j’apprécie le fait qu’ils soient chacun, à leur manière, porteur d’un univers original qu’il se sont façonné avec le temps, et que je me plais à explorer à chaque lecture. Outre la littérature, c’est tout un maelström où tourbillonnent références cinématographiques, vidéoludiques, musicales… Au-delà de nos sensibilités personnelles, nous partageons cette même passion pour les belles lettres, nos journées se ponctuent bien souvent d’échanges très fructueux lors desquels nous pouvons aussi bien aborder le bien-fondé d’une virgule que phosphorer sur un point particulièrement tortueux de grammaire, ou encore deviser sur la pertinence de l’usage de telle ou telle expression joliment désuète.

Comment décrirais-tu la signature de la Maison Trafalgar ? 

Il serait impossible à mon sens d’en produire une synthèse parfaite, tant la signature de la Maison Trafalgar rayonne sur tous les spectres et s’adapte à toutes les silhouettes. Ceci étant, je la décrirais comme étant une griffe empreinte d’élégance et de finesse, un véritable panachage de vrai et de beau, où s’entremêlent, tour à tour, le lyrisme et les à-propos.

Selon toi, que faut-il pour candidater en tant que portraitiste au sein de la Maison Trafalgar ? 

Bien que le métier de portraitiste ne corresponde à aucun profil type, l’on peut dégager quelques prérequis, au premier rang desquels, cela va de soi, un amour inconditionnel pour les mots. Il faut aimer jouer avec eux, les malaxer, les triturer, les manipuler. Je dirai aussi qu’il faut appréhender cette entreprise avec la conscience, et surtout l’humilité, de son savoir-faire. Enfin, la réussite d’un Portrait ne pouvant se décorréler de celle de l’entretien d’extraction, il faut savoir être à l’écoute, mettre les clients à l’aise, faire preuve d’une sincère empathie, et reléguer tout semblant de préjugé au magasin des accessoires. En dehors de cela, une boîte mail suffit généralement pour candidater !

Une anecdote liée à un Portrait ?

Je me souviens d’une commande passée par un viticulteur alsacien qui souhaitait présenter élégamment son vignoble ainsi que la richesse séculaire de son savoir-faire. Étant moi-même originaire du coin, j’étais ravi ! Enchanté à son tour, mais par la qualité des différentes lignes qui m’avaient été confiées, notre client ne manqua pas de me faire parvenir quelques bouteilles de son cru. Des nectars qui ont su agrémenter certains repas familiaux tout en me rappelant, si besoin était, cette douceur de vivre si typique au pays de Hansi. ‘S gilt !